On s’emballait en pensant voir le total des joueurs français atteindre le cap symbolique de la vingtaine en fin de saison passée. Mais cette saison, on a au final douze joueurs français inscrits dans les registres de la Grande Ligue. Et encore, deux d’entre eux sont plus proches de la G-League que de la NBA… Et comme six membres de la fraternité ont été contraints de passer le plus clair de la saison à l’infirmerie, ce French Corner est assez maigrelet au final !
Evan Fournier (18 points, 3 rebonds, 3 passes en 32 minutes)
Parti sur des bases All-Star après dix matchs, à hauteur de 22 points à 54% aux tirs dont 52% de loin, 5 rebonds et 4 passes, Evan Fournier est redescendu d’un ton, avec la série noire de neuf défaites d’affilée enfin terminée face à OKC. Mais, avec 47% aux tirs dont 40% à trois points, il continue de progresser. En adresse, c’est un record en carrière si on exclut sa saison rookie, avec un temps de jeu alors bien famélique (11 minutes). Evan Fournier n’est certes plus le meilleur scoreur du Magic (Aaron Gordon l’a dépassé) mais l’arrière-ailier français s’améliore de saison en saison. On ne peut qu’en être admiratif !
Timothé Luwawu-Cabarrot (7 points, 2 rebonds, 1 passe en 16 minutes)
À vrai dire, on s’inquiétait un peu de son début de saison très timoré après une blessure au camp d’entraînement. Mais Timothé Luwawu-Cabarrot est graduellement rentré dans sa saison, en passant notamment 17 points en 17 minutes dans une victoire à Houston. Plus entreprenant que la saison passée, TLC marque plus en moins de temps… mais dans une équipe qui a clairement changé de braquet ! Encore irrégulier d’un match sur l’autre à trois points, l’ancien d’Antibes a en tout cas une bonne chance de découvrir les playoffs en fin de campagne. Prolongé jusqu’en 2019, Luwawu-Cabarrot doit désormais travailler pour gagner des minutes dans la rotation de Brett Brown.
Ian Mahinmi (3 points, 4 rebonds en 14 minutes)
Depuis trois saisons, Ian Mahinmi s’était établi une belle réputation d’intérieur défenseur efficace en attaque. Eh bien, cette saison, son image de marque prend quelques coups avec 3 points et 4 rebonds de moyenne pour seulement 44% de réussite aux tirs. Attendu au tournant après avoir signé un contrat maousse, le back-up de Marcin Gortat doit clairement monter en régime alors qu’il a lui même changé de… régime.
LE COIN DES ECLOPÉS
Rudy Gobert (14 points, 10 rebonds, 2,5 contres en 34 minutes)
Privé de terrain après ce plongeon dangereux de Dion Waiters, Rudy Gobert n’a pu totaliser que 12 apparitions cette saison. C’est encore un peu maigre pour tirer un véritable bilan, mais le début de saison du Jazz (10 victoires-11 défaites) fait pencher vers le doute raisonnable. Sans Rudy Gobert, Utah s’en sort avec 5 victoires pour 4 défaites et il faudra un Rudy Gobert parfaitement remis sur pied pour que le Jazz parvienne à retourner en playoffs cette saison. Avec 8 double doubles en 12 matchs, le pivot a forcément hâte de revenir aider les copains !
Nicolas Batum (10 points, 4 passes, 3 rebonds en 26 minutes)
L’échantillon est encore plus petit pour Nicolas Batum, avec 7 matchs disputés, mais dans le cas de l’ailier, on est déjà heureux qu’il soit aussi vite de retour ! Blessé au coude dès la présaison, Nicolas Batum devait manquer entre deux et trois mois et au final, il est revenu un mois et dix jours plus tard ! S’il y a eu une petite frayeur face aux Wizards, l’ailier a été rassurant. Chez des Hornets qui peinent avec 8 victoires en 20 matchs, le retour de Nicolas Batum est forcément une bonne nouvelle. Mais il faudra encore un peu de temps pour retrouver le Batman qu’on connaît (il est à 21% à 3-points, loin de ses standards en carrière à 36%)…
Tony Parker (8 points, 4 passes, 1 rebond en 16 minutes)
Revenu depuis deux matchs seulement, Tony Parker est encore en phase de réadaptation. S’il a déjà redonné le sourire à LaMarcus Aldridge qui se régale de ses caviars, TP a encore besoin de matchs pour retrouver son rythme de croisière. Dans sa 17e saison, le meneur va surtout être progressivement mis à contribution pour arriver en pleine bourre à la fin de la saison. C’est alors que les Spurs auront le plus besoin de lui !
Joffrey Lauvergne (3 points, 3 rebonds, 1 passe en 10 minutes)
Beaucoup d’observateurs se réjouissaient de l’arrivée de Joffrey Lauvergne. Et ça partait plutôt bien pour l’intérieur français avec trois matchs convaincants pour commencer mais une vilaine entorse à la cheville droite l’a tenu écarté des terrains pendant dix matchs. Depuis son retour, son temps de jeu est des plus réduits. On espère que ça va s’arranger au fur et à mesure de la saison, et de l’amélioration de sa blessure…
Joakim Noah (2 points, 1 rebond, 1 contre en 3 minutes)
Le cauchemar se poursuit pour Joakim Noah à New York. Revenu dans sa ville de naissance pour ressusciter sa carrière après une fin de chapitre douloureuse à Chicago, le pivot continue malheureusement de s’enfoncer dans la ville qui ne dort jamais. Envoyé en G-League pour trouver du temps de jeu (face à Guerschon Yabusele, il a placé 9 points, 5 rebonds et 4 passes en 23 minutes) après avoir été benché pour ses premiers matchs de retour de suspension, ça commence à faire beaucoup.
Alexis Ajinça (aucune apparition)
Arguant depuis un an que le mieux serait encore d’être échangé, Alexis Ajinça n’a pas joué la moindre minute cette saison. Opéré d’une tendinite rotulienne du genou, il devait être absent un mois et demi en octobre… mais on est en décembre, et les Pelicans ne donnent toujours pas d’indications de retour pour le pivot français. Alors qu’Omer Asik est lui revenu au jeu, ça sent le sapin en Louisiane !
LE COIN DES ROOKIES
Frank Ntilikina (5 points, 3 passes, 2 rebonds en 18 minutes)
Les Knicks ne sont plus la risée de la conférence Est. Et si le mérite en revient d’abord à Kristaps Porzingis, Frank Ntilikina a également apporté sa petite touche. Le rookie français s’est fait connaître aux Etats-Unis en tenant tête à LeBron James alors que le King essayait de l’impressionner sur une remise en jeu. Depuis, le rookie a également été au charbon pour séparer Jusuf Nurkic et Michael Beasley, se prenant une technique au passage pour avoir joué au gendarme ! Encore discret offensivement, Frank Ntilikina pèse déjà défensivement pour Jeff Hornacek qui l’envoie régulièrement en mission sur les meilleurs meneurs NBA.
Guerschon Yabusele (2 points, 2 rebonds en 5 minutes)
Privé de temps de jeu en NBA mais bien trop fort en G-League, Guerschon Yabusele est l’exemple typique du rookie coincé dans un effectif bien replet. S’il a pu cumuler 32 minutes en 7 apparitions chez les grands, l’intérieur n’a pas encore vraiment eu son opportunité de percer. Mais en G-League, il domine de la tête et des épaules pour sa première sortie avec avec 27 points, 6 rebonds et 4 passes face à Joakim Noah.
LE TWO-WAY CONTRACT
Yakuba Ouattara (aucune apparition)
À la différence de Guerschon Yabusele, Yakuba Ouattara n’a pas vraiment eu droit à des débuts à proprement parler en NBA. À part pour un petit panier en présaison face aux Knicks, il est pour le moment resté très discret. Après sa première sortie en G-League à 14 points, 5 rebonds et 2 passes, l’ancien Monégasque n’a plus joué à cause d’une « mésaventure idiote », comme il le dit lui-même. Voulant récupérer plus rapidement, il s’est blessé à la jambe gauche en utilisant un rouleau de massage…