La colère est toujours très forte à Sacramento, surtout depuis que l’autopsie a montré que Stephon Clark a été abattu de huit balles dans son dos, ce qui contredit la version des policiers et montre que le jeune homme noir de 22 ans, qui tenait son smartphone à la main dans le jardin de sa grand-mère, n’était pas une menace lorsqu’il a été tué.
Après avoir perturbé deux matchs des Kings, les membres locaux de Black Lives Matter avaient, pour la réception de Golden State, discuté pour organiser une marche, menée par Matt Barnes. Ce dernier avait convié les Warriors, qui n’y sont pas allés.
« J’entraîne les Warriors et nous avons été occupés aujourd’hui », explique Steve Kerr. « Vous connaissez notre équipe, nous sommes impliqués socialement et actifs et nous avons beaucoup de joueurs qui font de belles choses pour la communauté et qui s’impliquent dans tout ce qu’il se passe. Nous nous soucions tous de ce qui se passe ici et nous sommes très compatissants, d’abord et avant tout envers la famille Clark, mais aussi envers la communauté. Nous soutenons les protestations. Tout le monde dans notre organisation veut voir un changement et veut voir de la justice. Donc, nous les soutenons. Mais on a un travail à faire, donc on est là pour jouer ce soir. »
Steve Kerr avait tenu une réunion pour laisser ses joueurs choisir d’assister à la marche prévue hier, mais l’équipe s’est finalement entraînée. Un journaliste demande alors à l’entraîneur s’il n’y a pas une contradiction entre le discours militant des Warriors et leur absence à cette manifestation, à laquelle ils étaient conviés par un ancien coéquipier.
« Vous êtes sérieux ? » demande alors le coach, agacé. « C’est à chaque individu de choisir les endroits où il souhaite apporter sa contribution à la société. Je suis très à l’aise dans ma propre peau et par rapport à mes joueurs, ce qu’ils font pour nos communautés, la façon dont ils s’expriment, la façon dont je me suis exprimé. Je suis très, très confiant dans ce que nous avons essayé de faire, et je suis aussi très, très sérieux dans mon travail. Donc, vous pouvez juger cela de la manière que vous voulez, vous pouvez être accusateur si vous le souhaitez. Je suis à l’aise avec ce que notre équipe fait et avec ce que je fais. »
Il faut dire que Steve Kerr, dont le père a été assassiné alors qu’il dirigeait l’université américaine de Beyrout, en 1984, n’est pas resté inactif ces derniers temps. Le week-end dernier, il a ainsi pris part à une autre manifestation, dans la Baie, la Oakland March for Our Lives. Le 12 mars, il avait également participé à une conférence dans un lycée, suite à la fusillade de Parkland, pour discuter des armes à feu et encourager le mouvement lancé par les lycéens américains.