Interview Kris Dunn : « On est jeunes, on est athlétiques, on veut courir »

Auteur d’une saison à 13 points, 6 passes et 4 rebonds de moyenne à Chicago, Kris Dunn fait mieux que redresser la barre après une campagne rookie passée sur le banc des Wolves l’an passé. Il a tout simplement repris le fil de son début de carrière prometteur à la fac’ et sans sa blessure, il avait son mot à dire pour récupérer quelques points dans la course au Most Improved Player.

Chez les Bulls, Dunn a en tout cas retrouvé la confiance et les responsabilités qu’il espérait trouver dans le Minnesota. Pour Basket USA, le meneur de Chi-Town est revenu sur sa carrière en dents de scie, sa renaissance cette saison et les ambitions nouvelles des Bulls, entre autres choses…

« LeBron peut démonter une équipe avec ses passes »

Comment voyez-vous le potentiel de ces Bulls qui disposent désormais de Lauri Markkanen et Zach LaVine ?

« On est jeunes, on est athlétiques. On a Zach qui peut voler ! Double champion du concours de dunks ! Lauri peut voler aussi. Je suis athlétique. Et on aime courir. On veut courir sur le terrain et profiter de cet avantage, jouer la relance et accélérer le tempo. On a aussi d’autres gars dans l’équipe qui peuvent courir donc on va continuer de le faire. »

Comment envisagez-vous la fin de saison avec ces jeunes Bulls ?

« On va continuer à construire sur cette fin de saison. On va essayer d’enchaîner une série de victoires et tout au moins d’avoir un bilan positif sur cette fin de saison pour arriver lancé pour l’été. Maintenant, on a tous nos joueurs sur pied, et on est prêt à faire une bonne série. »

Pensez-vous que vous allez enfin pouvoir montrer ce dont vous êtes capable, notamment aux côtés de Zach LaVine, comme vu transfuge de Minnesota ?

« Ça devrait être sympa. On est tous les deux des athlètes, on peut courir, on peut jouer vite. J’ai un peu joué avec lui à Minnesota mais ça devrait aller. Ça va prendre un peu de temps pour qu’on retrouve toute notre cohésion. »

Peut-on voir un parallèle dans votre carrière, avec des petits soucis d’adaptation à chaque niveau ?

« Oui, il y a un schéma qui se reproduit. Bien sûr. Beaucoup de gens m’en parlent. Mon parcours est comme ça, à chaque étape : du lycée à la fac, de la fac à la NBA. Je ne sais pas pourquoi c’est comme ça mais j’en accepte l’augure. Les missions les plus difficiles sont données aux plus méritants. Peu importe la difficulté, je trouverai le moyen de m’en sortir. »

Quelles leçons tirez-vous au final de cette campagne rookie très difficile ? 

« Ça montre bien qu’on peut s’en sortir, même quand les choses ne vont pas dans le bon sens. Ça m’a rendu plus fort. Mentalement et physiquement. Ça m’a aidé à construire mon caractère. Et je pense qu’il y a peu de choses qui peuvent me ralentir. »

Pensez-vous que vous êtes sous-estimé en NBA ?

« Oui, je pense qu’on peut dire ça. Cette année, il s’agit pour moi de trouver le respect de mes pairs. »

« Simmons peut finir en triple double chaque soir »

Vous êtes désormais à Chicago, la ville où Michael Jordan a réalisé les plus grands exploits. Comment l’avez-vous découvert ?

« J’y suis arrivé par l’intermédiaire de beaucoup de vidéos. Je vais sur Youtube et je regarde ses grands matchs : le Flu Game, son match à 63 points, etc. Mon frère était un énorme fan et il m’en parlait tout le temps. Maintenant que je suis à Chicago, j’en regarde tout le temps. Mais on ne trouvera pas souvent un tel spécimen physique ! J’ai vu beaucoup de dunkeurs dans la ligue mais ce qu’il faisait était incroyable. Il était une force dominante. »

Au All-Star Week-End, vous côtoyez un autre monstre, LeBron James. Vous retenez quoi de lui ?

« Il aime impliquer ses coéquipiers dans le jeu, et personne ne peut critiquer ça ! Il y a des gars qui peuvent scorer et lui peut scorer et passer. Il peut démonter l’équipe adverse avec ses passes. Les gars aiment jouer avec lui car il leur facilite la tâche. Il les rend meilleurs. »

Dans le débat du rookie de l’année, on parle de Ben Simmons et Donovan Mitchell. Que pensez-vous du premier ? 

« C’est un gars comme LeBron qui aime impliquer ses coéquipiers. Il peut avoir un impact sur le jeu de plein de manières différentes. Il n’a pas forcément besoin de scorer car il distribue et il prend des rebonds. Il peut finir en triple double quasiment chaque soir. Il est clairement à part. Mais je peux vous dire que je vote pour Lauri Markkanen pour le rookie de l’année ! C’est un super joueur et il a une bonne personnalité. C’est un bon gars ! »

On imagine que vous êtes content d’être au week-end du All Star après une saison rookie ratée à Minnesota…

« Je suis reconnaissant d’avoir eu un groupe de personnes solides autour de moi. Ils m’ont bien soutenu et maintenant, chez les Bulls, j’ai reçu l’aide nécessaire pour reconstruire ma confiance et ma gnac. »

Pouvez-vous évoquer la relation avec votre frère, John, qui s’est notamment occupé de vous pendant que votre mère était en prison ?

« Il a toujours été là pour moi et je serai toujours là pour lui. On a vécu des moments très compliqués et on s’est toujours serré les coudes. Le basket nous a liés aussi. Au début, je le suivais aux matchs et à la salle. Mais il s’est péter le genou au lycée. Maintenant, c’est lui qui me suit au basket. »

Pour finir, quel est votre film préféré sur le basket ?

« Le documentaire sur Sebastian Telfair, Through the Fire. »

Propos recueillis à Los Angeles

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.