Johnnie Bryant, dans l’ombre du Jazz

Johnnie Bryant… Ce nom ne vous dit sûrement rien. Pourtant, il est l’une des raisons de la belle saison de Donovan Mitchell.

Assistant coach à Utah, Johnnie Bryant est un spécialiste du développement des joueurs. La liste de ses disciples parle d’elle-même : Damian Lillard, Paul Millsap, Gordon Hayward, Donovan Mitchell, Marvin Williams, Jae Crowder…

« Je travaille aussi dur que possible pour le faire taire »

« Il est très intense, mais en même temps très relax », détaille Donovan Mitchell dans le Salt Lake Tribune. « Mais il a toujours quelque chose à dire. Je travaille aussi dur que possible pour le faire taire. »

Ancien joueur de niveau NCAA, chez les Utes notamment où il détient toujours le meilleur pourcentage à 3-points (44%) sur sa carrière, Johnnie Bryant n’a pas trouvé preneur aux États-Unis. Mais son bref exil professionnel en Allemagne ne l’a convaincu que d’une seule chose : préparer la suite !

« Quand tu es à l’étranger et isolé, tu as beaucoup de temps pour réfléchir parce que tu es hors de ta zone de confort. Et je savais que ma carrière de joueur allait s’arrêter. »

Du coup, Johnnie Bryant rapplique illico à Salt Lake City pour rejoindre sa future femme et monter son propre business de coaching sportif. Et c’est dans un gymnase local qu’il rencontre Ronnie Price, alors joueur du Jazz. C’est le début de l’histoire pour le coach, qui aime pousser ses joueurs à la limite. Quitte à encaisser des coups de coudes…

« Quand les gars en arrivent à ce point-là dans l’entraînement, ils doivent chercher un peu plus loin et se faire encore violence et pousser malgré la fatigue. C’est là qu’on voit vraiment comment on réagit dans l’adversité car il faut se donner encore plus. »

Le confident des joueurs

Proche de ses joueurs, Johnnie Bryant est même souvent un confident. Et, de la même manière qu’il les pousse à se surpasser, il sait aussi écouter et parler aux hommes. Ronnie Price en témoigne.

« Si tu n’as pas quelqu’un à qui tu peux parler de tout dans le staff, c’est difficile de survivre dans cette ligue. Il faut avoir quelqu’un de confiance pour parler de ses émotions, pour avoir un bon retour et te tirer vers le haut quand ça ne va pas fort. »

Recruté par le Jazz en 2012 après trois ans seulement en tant que coach particulier, Johnnie Bryant a conquis tout le monde dans la franchise d’Utah. Dennis Lindsey, le GM, apprécie ainsi sa minutie et son rapport privilégié avec les joueurs. Et ces derniers aiment aussi qu’il soit leur critique.

« Je regarde beaucoup de vidéos mais je n’ai jamais vu un gars qui en regarde autant que ça ! », confirme Donovan Mitchell. « Il est toujours en train de trouver des petits détails pour améliorer notre jeu. »

Mais Johnnie Bryant ne se laisse pas dépasser par les événements. Il a gardé la même approche. Et ne s’empêche pas ainsi de remettre ces stars NBA les pieds sur terre, comme quand il chambre le rookie.

« De temps à autres, vraiment pour m’amuser, je le lui rappelle. Ce n’est pas méchant, c’est simplement pour faire un petit rappel à l’ordre et pour qu’il n’oublie pas non plus ces mauvaises soirées. »