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Document : Mickaël Pietrus raconte Dwight Howard

Eparpillés dans les franchises NBA, les Français ont côtoyé les plus grandes figures de la Ligue : Shaq, Iverson, Kobe, Nash…

Régulièrement, nous leur demandons de nous raconter comment se comportent les superstars au quotidien. Après Boris Diaw racontant Shaquille O’Neal et Nicolas Batum évoquant Brandon Roy, c’est au tour de Mickaël Pietrus de nous parler de Dwight Howard.

MONDIAL BASKET : Mike, raconte-nous ta première rencontre avec Dwight Howard…

Mickaël PIETRUS : La première fois que je suis allé vers lui, c’était à l’été 2006, lors du championnat du monde au Japon. Je voulais discuter avec lui pour voir s’il était accessible. On avait parlé de la NBA et du jeu en Europe, si mes souvenirs sont bons. Il sortait de sa saison sophomore. Notre deuxième rencontre a été un choc puisqu’il m’a cassé le nez… Quelques mois plus tard, il a remis ça. Sur le nez encore une fois ! Avec Golden State, j’ai été dur sur lui un soir. A un moment donné, il s’est retourné et m’a demandé pourquoi j’étais aussi agressif. Je lui ai expliqué que j’avais eu deux fractures du nez à cause de lui… Depuis, on est devenus de bons amis.

MB : Avant de jouer avec lui à Orlando, comment le considérais-tu ?

M.P. : Malgré ces deux fractures, je ne le considérais pas comme une brute épaisse. C’était dans le feu de l’action, donc je ne lui en voulais pas. Je garde en tête l’image du « Superman » qui avait épaté tout le monde à New Orleans lors du All-Star Game 2008. Un truc incroyable ! L’été suivant, je l’avais suivi avec l’équipe américaine aux Jeux Olympiques de Pékin et je l’avais trouvé très fort une nouvelle fois. Quand je l’ai retrouvé en septembre suivant à Orlando, j’étais comblé de jouer avec un tel basketteur.

« Je l’ai vu danser en match »

MB : Vous voyez-vous en dehors du terrain ?

M.P. : Il m’a invité chez lui plusieurs fois. Il m’a fait visiter sa maison. On dirait le Palais de l’Elysée tellement c’est immense ! Ma maison à côté, ce n’est rien (ndlr : pourtant, la villa de Mike est très grande également avec une douzaine de pièces, une piscine, une grande pelouse et de la place pour garer ses deux voitures). Quand je suis allé chez lui, il m’a présenté son frère, sa sœur ainsi que ses parents. Il faut que je pense à l’inviter chez moi, ce serait normal et sympa. Lorsque j’étais blessé, il m’a appelé plusieurs fois pour prendre de mes nouvelles.

MB : Quel est son trait de caractère dominant ?

M.P. : Il est plutôt insouciant. C’est normal, il est jeune (ndlr : 24 ans) et il joue dans une équipe qui gagne, donc la vie est plutôt belle. Ce n’est pas le genre de gars qui se prend la tête. En fin de saison régulière, on jouait à Miami. A un moment donné, il s’est replié en défense avec moi. Je le voyais danser ! On était en plein match quand même… Ça démontre le style du personnage, totalement insouciant.

MB : De quelle humeur est-il dans un mauvais jour ?

M.P. : Il n’est ni colérique, ni boudeur, ni méprisant. Je ne l’ai pas entendu être de mauvaise foi non plus. Il me donne l’impression d’être simplement heureux. Je le comprends aussi. A son âge, il est champion olympique, franchise player, il gagne 80 millions de dollars, il est aimé par les fans, il sait qu’il n’est pas le plus malheureux sur Terre. Même dans un match où il prend des coups, je ne l’entends pas « trasher ». Ça n’est encore jamais arrivé.

« Toujours le dernier dans le bus »

MB : Peut-on dire que c’est quelqu’un de généreux ?

M.P. : Complètement. On en a parlé ensemble. Il vient d’Atlanta. Lorsqu’il était enfant, il jouait avec Josh Smith sur les playgrounds. Il me disait que le basket, ça commence par ça, la construction de terrains un peu partout pour permettre aux plus jeunes de se tester et de continuer à pratiquer ce sport si ça leur plaît. Chaque été, il retourne à Atlanta pour faire des clinics et superviser des camps pour les enfants et ados. Il s’investit de la même manière en Floride, bien au-delà d’Orlando. On sent dans son sourire, son regard qu’il aime aller à la rencontre des autres. Pour l’anecdote, un matin, il est arrivé au vestiaire et m’a offert son maillot de All-Star à Phoenix. Il m’a dit : « C’est un cadeau pour toi ». Il est comme ça, Dwight. Il est généreux avec tous. J’étais heureux de recevoir ce maillot. C’était un véritable honneur pour moi.

MB : As-tu le sentiment que c’est un joueur privilégié au sein de la franchise ?

M.P. : Oui mais c’est normal. C’est notre boss, donc il doit être protégé d’une certaine manière. Bon, il y a une chose qui est quand même très énervante pour tout le monde : l’attendre 1h30 voire 2 heures dans le bus parce qu’il traîne au vestiaire, c’est rageant… On le lui a dit mais rien n’y fait. Il fait la même chose à Orlando après les matches. Il reste deux heures dans le vestiaire. Quand c’est à Orlando, ce n’est pas grave puisqu’on rentre tous chez nous mais en road trip, c’est plus gênant. Il s’en fout. Comme c’est Dwight, on laisse plus ou moins faire…

MB : Est-il un leader dans le vestiaire ? Prend-il parole ?

M.P. : Il le fait naturellement, pas autant que Jameer Nelson mais quand il a quelque chose à ajouter par rapport au discours du coach, il le fait. Il est allé à bonne école avec Patrick Ewing qui est son coach particulier. Pour la défense notamment, il intervient souvent dans le débat. C’est notre meilleur défenseur. C’est grâce à lui et à ses conseils que l’équipe a progressé dans ce domaine. Il te replace sur le terrain, il te donne le meilleur plan pour dominer ton adversaire. Moi qui aime défendre, je me régale en jouant avec lui.

MB : Quels ont été ses meilleurs conseils ?

M.P. : Il m’a fait progresser car il possède un sens aigu du placement. Il joue derrière moi, il voit comment je défends devant lui. C’est la première fois que j’apprends autant avec un joueur de cette dimension. En match, il peut me recadrer. Le lendemain au practice, il renouvelle ses conseils. Ça peut me servir à l’avenir face au même attaquant. La défense, c’est aussi une affaire de mémorisation car tu affrontes des joueurs qui ont souvent les mêmes attitudes, les mêmes réflexes pour attaquer dans des situations de un contre un. Tu dois t’en rappeler si tu veux être dominant la fois suivante.

MB : Si tu devais lui piquer un aspect de son jeu, lequel prendrais-tu ?

M.P. : Le dunk avec ses bras qui se déploient. C’est impressionnant ! Il est strong, donc on a l’impression que le dunk est facile avec lui mais moi qui aime monter au cercle, je peux te dire que ça reste un move très dur à réaliser au milieu d’une défense. Chez Dwight, ça paraît nettement plus simple. Et puis je garde toujours en tête l’image de « Superman ». C’était hallucinant !

MB : Envies-tu son quotidien ?

M.P. : Chacun travaille pour obtenir le meilleur résultat possible. Dwight a travaillé dès le plus jeune âge à Atlanta, il était très doué pour le basket et on voit le résultat aujourd’hui. Tout ce qui lui arrive – le titre olympique, le statut d’All-Star, les awards de fin de saison -, c’est totalement mérité. Nous ne sommes qu’au début de l’ère Howard. C’est le futur Shaquille O’Neal, donc je ne veux pas et je ne peux pas l’envier. Je reste à ma place en toute modestie. L’essentiel est ailleurs. J’aime le joueur Dwight Howard comme j’aime l’homme Dwight Howard. On partage beaucoup de moments ensemble.

« Le jour où il sera adroit à 3-4 mètres, il deviendra inarrêtable »

MB : A-t-il une pression particulière sur lui ?

M.P. : C’est évident. On compte d’abord sur Dwight pour gagner le titre. Depuis le départ de Shaq, l’équipe n’a pas eu la possibilité de remporter le titre NBA. Avec Howard, les fans redécouvrent cette possibilité, donc, forcément, la pression est sur ses épaules avant d’être sur les miennes, celles de Rashard Lewis ou celles de Vince Carter.

MB : T’a-t-il déjà bluffé ou dérouté ?

M.P. : Non. Il réalise toujours ce qu’on attend de lui. Je l’ai vu en difficulté sur certaines actions offensives mais je l’ai souvent vu aussi s’en sortir. Le jour où il rentrera ses tirs à 3-4 m du cercle, il deviendra inarrêtable. Il travaille dur là-dessus avec Pat Ewing.

MB : Toi qui le côtoies chaque jour, qu’as-tu envie de répondre à ceux qui disent : « Je n’aime pas Dwight Howard » ?

M.P. : Qu’ils ont tort. Dwight est un joueur fantastique. J’ai connu deux franchise players différents, Baron Davis et Dwight maintenant. Les deux sont extraordinaires mais le côté décontracté, relax de Dwight est génial. Il sourit en permanence et il est souvent très drôle. Il apporte une ambiance détendue à l’équipe. Je dirai même qu’une part de notre réussite tient au fait que Dwight apporte cette bonne humeur en dehors du terrain. C’est un détail qui compte quand tu dois jouer 82 matches de saison régulière. C’est très long. Il est préférable d’avoir un franchise player sympa et toujours souriant au quotidien.

MB : Si tu devais changer une seule chose chez lui, ce serait quoi ?

M.P. : (Longue réflexion) Il est rapide sur le terrain mais lent au dîner, lent au vestiaire… J’aimerais qu’il arrête de nous faire patienter dans le bus, par exemple. On doit l’attendre plus d’une heure…

Crédit photo : AP

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