Il prend le rebond devant Tyson Chandler et remonte le terrain. Puis, d’une main, sert parfaitement dans le timing Marcus Morris, arrivé en trailer : deux points avec la faute. L’homme à l’origine de l’action n’est pas Kyrie Irving ou Marcus Smart. Mais le pivot des Celtics, Al Horford. Cette action en dit beaucoup sur les qualités de passeur de l’ancien Hawk.
Des qualités qu’il a exploitées à fond hier contre les Suns. Outre quelques passes spectaculaires lâchées en transition, le pivot a joué le rôle de facilitateur sur jeu posé, avec de nombreuses transmissions pour ses coéquipiers. Si bien que la NBA lui a comptabilité 11 caviars sur la rencontre (en plus de ses 14 points et 5 rebonds), son record en carrière dans le domaine.
« J’essaie juste d’évoluer dans notre attaque, faire les bons choix et pousser le tempo. On voulait s’assurer d’avoir une bonne circulation de balle. On veut continuer de nous améliorer en tant que groupe dans ce secteur, et je pense qu’aujourd’hui, on a fait un grand pas dans cette direction. »
C’est peu de le dire. Car face à la défense, certes permissive des Suns, les Celtics ont distribué 32 passes, leur meilleur total de la saison. Un « signe positif » pour Brad Stevens qui souligne que dans le même temps, son équipe n’a perdu que 9 ballons. Al Horford est pour beaucoup dans ce bon ratio.
Une vieille habitude avec Joakim Noah
Son gros match à la passe n’est pas un accident. Depuis le début de saison, il tourne à peu plus de cinq passes par rencontre, un record en carrière également. Et une statistique qui fait de lui le meilleur pivot passeur de la ligue, à égalité avec DeMarcus Cousins et devant d’autres clients bien connus dans le domaine, Marc Gasol et Nikola Jokic.
Pourtant, Al Horford n’a pas toujours eu cette liberté de jouer ainsi.
« J’ai toujours été à l’aise pour porter le ballon », juge le Celtic. « À (l’université de) Florida, avec coach (Billy) Donovan, on faisait ça. Joakim (Noah) et moi, on cassait la pression défensive sur les extérieurs. (Donovan) nous donnait toujours cette liberté. Au collège, j’avais l’habitude de le faire et mon coach détestait ça ! C’était l’un de ces coachs à l’ancienne pour qui les grands ne devaient pas porter la balle. Mais au lycée, j’ai eu cette liberté. »
Aujourd’hui, les Celtics semblent tirer profit au maximum de cette qualité. Sa présence soulage Kyrie Irving qui dit pouvoir « conserver de l’énergie » en n’étant pas contraint de remonter chaque ballon, et d’initier systématiquement les attaques.
« Nous, les grands, avons beaucoup le ballon », constate Al Horford. « Et j’ai le luxe de pouvoir distribuer à Kyrie et des gars qui mettent dedans. C’est comme que ça fonctionne dans la ligue désormais. »
Et ça fonctionne très bien pour lui et son équipe jusqu’ici.