Dejounte Murray n’a peur de personne

Passé de 3 points, 1 rebond, 1 passe par match à 8 points, 6 rebonds, 3 passes de moyenne entre sa saison rookie et sa deuxième saison, Dejounte Murray suit la courbe logique de croissance du joueur NBA. Mais dans son cas, et dans l’académie des Spurs, il sait qu’il est surveillé de près.

« D’où je viens, on n’a qu’une chance », déclare-t-il sur Slam. « Comme je suis noir américain, une petite erreur peut tout foutre en l’air. Et en NBA, je pense qu’il faut être à fond. On ne peut pas être à 50% dedans. Mon histoire est différente des autres car je n’ai pas grandi avec une cuillère d’argent dans la bouche. »

De solides mentors

À vrai dire, la trajectoire de Dejounte Murray n’est pas si différente que ça en NBA, mais là où elle diverge particulièrement, c’est que le prospect de Seattle a atterri à San Antonio.

« J’ai parlé à Pop ce jour-là et il m’a dit que je n’étais pas tombé bas dans la Draft, mais que quelqu’un était tombé amoureux de moi et moi d’eux. »

Et Dejounte Murray n’a pas dérogé à la règle locale. Le meneur continue de travailler d’arrache pied sur son jeu, et son éthique de travail impressionne ses coéquipiers, dont Davis Bertans qui en a vu d’autres, notamment au Partizan Belgrade…

« Même s’il est l’un des plus jeunes de l’équipe, il montre à tout le monde qu’il sait ce qu’il fait. Il réunit les gars sur le terrain et leur dit ce dont on a besoin. Il essaie de devenir un leader, et c’est ce qu’un meneur doit faire. Il fait tout pour devenir un grand joueur. »

Pour ne rien gâcher, Dejounte Murray a déjà plusieurs tuteurs dans la Grande Ligue. Outre Jamal Crawford et la communauté très soudée de Seattle, plus le tutorat de Tony Parker, il peut compter sur les conseils d’un certain LeBron James qui lui a glissé dans l’oreille un « Ne vise rien d’autre que le sommet » au terme de leur confrontation musclée.

« Il a toujours été une voix dans mon coin. Il est comme un grand frère pour moi. Quand j’ai besoin de lui, il est là pour moi. Pour devenir grand, il faut être à fond. Il faut aimer le jeu. Et il n’y a pas de jours off. À la muscu, aux tirs, à la vidéo. C’est ce que j’ai retenu de LeBron. »

« Je n’ai peur de personne, on est tous des hommes »

Avec son potentiel physique et sa détermination, Dejounte Murray présente les atouts pour devenir un All-Star à terme, ainsi que le croit son coéquipier Kyle Anderson. Mais le jeune Dejounte a également pour lui une mentalité de féroce compétiteur.

« Je n’ai peur de personne. On est tous des hommes. On a tous du sang dans les veines, on doit tous lacer nos chaussures et jouer le même jeu. C’est ma mentalité. Je n’ai peur de personne et je veux rester moi-même. Si tu aimes le jeu et que tu y travailles, ça va venir. La peur ne devrait jamais jouer un rôle. »

Dans une autre déclinaison que celle proposée par Kevin Durant l’autre jour, il pense de fait qu’il ne faut pas se faire une montagne de l’adversité. Mais en même temps, Dejounte Murray sait où il en est. Et d’où il vient précisément…

« Je n’ai encore rien fait. J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir pour arriver là où je veux. Mais ce n’est que du basket. C’est tout ce que je fais en ce moment. Je pourrais faire tout le reste quand je prendrai ma retraite. Mais je suis à 100% dans mon jeu. Je ne veux rien faire d’autre en ce moment. »

Bémol de taille cependant, Dejounte Murray en est encore qu’à 29% de réussite à 3-points. S’il est un meneur de grande taille et qu’il peut s’imposer près du cercle façon Shaun Livingston, il doit clairement progresser derrière l’arc pour devenir une arme de destruction massive pour l’armada texane.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.