Interview Dario Saric : « Je sais qu’en restant aux côtés de Joel, je peux gagner une bague »

Deuxième du vote pour le meilleur rookie la saison passée, c’est l’une des jeunes vedettes de cette équipe des Sixers qui ne cesse de grandir match après match, semaine après semaine. Parfait complément de Joel Embiid dans la raquette, Dario Saric a accepté de répondre aux questions de Basket USA après la belle victoire de Philly face à Portland.

Le début de saison des Sixers est plutôt réussi avec un bilan positif (10v-7d) et une 5e place à l’Est

C’est vrai que nous sommes satisfaits de ce que nous réalisons pour l’instant. On fait du bon travail sur le terrain en essayant chaque soir de bien jouer au basket. Nous avons une très belle équipe, jeune avec beaucoup de talents. Après c’est la NBA, et parfois tu peux perdre des matchs contre des équipes un peu moins fortes comme lors de notre road trip à l’Ouest et notre défaite d’un point face aux Kings. Mais ensuite, nous avons pu gagner deux fois à Los Angeles et tenir tête aux Warriors. La saison est longue encore, et 17 matchs ce n’est rien. Nous sommes quand même sur la bonne voie, c’est très bon pour la confiance de gagner des matchs. A nous de continuer comme ça pour participer aux playoffs. C’est ce que nous voulons tous, être présents en avril.

« Ben Simmons est un super mec, et c’est presque ça le plus important »

Sur le plan personnel, votre fin de saison dernière était très réussie. Avec les blessures de Joel Embiid et Ben Simmons, vous étiez même le leader de l’équipe et vous avez même terminé deuxième au trophée du Rookie de l’année.

Oui, après le All-Star Break, j’ai très bien joué. Il m’a fallu m’adapter au jeu, à la vie ici à Philly. J’étais un bon joueur en Europe, mais c’est totalement différent le jeu ici. Je suis très content de cette deuxième place au classement du Rookie Of The Year. Cela récompense tous mes efforts. J’ai fini la saison un peu fatigué quand même. Aujourd’hui j’ai un nouveau rôle avec le retour de Joel et Ben, mais je m’efforce chaque soir de jouer avec le cœur pour aider Philadelphie à gagner et rendre heureux nos fans.

A propos de rookie, beaucoup d’observateurs estiment que Ben Simmons est l’un des tous meilleurs de l’histoire. Quel est votre avis ?

Je ne sais pas… Vous savez, ce n’est pas facile de dire s’il est le meilleur rookie de l’histoire avec tous les grands joueurs qui ont remporté ce trophée. Ce qui est sûr c’est que c’est un excellent joueur et aussi un super coéquipier. C’est un honneur de jouer avec lui, de partager le vestiaire avec lui. Tous les jours, il pousse la porte de la salle pour se donner à fond et devenir le meilleur possible. Il a beaucoup de talent et il le démontre chaque soir. Il aura sans aucun doute le trophée de Rookie de l’année, et je serai le premier à le féliciter. Car comme je l’ai dit en plus d’être un super joueur, c’est un super mec. Et j’ai presque envie de dire que c’est ça le plus important.

« Joel a tout pour devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire »

Vous avez commencé la saison sur le banc, puis au bout de trois matches, Brett Brown vous a remis dans le 5 majeur. Est-ce difficile quand on a été un joueur important la saison dernière de perdre sa place dans le 5 ?

Oui, ce n’est pas facile, car tu ne te prépares pas de la même façon. Mais le coach a continué de venir me parler, en me disant que rien était figé. Il fallait trouver le rôle qui me permettrait d’être le plus productif et important pour l’équipe mais je n’aime pas sortir du banc. Je n’ai pas été bon les trois premiers matchs sans doute à cause de ça. Avec les blessures et l’envie du coach de donner le poste de meneur à Ben, j’ai intégré le 5 majeur et je me sens de mieux en mieux. Mais le plus important reste l’équipe, et je respecte donc les choix.

Partager la raquette avec un joueur comme Joel Embiid est un sacré privilège…

Bien sûr, Joel est un très fort joueur. Quand il est en forme, il peut faire de grandes choses. Il a tout pour devenir l’un des tout meilleurs joueurs de l’histoire est surtout une icône ici. Je disais un jour que je voulais rester longtemps avec lui, car je sais qu’en restant avec lui, je peux gagner une bague. Notre entente est bonne, il me connait, je le connais. C’est un joueur capable de mettre 20/25 points chaque soir. C’est dur à expliquer à quel point il est important pour nous. Un gars de 2m16 avec une telle vitesse, un tel shoot et une telle envie de marcher sur son adversaire c’est tellement rare. On a la chance de l’avoir avec nous. Il sort parfois des actions de grande classe. Il est incroyable !

Cet été, vous avez participé au Championnat d’Europe. Que retenez-vous de cette élimination en huitième de finale ?

L’été dernier a été un peu dur pour moi. Je suis sorti fatigué de ma saison et je suis allé disputer l’EuroBasket. Nous avions beaucoup d’ambitions avec notre équipe, et je reste persuadé que nous formons l’une des toutes meilleures équipes en Europe. Mais on n’a malheureusement pas pu dépasser les 8e de finale. C’est comme ça. Vu le nombre de stars absentes, on voulait vraiment une médaille. Nous sommes tombés sur une belle équipe de Russie, plus forte que nous. On n’a pas joué à notre niveau sur ce match, moi le premier. Mais c’est le basket, parfois tu gagnes, d’autres fois tu perds. Mais je suis jeune et j’ai encore le temps pour gagner avec mon équipe nationale.

« Thomas Heurtel peut jouer en NBA »

Pour rester en Europe, à Efes Pilsen, vous avez évolué avec Thomas Heurtel. On a parlé de lui en NBA l’an dernier. Pensez-vous qu’il a le niveau pour jouer dans la ligue ?

Thomas est un très fort meneur. L’un des tous meilleurs en Euroleague. Il l’a montré avec Efes, et aujourd’hui avec le Barca. Quand on le voit marcher dans la rue, on ne pense pas qu’il soit un basketteur. Il n’est pas très grand, pas très costaud, mais il a tellement de talent. Il est leader sur le terrain, il peut prendre de très gros tirs dans les moments importants. J’ai passé deux belles années avec lui en Turquie. Je pense qu’il peut jouer en NBA. Après venir ici ce n’est pas facile, parfois certains joueurs n’arrivent pas à s’imposer en NBA, car on ne te donne pas la chance de t’exprimer. Mais Thomas est un très bon joueur, c’est une certitude.

Quand vous étiez jeune, quels étaient les joueurs qui vous ont donné l’envie de jouer au basket ?

J’ai grandi avec Dirk Nowitzki et LeBron James. J’adorais les regardais jouer. Mais mon père qui est aussi un ancien joueur reste la personne qui m’a donné envie de jouer au basket. C’est mon modèle et mon idole. C’est aussi lui qui m’a montré des vidéos de Magic Johnson. Un très grand joueur qui savait tout faire sur un certain. Il reste l’un des plus beaux joueurs que la NBA ait connu.

Dernière question Dario, croyez-vous au « Process » ?

Bien sûr que j’y crois ! (rires) J’en fais partie comme tous les gars qui composent ce vestiaire. C’est un immense plaisir de me lever tous les matins et de porter les couleurs des Sixers. L’organisation, les fans sont incroyables. Alors nous sommes obligés de croire au « Process ». Ce n’est que le début d’une longue et glorieuse histoire.

Propos recueillis à Philadelphie