À Golden State, la priorité reste la cohésion et la continuité

Le hasard fait parfois bien les choses. Quelques heures après la sortie de l’absurde rumeur au sujet de LeBron James et des Warriors, Bob Myers s’est présenté devant les journalistes au centre d’entrainement de la franchise. Cette rencontre était toutefois prévue de longue date pour aborder la date butoir des transferts et la direction que le GM souhaite prendre.

Après avoir rappelé qu’il n’avait pas le droit de parler de joueurs sous contrat avec d’autres équipes, Bob Myers a toutefois indirectement évoqué le cas LeBron James.

« La cohésion de notre équipe est une priorité et notre continuité est une priorité, » annonce-t-il. « Certaines franchises voient peut être les choses différemment mais ce n’est pas notre cas. Nous avons des joueurs qui sont là depuis longtemps et qui ont fait leur preuve pendant les playoffs et les finales. Je ne dis pas que la saison régulière n’est pas importante mais nous connaissons bien nos joueurs, ils se connaissent sur le bout des doigts, et c’est un atout inestimable. »

« Nous avons le luxe d’avoir beaucoup d’intérieurs et le reste de la ligue cherche des ailiers »

Cela étant dit, l’effectif de Golden State n’est pas parfait. Les performances de leur banc sont en dents de scie depuis le début de la saison. Patrick McCaw, vu en interne comme le successeur d’Andre Iguodala, n’a pas confirmé après une bonne première saison. Le rendement de Nick Young laisse à désirer, Shaun Livingston et Andre Iguodala ayant eux un problème d’adresse.

Conscient de tout cela, Bob Myers regarde cependant vers les playoffs. En avril, mai et juin, la rotation sera raccourcie et le temps de jeu de ses quatre All-Stars augmentera.

« Quand vous avez Klay Thompson sur le terrain en début de deuxième et de quatrième quart temps, vous pouvez le qualifier de remplaçant parce qu’il joue avec notre deuxième cinq, » explique-t-il. « J’essaie d’avoir une vision d’ensemble et de garder un œil sur le contexte des playoffs où nos cadres sont plus sollicités. »

Comme la saison dernière, l’effectif des Dubs compte cinq pivots (Zaza Pachulia, Kevon Looney, Jordan Bell, JaVale McGee, Damian Jones) alors que Steve Kerr n’en utilise que trois et que Draymond Green verra plus de minutes au poste 5 lors de la phase finale. Anderson Varejao avait été sacrifié il y a un an au profit d’un meneur de jeu (Briante Webber, puis l’arrivée avortée de Jose Calderon suite à la blessure de Kevin Durant), les Warriors se dirigent-ils encore dans la même direction ?

« Il nous faudrait davantage qu’une simple bonne raison pour décider de changer les choses, » dit-il en prenant notamment l’exemple de la belle performance de JaVale McGee face à Utah. « Nous avons le luxe d’avoir beaucoup d’intérieurs et le reste de la ligue cherche des ailiers. »

« À chaque fois qu’on perd, c’est une catastrophe »

Il y a donc de fortes chances pour que les Warriors laissent passer la date limite des transferts sans être actifs. Ils n’ont aucune raison d’effectuer un changement radical. Bouger un pivot semble idéal mais la logique du marché n’y est pas favorable, et essayer de transférer leur choix de draft est improbable compte tenu de leur situation financière.

Il leur reste ainsi une seule option : ajouter un vétéran devenu free agent, à l’instar de Matt Barnes la saison dernière. Un outil devenu tendance, en particulier pour les équipes qui visent le titre.

« C’est une méthode intéressante pour nous car vous pouvez potentiellement ajouter un joueur sans rien donner. Ajouter un vétéran qui n’a qu’une chose en tête, gagner, a toujours une certaine valeur mais il faut avant tout qu’il y ait un besoin pour ce genre de joueur, » prévient Bob Myers. « La plupart des joueurs ne veulent pas venir s’il n’y pas de rôle pour eux. »

Satisfait de l’effectif qu’il a entre les mains, Bob Myers écoute quand même ses homologues mais il sait que l’équilibre construit à Oakland est rare. La continuité et la cohésion de son groupe sont tout aussi importantes dans le succès des Warriors que le talent de ses joueurs. Pour les champions en titre, il faut donc savoir faire la part des choses entre gagner et la pression engendrée par cette réussite.

« Tous les jours, je ressens de la pression pour nous aider à gagner. Si ça veut dire ajouter un joueur, alors j’ajoute un joueur. En interne, on se met la pression pour rester au top mais je ne ressens pas la pression extérieure, » explique Bob Myers. « Les gens ne s’en rendent peut-être pas compte, mais la pression sur ce groupe est immense. À chaque fois qu’on perd, c’est une catastrophe parce que les gens s’attendent à ce qu’on gagne tous nos matchs. Et c’est une bonne chose car c’est ce que vous voulez. Mais vous ne pouvez pas réagir à cette pression externe et prendre une décision sans mesurer ses effets sur le long terme. »

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