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Claude Bergeaud : « La NBA est un modèle »

Discuter avec Claude Bergeaud, c’est un peu s’adresser à une encyclopédie du basket, sans doute l’une des plus passionnantes qui soit. L’ancien coach de Pau, de l’ASVEL et de l’équipe de France était sur le bord du terrain à Bercy pour la rencontre entre les Knicks et les Wolves (il commentait le match pour W9) et nous en avons profité pour lui demander son avis sur l’événement et sur les rapports entre la Pro A et la NBA.

Basket USA : Claude, pouvez-vous nous expliquer ce que représente la tenue d’un match NBA sur un parquet français ?
Claude Bergeaud : Si on est ambitieux, c’est un modèle. Pas forcément au niveau des joueurs, mais c’est une organisation très, très pointue, très professionnelle. Regardez ce qu’ils viennent de faire autour des nouvelles tenues Adidas. On a énormément à apprendre de la NBA sur ce qui se passe en périphérie du terrain, en tant qu’environnement professionnel. Ce serait bien que le basket français grandissent en investissant lui aussi cet espace qui dépasse le cadre du match.

BUSA : Quels clubs en France seraient capables selon vous de proposer quelque chose d’approchant ?
CB : L’ASVEL a un projet de développement qui suit le schéma de développement économique de la NBA, sans avoir évidemment la prétention « d’être » NBA. La NBA cherche des partenaires en permanence et toujours de nouveaux marchés avec la Chine par exemple. L’ASVEL a l’idéal pour ça grâce à un investisseur financier et médiatique qui s’appelle Tony Parker. Malheureusement, ils sont seuls en France et les autres clubs, qui sur le coup ne sont pas concurrents mais devraient être partenaires, n’en profitent pas.
Tout comme le rugby le fait, il faut se développer en gardant les valeurs traditionnelles de notre sport. Il faut ouvrir le modèle économique et non pas, comme on le fait trop, le fermer.

BUSA : De plus en plus de jeunes joueurs du championnat de France répondent tôt aux sirènes de la NBA. Quel est votre avis là-dessus ?
CB : C’est sûr que les jeunes devraient rester plus longtemps en France ou en Europe. Qu’ils aillent aussi tôt que ça en NBA, c’est regrettable, plus pour eux que pour nous [le basket français, ndlr] d’ailleurs. Regardez le bon exemple, Joakim Noah : s’il a signé le contrat qu’il vient de signer, c’est parce qu’il a eu la patience de faire une quatrième année avant de se faire drafter. Il y est allé à 22 ans, et non pas à 18 ans où les joueurs souffrent d’immaturité technique et tactique. Des Tony Parker, aussi matures et prêts pour la NBA à un jeune âge, il n’y en a pas 36 000.

Le réservoir français est inépuisable

BUSA : Vous recommanderiez donc à ces jeunes joueurs de s’aguerrir dans le championnat de France ou en Euroligue avant de partir, à la manière d’un Nando de Colo ?
CB : Nando de Colo a suivi le modèle argentin. Regardez les Ginobili, Splitter, Scola, Oberto, ils sont allés en NBA plus tard, à 25 ans environ et ils ont un rôle majeur quand ils arrivent. Qu’est-ce qui attire ces jeunes ? L’appât du gain ? Même s’ils vont en Europe, il faut que ce soit dans un club où ils jouent. Vous savez, la NBA va chercher les joueurs là où ils sont, que ce soit au fin fond du Zimbabwe ou en Pro B. Prenez l’exemple de Nowitzki qui sortait de D2 allemande, la NBA était allé le chercher alors que le scouting n’était pas encore ce qu’il est aujourd’hui.
Si un petit gars comme Pape Sy (ancien joueur du Havre parti aux Hawks cet été, ndlr) est rendu à Atlanta, c’est qu’il a eu des réseaux, des opportunités. Des Sy il y en a énormément en France. Notre réservoir de talent est inépuisable.

BUSA : Quel est votre avis sur les joueurs US qui viennent dans le championnat de France ? Pensez-vous que l’on reverra un jour des joueurs estampillés NBA en Pro A ?
CB : Il faut être réaliste, le problème économique est trop important. On est le 4e ou le 5e marché en Europe, même l’Espagne qui est de loin le meilleur championnat européen ne prend pas de gros joueurs américains. Ceux-là, ils vont d’abord en Turquie ou en Grèce. Nous on a des moyens économiques limités. Même un bon joueur NBA en fin de carrière, sur le déclin, ça vaut 300 000 ou 400 000 euros par an. Les meilleurs américains de Pro A sont à 250 000 euros.
Par contre, tu peux vendre à un jeune joueur, que la France peut être un tremplin pour l’Europe voire la NBA.

BUSA : Pour finir, quel est votre pronostic pour le match de ce soir ? (L’interview s’est déroulée avant le match, ndlr)
J’ai assisté aux matches à Milan et à Londres et je trouve les Wolves très réalistes dans le jeu, même si en valeur intrinsèque les Knicks me semblent supérieurs. J’espère qu’ils vont nous régaler avec l’identité de jeu proposée par Mike D’Antoni, mais il va falloir que les joueurs s’y fassent. J’allais souvent voir jouer les Suns de D’Antoni quand Boris Diaw y était, et là il n’a pas des gars comme Steve Nash, Raja Bell ou Leandro Barbosa qui étaient à fond dans ses systèmes de shoot. Même Boris shootait ! Là les joueurs des Knicks ne shootent pas dans le rythme comme le faisait Raja Bell. Il faut qu’ils prennent confiance dans le système.

Propos recueillis par Arnaud Lucotte et Emmanuel Genty
Photo : Emmanuel Genty

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