Le vent du changement devait souffler sur le Palace d’Auburn Hill, les fantômes de la piteuse saison passée seraient chassés et T-Mac prendrait sa revanche sur toute la ligue : le programme électoral des Pistons étaient alléchant, seul problème l’équipe élue n’en a pas respecté un mot pour l’instant. Après quatre matches et autant de défaites, Detroit est déjà en crise.
Entre John Kuester et ses joueurs, chacun se renvoie la balle des responsabilités et le torchon brûle comme les flammes d’une colère populaire gonflée à la désillusion. La maison Pistons est à vendre, cher. Très cher. Mais la ronflante mansion est devenue pavillon de banlieue sans âme, à l’image de la défaite subie face aux C’s mardi soir dans un Palace silencieux et dégarni (15 000 spectateurs à peine).
Perdre contre le champion sortant de la conférence n’a rien de honteux, mais rendre les armes sans donner l’impression de se battre, ça le peuple de Motor City ne peut l’accepter. John Kuester non plus d’ailleurs. Visiblement marqué par le non match de sa troupe d’intermittents du spectacle, le coach n’y est pas allé de main morte dans ses commentaires.
« La passion est la clef de ce jeu, tu dois entrer sur un parquet avec la rage de vaincre. Après ces quatre matches, je ne suis pas heureux mais personne dans ce vestiaire ne devrait l’être. Je devrais avoir 15 gars qui ont les boules, car il n’y a aucune raison de sourire ou d’être heureux. On va réfléchir à une façon de retrouver le sens de la gagne. Je m’en fous de qui sera sur le parquet, je veux juste gagner. Et là, blessures ou pas, personne ne peut être désolé pour nous, ça sert à rien de se lamenter. »
Avec les absences de Bynum et Hamilton, Kuester ne peut que constater avec amertume la faiblesse d’un banc indigne d’un candidat aux playoffs. Le rookie Greg Monroe prend des rebonds mais a les mains carrés, Charlie V pointe à 38,9% de réussite (13,7 pts de moyenne), T-Mac est une blague quotidienne (pourquoi est-il revenu ? telle est la question) et Maxiell peine à exploser, un refrain déjà connu dans le Michigan.
Comme Austin Daye déçoit également, les bonnes performances de Ben Gordon et Rodney Stuckey sont aussi inutiles que les genoux cramés de McGrady.
« Il faut qu’on se débrouille pour trouver une voix en plus de la mienne qui aura cette passion et saura nous guider. On ne peut pas être juste leader quand ça va bien, il faut aussi l’être dans les moments difficiles », ajoute Kuester, qui bien entendu espérait piquer au vif ses joueurs avec de tels propos.
La réaction est venue de Tayshaun Prince. Mais pas sous la forme qu’espérait l’ancien assistant de Larry Brown en 2004.
« Il ne nous manque pas seulement un leadership vocal. Kuester peut nous jeter la pierre, mais on pourrait aussi le faire. On est tous dans le même bateau. Il a peut-être raison sur certains points, mais bon ça va dans les deux sens. On peut rester assis là à se faire des reproches mutuels pendant des heures, ça ne changera rien. Il faut aussi que les bonnes choses viennent de lui, pas seulement de nous. S’il veut continuer de dire qu’on ne se parle pas assez, qu’on n’en veut pas assez, très bien. Mais lui aussi doit se dire qu’il doit faire beaucoup mieux les choses. Si on en est à 0-4, c’est pas seulement l’équipe et les joueurs en cause. C’est tout le monde. »
Bonjour l’ambiance ! Et dire que Joe Dumars avait choisi Kuester (finaliste NBA en 2001 avec Philly et passé par les Cavs avant de signer aux Pistons) pour sa faculté à être proche et écouté des joueurs. Le malaise est donc déjà profond à Detroit. Dumars va devoir réagir pour éviter une noyade préjudiciable à la valeur financière d’une franchise qui devrait être vendue courant 2011.
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