Les joueurs du Jazz n’écoutent pas les rumeurs

La NBA ayant basculé dans la deuxième partie de sa saison, l’heure est venue pour ses 30 franchises de faire un bilan. Si pour une grande majorité d’entre elles il ne faut pas relâcher la pression, Atlanta, Sacramento ou encore Orlando, par exemple, ne se font guère plus d’illusions et travaillent déjà pour l’avenir.

Les Kings ont ainsi annoncé qu’ils allaient désormais faire jouer les jeunes en priorité, mettant leurs vétérans – et leurs espoirs de playoffs – au frigo pour viser la Draft. Du tanking en somme. Le Magic, lui, serait prêt à se séparer de ses jeunes cadres pour repartir de zéro, après leur avoir donné une dernière chance cette année. « Wait and see ».

Où se situe Utah dans tout ça ? Dixième de la conférence Ouest, le Jazz a cinq victoires de retard sur le Top 8. Un fossé qui n’a cessé de se creuser au mois de décembre : l’équipe reste sur 15 défaites en 20 matchs. Beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte, un des principaux étant l’absence de Rudy Gobert. La question est désormais de savoir si le Français, de retour à l’entraînement, peut suffire à inverser la tendance.

Derrick Favors sur la sellette

Qu’elle parvienne à enchaîner les victoires ou non, il devient de plus en plus clair que la franchise doit construire autour du pivot et de l’excellent Donovan Mitchell, toujours plus solide à Salt Lake City. De fait, certains joueurs sont sur la sellette à l’approche de la trade deadline : c’est le cas de Derrick Favors, en fin de contrat cette année, et dont le nom a notamment été associé à Nikola Mirotic pour un transfert.

« Je n’y prête tout simplement pas attention » assure-t-il au Deseret News. « Je laisse tout le monde parler, les journalistes, les fans, les gens sur Twitter. J’éteins tout, mais je vois quand même ce qui se passe, je suis sur Twitter et les réseaux sociaux parfois. Tout le monde a des idées de transferts. Je m’occupe l’esprit, je joue aux jeux vidéo, je regarde des films, je parle avec ma famille et mes amis. Si ça arrive, ça arrive, si ça n’arrive pas, ça n’arrive pas. Ça ne fait pas beaucoup de différence. »

Plus la trade deadline va approcher, plus les rumeurs seront insistantes dans l’Utah, à moins que l’équipe n’enchaîne les victoires d’ici là. En tout cas, le moral des troupes est intact d’après Jonas Jerebko.

« J’ai été dans des équipes où les gens s’inquiétaient et du coup l’humeur n’était pas bonne, ou ce genre de choses. Mais on a un bon état d’esprit ici » affirme le Suédois. « On a beaucoup de joueurs qui veulent bosser donc je ne vois pas ce genre de choses ici honnêtement. »

Trois matchs capitaux en perspective

Avec la culture mise en place par Quin Snyder depuis plusieurs années, le Jazz n’est effectivement pas du genre à partir en crise de nerfs ou à balancer cette saison, aussi frustrante soit-elle.

« Je sais à quel point ils bossent dur. On a un programme de travail à la fois collectif et individuel, que les fans apprécient je pense » décrit l’entraîneur. « Je sais que les coachs, oui. Quand on est dans ce genre de situation, qu’on perde ou qu’on joue mal, il y a de la frustration chez tout le monde. »

Chez Rodney Hood par exemple, mis à l’amende pour avoir balancé le portable d’un spectateur, ou bien chez ces fans qui n’ont pas hésité à le huer récemment. Deuxième option offensive derrière Donovan Mitchell, avec ses 16.7 points de moyenne, l’arrière a encore du mal à trouver de la régularité au tir mais il reste convaincu que la solution à tous ces maux réside dans une seule chose.

« On doit se battre sur le terrain et essayer de gagner » résume l’arrière. « Les victoires sont la clé de tout. Dans n’importe que sport, n’importe quel jeu. Quand tu gagnes, tout va bien, quand tu perds, beaucoup de choses sont amplifiées, donc je pense que ça aiderait beaucoup de gagner. »

Ça tombe bien : dans les prochaines jours, les Jazzmen affrontent les Knicks et les Clippers à domicile, puis se déplacent à Atlanta. Avant de jouer Toronto, Golden State et San Antonio en huit jours.

De quoi se remettre sur de bons rails. Ou sombrer.