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Joël Ayayi, ou la découverte de la NCAA à 17 ans

Depuis son post sur Twitter qui annonçait sa signature à Gonzaga, rien n’avait vraiment fuité sur le statut de Joel Ayayi (1m95, 78 kg) chez les Bulldogs. Match après match, il était absent des boxscores et pourtant bien présent dans l’effectif. Le mystère est résolu : le petit frère de l’internationale Valériane nous a confirmé qu’il allait faire une année redshirt à Gonzaga. Ce qui signifie qu’il a le droit de s’entraîner avec sa nouvelle équipe, et que sa carrière universitaire débutera l’an prochain. Il sera alors toujours freshman.

Pour Basket USA, le prospect français de 17 ans revient avec maturité sur sa nouvelle vie américaine, les raisons de son choix, son adaptation sur le campus de Spokane et ses objectifs pour sa carrière NCAA à venir. Interview fleuve…

« On a décidé que le redshirt était la meilleure solution pour moi »

Joël, comment se passe votre intégration dans l’équipe ? La présence de Killian a dû vous faciliter la tâche ?

« Ça a été facilité par Killian, c’est sûr. C’était un facteur important dans ma décision. Globalement, Gonzaga, c’était le meilleur projet pour moi. Avoir Killian avec moi, c’est un plus. Je progresse en anglais, je progresse au basket, je progresse physiquement. Pour moi, tous les feux sont au vert pour le moment. »

Mais vous n’allez donc pas jouer cette saison, c’est le fameux redshirt… N’est-ce pas dommage de vous priver de cette expérience de matchs ?

« Oui, je vais faire redshirt toute la saison. Mais je ne vois pas ça comme un point négatif. Je suis jeune, je n’ai que 17 ans et on n’a pas forcément envie de m’exposer et de me mettre en difficultés. Si c’est juste pour jouer 3, 4 ou 10 minutes par match, ce n’est pas nécessairement la meilleure chose. Du coup, je suis un peu en couveuse. Je travaille plus que les autres, j’ai plus de séances de muscu, je fais plus d’entraînements. Après, ça va être à moi l’an prochain de prouver que je peux avoir un bon rôle dans l’équipe. »

Saviez-vous que vous n’alliez pas jouer en match au moment de signer à Gonzaga ? 

« On ne savait pas encore en fait, c’était à moi de prendre la décision. On en a tous discuté ensemble. C’est venu tardivement. C’était le jour du premier match de la saison. On s’est vraiment reposé la question et on a décidé que ce serait la meilleure solution. C’était tardif. »

Comment avez-vous pris cette décision ? 

« Comme compétiteur, on a toujours envie de jouer. Ma première réaction était donc la déception. Mais c’est une décision qu’on a pris ensemble, le staff et moi. Donc au final, je ne suis pas trop déçu car j’avais déjà pesé le pour et le contre. Et je pense que c’est la meilleure solution pour la suite de ma carrière. »

« Pendant deux ou trois semaines, j’étais un peu en galère ! »

N’est-ce pas frustrant de ne pas pouvoir jouer les matchs ? Comme durant ce tournoi à Portland, dans une salle NBA !

« C’est clair que parfois, c’est frustrant. Le compétiteur en moi, il veut jouer, surtout dans cette salle NBA ! C’est quelque chose qu’on veut vivre. Mais ça va venir, j’ai le temps. Je sais que je pourrais le faire l’année prochaine. »

Comment ça se passe concrètement pour un joueur redshirt ?

« À l’entraînement, je suis un joueur comme les autres. Je fais tous les entraînements comme tout le monde. Mais le jour du match, je m’échauffe mais je ne joue pas. »

Comment se sont passés vos premiers jours à Spokane ? Vos premiers entraînements ?

« Quand je suis arrivé, c’était vraiment un changement radical. C’était vraiment impressionnant. Le niveau de jeu, la rapidité, l’aspect physique, c’était compliqué. J’ai eu du mal à m’adapter mais maintenant, ça va de mieux en mieux. Je suis de plus en plus dans le moule. Ils savent que j’ai 17 ans, que j’ai le temps. Mais je suis content de mes progrès. Je prends les choses au jour le jour. Car, chaque entraînement, c’est comme un match pour moi. »

Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous adapter grosso modo ? Deux, trois semaines ?

« Oui, c’est ça. Pendant deux ou trois semaines, j’étais un peu en galère ! En plus, c’était un nouveau rythme de vie et de travail. J’avais les séances de muscu en plus des autres. Là, ça fait un mois et demi, deux mois que je suis à nouveau bien dans mon basket. Je prends pleine mesure de ce qu’on me donne. »

Quel était le plus dur ? La musculation ? 

« J’avais mal partout. Et puis, les articulations, je commençais à avoir mal au genou. En général, en muscu, quand tu fais une bonne séance, tu le sens… Et puis, j’arrive à l’entraînement, et je me dis : punaise, il faut que je défende sur Josh [Perkins] tout l’entraînement et j’ai déjà les bras lourds. Et puis, au fur et à mesure, on s’adapte. »

Et au niveau de la langue, comment cela se passe pour les termes basket ? Et les nouveaux systèmes ?

« C’était tout d’un coup. C’est pour ça que les deux premières semaines, c’était dur ! Tout le vocabulaire, tous les termes. Pas mal de choses à assimiler d’un coup ! Finalement, on s’adapte bien. On a les playbooks pour réviser. Et puis, au jour le jour, on répète les systèmes à chaque fois pour bien les apprendre. Avec les variantes. On progresse bien. Moi, ça m’aide aussi dans mon anglais. »

Avez-vous également un programme de nutrition pour prendre un peu de poids et de muscle ? Combien de repas par jour par exemple ?

« Il n’y a pas que la musculation. À côté, il faut aussi la nutrition. Et en gros, dès que je peux, je mange ! Ça peut aller de 5 à 6 repas par jour. Pour la musculation, il faut des protéines et il faut aussi manger beaucoup de calories car on les perd ensuite à l’entraînement. Ce n’est pas facile de prendre du poids en saison régulière. »

« Dans deux ou trois ans, j’espère être prêt pour la NBA »

Quel est votre programme spécifique, en tant que redshirt ? En musculation d’abord ?

« J’ai quatre sessions de muscu individuelle par semaine, avec le préparateur physique. Plus deux autres sessions avec l’équipe. Et tous les jours, j’ai au moins un ou deux workouts individuels en plus de l’entraînement et de la muscu. Et même le jour de match, avant l’échauffement, j’ai mon workout et de la muscu. Du coup, les jours de match, je peux aussi me dépenser. »

Et en basket pur, quels sont les exercices ou les domaines où on vous fait le plus travailler ? Le dribble, le shoot, la défense…

« On est presque parti de zéro. On a refait tous les fondamentaux. Etre fléchi par exemple. La technique de shoot aussi. J’ai changé ma mécanique de tir. Le dribble, je le travaille tous les jours. C’est clair que le shoot et le dribble sont les deux domaines où je travaille le plus. Tout ce qui est changement de rythme, tout ce qui est nécessaire pour un bon meneur de jeu, c’est ce qu’on fait au jour le jour. »

Pouvez-vous revenir sur votre raisonnement de partir à Gonzaga ? Plutôt que de rester en France en l’occurrence…

« Ce qui m’a motivé déjà, c’est que j’avais un an d’avance scolairement, et je ne voulais pas le ‘perdre’. Je savais qu’aux Etats-Unis, ils ont une capacité à développer les joueurs qui est un peu plus élevée qu’en Europe. Et ensuite, quand Gonzaga m’a appelé, c’était un peu le projet idéal pour moi car c’est un jeu qui se rapproche du jeu européen. Killian était déjà là. On a parlé d’un projet pour moi, dont le projet redshirt fait partie, et au final, je pense avoir fait le bon choix. Pour mon développement individuel. Je voulais apprendre la culture américaine aussi car c’est ce qui se rapproche le plus de la NBA. »

Peut-on savoir quelles étaient les autres universités ? 

« J’avais à peu près 20 universités qui m’ont appelé. De différents niveaux. J’avais Georgia Tech, Arizona, Oklahoma, Florida. J’aurais pu rester en France ou en Europe. J’aurais pu intégrer un effectif professionnel, avec les contraintes et les qualités que ça présente. Ce n’était pas un choix facile. Mais je ne regrette vraiment pas. »

Avez-vous déjà ébauché un plan de carrière ? Ou est-ce encore trop tôt ?

« J’ai forcément un plan de carrière parce que je sais ce que je veux. Et c’est ça qui me guide. Après, je ne sais pas quand ça va arriver. J’espère le plus tôt possible mais il faut continuer à progresser chaque jour. Et puis arrivera le jour où je serai prêt pour aller vers la NBA. »

Votre objectif est donc la Grande Ligue ?

« Clairement. »

Gonzaga doit vous servir de tremplin, mais combien de temps pensez-vous y rester ? Après votre année redshirt, il faudra au moins une autre saison, voire deux…

« Dans deux, trois ans, j’espère être prêt à la fois au niveau physique et au niveau basket. Cette année, c’est une année de transition qui se passe plutôt bien. Surtout grâce au redshirt, ça me permet d’être sur le côté et d’apprendre beaucoup en regardant les matchs. Sans pression. L’an prochain, on rentrera vraiment dans le vif du sujet, avec un vrai rôle dans l’équipe. Et j’espère l’année d’après que j’aurai encore plus de responsabilités et où je me devrai d’être à un niveau plus élevé. »

« Gonzaga ? L’expérience de campus que je recherchais »

La présence du meneur junior, Josh Perkins, explique-t-elle aussi en partie la raison du redshirt ?

« Non, on n’a pas vraiment pris ça en compte. C’était clair d’entrée que je n’allais pas avoir droit à plus de 15 minutes, voire 10 minutes par match. C’était ça la vraie raison. Mais le fait qu’il soit là est aussi très bien pour moi car aux entraînements, c’est moi qui suis toujours sur lui et ça m’aide à progresser. Quand on voit son niveau de jeu, c’est tout bonus pour moi. »

Si on vous dit que vous avez un profil à la Frank Ntilikina, vous souscrivez ?

« On m’en a déjà un peu parlé. C’est une bonne comparaison pour moi. C’est un bon exemple à suivre. Si je peux être aussi fort que lui défensivement et offensivement, ça me va. Lui comme moi, on doit encore progresser dans la vision du jeu et l’agressivité offensive. Mais il est à deux ou trois niveaux au-dessus de moi… »

Et à la différence de Ntilikina, vous avez choisi le chemin NCAA avant la NBA…

« On a deux chemins différents mais j’espère que ça me mènera au même endroit que lui. »

Comment se passe la vie aux Etats-Unis pour Joel Ayayi ?

« Ma vie américaine, c’est la vie du sportif sur le campus. On est un peu plus reconnus que les élèves lambda. On a vraiment un petit campus, donc ça permet à tout le monde de se connaître, c’est vraiment familial, c’est cool. Franchement, ça aussi, c’est ce que je recherchais. Et puis, la vie américaine, tout est plus grand ! Tout est plus gros ! Je m’y habitue bien. Je m’y plais. »

La France ne vous manque pas encore ? Ça va ? 

« Non, pas encore. La France en elle-même, non. C’est la famille plutôt… Mais ça va ! »

Et la vie d’étudiant alors ? Avez-vous déjà déclaré votre major ?

« Je n’ai pas encore de major mais j’ai encore le temps. Je vais me décider bientôt. Au début, c’est chaud. C’est beaucoup de devoirs à la maison comparé à la France. Mais ça me plaît beaucoup. Surtout, ce que j’aime bien, c’est qu’il y a beaucoup de choix de cours. Je vais trouver ma voie bientôt. »

Pour l’anecdote, qui est le plus fort en un-contre-un entre votre soeur Valériane [arrière/ailier de Villeneuve d’Ascq, double championne de France] et vous ? 

« Je la bats, ça c’est sûr ! Maintenant, je la bats ! Je pense que j’ai commencé à gagner quand j’avais 14-15 ans. Quand j’ai commencé à grandir et à devenir plus costaud. Elle fait une bonne saison pour le moment. Je la suis évidemment. J’espère que ça va continuer comme ça. »

L’avis de son coach, Mark Few

« Il est tellement jeune, il n’a que 17 ans. Il est encore en train d’apprendre le système et le jeu américains. Il a encore beaucoup de problèmes avec son jeu de jambes : il fait des marchers tout le temps, sur ses départs en dribble mais aussi pour s’arrêter où il piétine. Mais sa défense est déjà au point. À vrai dire, je pourrais déjà le mettre en match aujourd’hui et il s’en sortirait par sa défense, et son shoot extérieur. Il doit nettoyer son jeu de ses marchers et de ses balles perdues, mais ça va venir avec la pratique.

Il va être un bon joueur. Il est encore en train de grandir, son corps n’est pas encore complètement mature. Il est encore très léger ! Il n’a pas encore fini de se développer et on lui laisse donc le temps avant de le renforcer trop en musculation. On va voir ce qui se passe [pour l’année prochaine]. Il doit continuer à progresser et on verra ce qu’il pourra faire dans l’équipe. »

Propos recueillis à Portland

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