Il n’a que 23 ans, et pourtant, il est le plus ancien joueur de l’effectif des Lakers. Au club depuis 2014, Julius Randle a vécu la fin du règne de Kobe Bryant, les années galère, la phase de reconstruction, les rumeurs de transfert et aujourd’hui, il est devenu l’un des piliers d’une équipe ambitieuse.
« Les fans m’ont vraiment vu grandir, et je veux continuer de grandir » lance-t-il sur le site officiel de la franchise. « Il y a des hauts et des bas, mais c’était surtout ma première ou deuxième année que c’était difficile. Ma deuxième année, ou plutôt ma première comme je m’étais cassé la jambe, était dure. Gagner seulement 17 matches, ce n’est pas facile… Ça ne faisait pas partie de ma culture. J’aime gagner. »
Lorsqu’il est sélectionné en 7e position de la Draft en 2014, il est le plus haut choix de la franchise depuis… 32 ans et un certain James Worthy ! La pression est énorme, et dans une franchise en pleine déconfiture puis une jambe cassée après quelques minutes dans sa campagne rookie, difficile de répondre aux attentes.
Mais l’été 2017 va tout changer. Il sait que Magic Johnson et Rob Pelinka veulent ramener un titre. Il sait qu’ils s’en donneront les moyens et qu’ils sont prêts à tout. Personne n’est intouchable quand on cible Paul George ou LeBron James. Sauf que Julius Randle n’a pas fait le dos rond pendant plusieurs saisons pour ensuite louper le bon wagon. Alors il s’accroche !
« Tout ce qui arrivé avant cette saison a forgé mon caractère et m’a fait grandir. Cela m’a appris à gérer tout ce qui se passe cette saison » estime l’ancien joueur de Kentucky. « Et c’était dur cette saison. Je ne vais pas dire que ce n’était pas compliqué. La concurrence à titre personnel ou en tant qu’équipe est dure. Mais tout ce que j’avais vécu avant m’y a préparé. »
Il gagne des points en défense
Remplaçant en début de saison, barré par le surprenant Kyle Kuzma, Julius Randle s’est demandé s’il n’avait pas encore loupé sa chance. Et puis, il a compris que son équipe souffrait en défense. Sur le pick-and-roll, ou face à des joueurs plus puissants, le rookie a du mal, et Brook Lopez n’a jamais été performant pour couvrir. En sortie de banc, Julius Randle apporte du punch en attaque, mais aussi en défense, et Luke Walton le récompense en le titularisant.
De 19 minutes en octobre, son temps de jeu grimpe de mois en mois, et aujourd’hui il est à 32 minutes de moyenne. C’est le joueur le plus utilisé actuellement aux Lakers, pour 19 points, 9 rebonds et 4 passes de moyenne depuis le All-Star Game.
« Il a cette capacité à défendre sur tous les postes, du meneur au pivot » estime Luke Walton, dans le LA Times. « Comme la NBA mise de plus en plus sur le small ball, il est toujours capable de défendre sur des shooteurs qui écartent le jeu et de se bagarrer avec des joueurs plus puissants au poste. Il peut utiliser ses qualités et sa force en défense s’ils essaient de le faire jouer sur des joueurs plus petits. C’est clairement un avantage d’être costaud, mais le domaine dans lequel il est vraiment très bon, c’est dans sa capacité à reconnaître des couvertures défensives différentes. »
À l’entendre, on a l’impression que Luke Walton parle de Draymond Green mais pour l’instant, Julius Randle est surtout efficace par ses appuis, son envergure et son anticipation. Pas sur l’homme mais bien dans l’aide défensive et ses déplacements.
« Cette année, j’ai vraiment commencé à être fier que notre équipe soit bonne en défense » explique-t-il. « Puis aussi de prendre comme des challenges d’être capable de stopper des gars ou de réaliser des stops importants en fin de match. J’en tire une grande fierté. Je déteste que des équipes nous marquent des points ou qu’un joueur me score dessus. »
Plus Lamar Odom que Zach Randolph
De l’autre côté du terrain, Julius Randle évolue comme un ailier-fort moderne. On l’a souvent comparé à Zach Randolph mais cette saison, il rappelle davantage Lamar Odom. S’il joue au large, ce n’est pas pour shooter comme un Ryan Anderson mais bien pour partir en drive. D’ailleurs, les Lakers adorent jouer avec lui sur transition. Lonzo Ball se décale sur un côté, Julius Randle arrive en trailer, et ensuite sa technique et sa puissance font le reste.
Il n’est ainsi jamais aussi bon et efficace que lorsqu’il arrive lancé. On l’a vu dernièrement face aux Spurs ou au Heat. Les défenses ont du mal à le contenir quand il part en dribble après un simple pick-and-roll. Que ce soit dans l’axe ou sur le côté d’ailleurs. Tout juste faut-il qu’il n’en rajoute pas et ne se laisse pas emporter par son enthousiasme.
« Ça ne veut pas dire être à 200 à l’heure tout le temps quand il est sur le terrain, mais quand il couvre en défense, il est prêt à sauter sur les joueurs » résume Luke Walton. « Quand il est en attaque, ce n’est pas simplement se mettre en petites foulées à 3-points mais c’est un sprint pour aller au poste. Il le fait bien mieux désormais. »
À 15 matches de la fin, Julius Randle joue le meilleur basket de sa carrière, et il ne veut pas que l’incertitude sur son avenir ne vienne lui gâcher cette éclosion. À la fin de la saison, il sera free agent protégé. Les Lakers vont-ils lui offrir un super contrat ou simplement une « qualifying offer » à 5.6 millions de dollars. Vont-ils s’aligner sur une offre extérieure si une équipe comme Dallas, par exemple, met plus de 80 millions sur la table ?
« La free agency arrive et il y aura évidemment des décisions à prendre. Mais personnellement, je veux finir fort cette saison et ne pas m’en préoccuper. Le moment venu, je m’en inquiéterai, mais c’est un endroit incroyable ici. J’adore Los Angeles. »
Julius Randle | Pourcentage | Rebonds | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Saison | Equipe | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Fte | Int | Bp | Ct | Pts |
2014-15 | LAL | 1 | 14 | 33.3 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 1.0 | 0.0 | 1.0 | 0.0 | 2.0 |
2015-16 | LAL | 81 | 28 | 42.9 | 27.8 | 71.5 | 2.1 | 8.1 | 10.2 | 1.8 | 3.0 | 0.7 | 1.8 | 0.4 | 11.3 |
2016-17 | LAL | 74 | 29 | 48.8 | 27.0 | 72.3 | 2.0 | 6.6 | 8.6 | 3.6 | 3.4 | 0.7 | 2.3 | 0.5 | 13.2 |
2017-18 | LAL | 82 | 27 | 55.8 | 22.2 | 71.8 | 2.2 | 5.8 | 8.0 | 2.6 | 3.3 | 0.5 | 2.6 | 0.5 | 16.1 |
2018-19 | NOP | 73 | 31 | 52.4 | 34.4 | 73.1 | 2.2 | 6.5 | 8.7 | 3.1 | 3.4 | 0.7 | 2.8 | 0.6 | 21.4 |
2019-20 | NYK | 64 | 33 | 46.0 | 27.7 | 73.3 | 2.4 | 7.4 | 9.7 | 3.1 | 2.8 | 0.8 | 3.0 | 0.3 | 19.5 |
2020-21 ☆ | NYK | 71 | 38 | 45.6 | 41.1 | 81.1 | 1.2 | 9.0 | 10.2 | 6.0 | 3.2 | 0.9 | 3.4 | 0.3 | 24.1 |
2021-22 | NYK | 72 | 35 | 41.1 | 30.8 | 75.6 | 1.7 | 8.2 | 9.9 | 5.1 | 2.8 | 0.7 | 3.4 | 0.5 | 20.1 |
2022-23 ☆ | NYK | 77 | 36 | 45.9 | 34.3 | 75.7 | 1.8 | 8.1 | 10.0 | 4.1 | 3.0 | 0.6 | 2.8 | 0.3 | 25.1 |
2023-24 ☆ | NYK | 46 | 35 | 47.2 | 31.1 | 78.1 | 2.2 | 7.0 | 9.2 | 5.0 | 2.7 | 0.5 | 3.5 | 0.3 | 24.0 |
2024-25 | MIN | 69 | 32 | 48.5 | 34.4 | 80.6 | 2.1 | 5.0 | 7.1 | 4.7 | 2.5 | 0.7 | 2.8 | 0.2 | 18.7 |
Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.