Fred VanVleet, l’explosion interne des Raptors

Passé de 3 points et 1 passe en 8 minutes de moyenne pour une saison rookie anonyme, à 8 points, 3 rebonds et 2 passes en 20 minutes cette saison, Fred VanVleet est l’incarnation de la politique de développement en interne des Raptors.

Sacré champion de D-League (ça s’appelait encore D-League) avec le 905 de Jerry Stackhouse, il est désormais un atout majeur de la meilleure équipe de la conférence Est en sortie de banc.

« C’était une bonne surprise », avoue-t-il sur CBS. « On savait collectivement qu’il y aurait une opportunité. On ne savait pas quelle forme ça allait prendre, si Kyle allait moins jouer, s’il allait jouer avec la seconde unité comme DeMar qui joue à différents moments. Mais comme ça, tout le monde a bien progressé car tous les joueurs sont arrivés en grande forme, forçant les coachs à remettre un peu leurs plans en question. On a peut-être bien trouvé quelque chose ici. Et ils ont pris le risque d’explorer ça. Ils nous ont offert cette opportunité et on en profite à fond ! »

La réussite sans précédent des Raptors cette saison s’explique de fait par la remise en question complète du jeu pratiqué par Toronto ces dernières années… et par l’avènement d’un banc transfiguré ! À l’image de Fred VanVleet, les seconds couteaux des Raptors sont complètement décomplexés.

« C’est une attaque avec des créateurs de jeu. Si tu ne peux pas créer, tu ne pourrais probablement pas jouer. Si tu peux le faire, tu pourras jouer à n’importe quelle position tant que tu trouves quelqu’un sur qui défendre. Ça marche bien pour nous. Des pièces interchangeables, c’est l’objectif dans le basket actuel, non ? Quand tu regardes notre attaque, quel est le principal ? C’est le mouvement de la balle, le tir à 3-points et des pièces interchangeables. Si tu peux trouver quelqu’un qui entre dans cette attaque et trouve sa niche, alors tu pourras jouer avec nous. »

« Je dois m’habituer aux défenses, car il n’y a plus d’effet de surprise »

Individuellement, Fred VanVleet reconnait qu’il est un peu dans le dur en ce moment. Son « rookie wall » à retardement…

« C’est un défi. Depuis le All-Star Break, je me galère un peu aux tirs. C’est partiellement car je dois m’habituer aux défenseurs qui me courent dessus. Je fais partie du scouting report maintenant, et il n’y a plus d’effet de surprise. À moins qu’ils soient stupides et ne fassent pas leurs devoirs… Je dois encore m’habituer à cette nouvelle donne mais ça fait partie du processus. »

Passé par Wichita State où il a fait tout l’inverse du « one-and-done » avec quatre années sur les bancs de la fac, Fred VanVleet fait tout à l’envers dans son parcours avec une case Draft également manquée… Mais pour l’arrière originaire de l’Illinois, il s’agissait surtout de survie et de trouver une bourse universitaire qui pourrait le sortir de la mouise.

« Je ne pense même plus au fait de ne pas avoir été drafté, car ça n’a pas eu d’importance sur le reste. Maintenant, il y a tellement de gars qui arrivent en NBA sans la draft. Mon histoire était plutôt de quitter ma ville. Tout ce que je voulais, c’était aller à l’université. Je voulais aller en NBA mais à ce moment-là, je voulais surtout sortir de l’environnement où j’étais. Je devais d’abord quitter la ville. Quand je pense à mon parcours, je pense à Rockford plutôt qu’à la draft. »

Expliquant qu’il n’est pas rare de voir des gamins avec des armes à feu au lycée qu’il a fréquenté à Rockford, Fred VanVleet est désormais à des années lumières de cette violence quotidienne et il en profite à fond sur les parquets.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.