L’ancien GM des Cavaliers regrette d’avoir engagé David Blatt trop tôt

Dans un très intéressant podcast sur la façon dont les franchises NBA choisissent un nouveau coach, Adrian Wojnarowski reçoit David Griffin, l’ancien GM des Cavaliers. Celui-ci évoque ainsi les circonstances de l’arrivée de David Blatt à la tête de l’équipe, en 2014, et comment le retour de LeBron James a chamboulé les plans de tout le monde.

L’ex-dirigeant explique ainsi que le poste de coach de Cleveland n’était pas assez attractif pour les meilleurs entraîneurs NCAA (Tom Izzo…), surtout qu’en 2014, Kyrie Irving arrivait à la fin de son contrat rookie.

« Ce qui rendait les choses encore plus difficiles, c’est qu’on faisait nos recherches en mai et que Kyrie n’a accepté de prolonger avec nous qu’en juillet. Donc les gens n’étaient pas sûrs que Kyrie serait toujours là et certains se demandaient s’il allait rester à long terme donc notre effectif en lui-même était assez flou. »

Le poste n’est donc pas très convoité, surtout que Dan Gilbert vient de virer Mike Brown après une seule saison, après lui avoir pourtant offert un contrat de cinq ans…

« Ce qui s’est passé, dans le processus, c’est que nous avons récolté autant d’informations possibles sur des candidats de tous types et c’est comme ça que David (Blatt) est arrivé dans la course. Nous voulions agrandir notre champ de vision parce que nous pensions que l’équipe allait être très jeune, avec Kyrie à sa tête, d’autres jeunes joueurs et de l’argent pour recruter. Nous pensions viser des jeunes qui auraient l’âge de Kyrie. Mais quand LeBron est revenu, ça a complètement changé la perspective. »

« Ironiquement, l’addition de LeBron a rendu le boulot de David beaucoup plus compliqué »

Pour David Griffin, David Blatt avait ainsi été recruté pour une équipe qui n’était alors plus du tout la même.

« David était le coach parfait pour l’équipe que nous imaginions : une équipe jeune qui allait grandir et évoluer ensemble. Et il aurait pu grandir et évoluer à ce poste. Mais une fois que la décision de l’engager fut prise, toutes nos pistes avec les free agents ont abouti, notamment avec LeBron, et ça s’est transformé en course effrénée pour remporter le titre rapidement. Donc la correspondance n’était plus du tout celle que nous imaginions parce que l’équipe n’était plus du tout ce que nous avions imaginée. Ironiquement, l’addition de LeBron a rendu le boulot de David beaucoup plus compliqué parce qu’il devait tout assimiler beaucoup plus vite. Ce n’était pas juste pour David et le groupe en général. Au bout du compte, c’était ma faute. »

Aurait-il dû attendre ?

« Oui, à 100%. Nous ne pensions pas du tout que LeBron allait revenir à ce moment-là. Nous pensions vraiment qu’il allait prendre un an et voir si on pouvait construire quelque chose et aller dans la bonne direction. Tous ces coachs dans des positions stables se demandaient ce que nous étions capables de faire et si on avait un groupe capable de gagner. Donc je pensais que LeBron, en grand observateur du jeu, allait prendre son temps et nous observer de l’extérieur pour voir s’il pouvait faire confiance à notre plan. Nous avons eu de la chance qu’il s’y jette directement mais ça a aussi changé la dynamique parce que si nous avions vu qu’il pouvait vraiment nous rejoindre, nous aurions agi différemment. »