Une soirée de rêve pour Markelle Fultz

« Fultz ! Fultz ! Fultz ! » Il n’a peut-être joué qu’un petit quart d’heure mais la star de la soirée en NBA, c’est incontestablement Markelle Fultz. Le public du Wells Fargo Center ne s’y est pas trompé. En acclamant leur jeune protégé, de retour après plus de cinq mois d’absence, les supporters des Sixers ont offert une magnifique ovation à leur joueur, qui le leur a bien rendu. Intéressant durant ses deux passages sur le parquet, le numéro 1 de la dernière Draft entend bien prouver qu’il peut être un atout pour Philadelphie en vue des playoffs.

Comme depuis le début de sa rééducation après sa sérieuse blessure à l’épaule, c’est bien Fultz lui-même qui avait pris la décision de revenir sur les terrains : « Je me suis levé lundi matin et j’ai su que c’était le bon moment de revenir » a assuré le rookie devant les nombreux journalistes qui l’attendaient après la rencontre.

« Je prenais les choses au jour le jour. Mais je voulais simplement aider mes coéquipiers à gagner. Quand je suis rentré pour la première fois sur le parquet, c’était un mélange d’excitation et de ce sentiment d’aider l’équipe. C’était génial d’être là avec mes frères. J’aime ces gars, ce sont mes gars. J’essaie juste d’être le meilleur coéquipier possible. »

Markelle Fultz balaie les doutes, et… les questions sur son épaule

Ravi dans le texte, Markelle Fultz s’est néanmoins montré assez peu loquace devant les médias qui l’ont assailli de questions pour la première fois depuis octobre. Aux interrogations sur sa blessure, le joueur a préféré imposer un silence presque gênant à deux reprises. Qu’importe pour Philly. Leur grand espoir a surtout parlé sur le terrain.

L’ancien leader de l’université de Washington a tout d’abord voulu forcer un peu, comme pour retrouver ses sensations (1/4 au tir à la pause, en étant contré deux fois). De retour en fin de troisième quart-temps, il a tout de suite donné le ton d’un lay-up spectaculaire. Un panier plein d’audace et de talent qui a un peu plus lancé sa soirée, conclue notamment par un tir à mi-distance soyeux, loin des images de son geste complètement déréglé d’il y a encore quelques semaines.

« Lors de mon premier passage, je voulais surtout faire ce que j’ai à faire. La deuxième fois, j’étais encore plus à l’aise. J’ai retrouvé de plus en plus mon jeu. Comme pour tout le monde, la première rentrée est pour se chauffer. La deuxième, vous y êtes. »

Avec ses 10 points et 8 passes, le joueur de 19 ans n’a pas seulement fait que belle impression. Pour les amateurs de stats improbables, sachez ainsi qu’il est devenu le deuxième joueur depuis l’introduction de l’horloge des 24 secondes dans les années 50 à terminer avec de tels totaux en moins d’un quart d’heure de jeu.

Il n’était pas sûr que la standing ovation était pour lui…

De sacrées promesses pour la franchise, qui avoue elle-même ne pas savoir quoi attendre de sa pépite. « C’est la grande inconnue », concède le président des Sixers Bryan Colangelo à USA Today. « Je ne suis pas sûr de la réponse. Nous devons juste ne pas considérer ce soir comme la seule chose que nous pouvons attendre de Markelle dans le futur. »

L’entraîneur Brett Brown était tout aussi heureux. Pas seulement des perspectives pour son équipe, mais aussi tout simplement de revoir son poulain sur le terrain.

« Ce par quoi il est passé est dingue », hallucine encore Brett Brown. « Il en a conscience et je le comprends. C’est toute l’attention que vous avez quand quelqu’un annonce ‘Avec le premier pick de la draft 2017, les Philadelphia 76ers choisissent Markelle Fultz.’ Cela va avec de la pression, des responsabilités et de la reconnaissance. Il a simplement connu une manière tellement atypique d’entrer dans le sport professionnel, surtout à Philadelphie. Avec ce que j’ai vu, ce que je sais de lui et à quel point ce gamin est spécial d’un point de vue humain, c’est une bonne journée.« 

Et Brett Brown n’était pas au bout de ses émotions après la bonne prestation de son joueur. « Il avait l’air en confiance. C’était un match véritablement courageux, plein de cran vu d’où il revient et là où il en est aujourd’hui. »

De l’émotion, Fultz et Philadelphie en ont vécu ce lundi soir. Le joueur a même reconnu qu’il avait cru dans un premier temps que la foule acclamait Nick Foles, le quarterback des Eagles, vainqueur du Super Bowl. « Puis j’ai compris et c’était incroyable. Ces fans sont fantastiques et je les aime. » Quoi de plus normal dans la cité de l’amour fraternel ? Il ne reste plus que ces beaux prémices se confirment avec les derniers matchs de la saison régulière pour poursuivre un peu plus l’idylle en playoffs.