Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA. Et la stabilité paye puisque nous plaçons Toronto dans notre Top 10 de la ligue et notre Top 4 à l’Est.
Les Raptors ont ainsi misé sur la continuité en signant deux gros chèques à Kyle Lowry et Serge Ibaka, et ce malgré le « sweep » enregistré lors des derniers playoffs. Mais face à l’exode des stars de l’Est dans la conférence Ouest, c’est finalement une belle opération pour la franchise canadienne, qui a annoncé qu’elle allait enfin changer de système. Si elle y parvient, il faudra compter une fois de plus sur la bande à DeMar DeRozan cette saison.
Faire du neuf avec du vieux |
La franchise a beau stagner, Masai Ujiri a décidé de renouveler sa confiance à Dwane Casey. À une condition : qu’il change l’identité de l’équipe. Les deux hommes semblent avoir fait un gros bilan cet été et annoncent déjà la fin du jeu en isolation. Un bond en avant.
« Il y a tellement d’effets positifs quand on fait tourner la balle » s’est rendu compte l’entraîneur, qui assure que la circulation de balle sera désormais au coeur de son système offensif. De quoi instaurer cette fameuse confiance pointée du doigt par DeMarre Carroll après son transfert. Une confiance collective, en n’hésitant pas à faire l’extra-pass, et individuelle, en impliquant chaque joueur. « Un gars comme Serge, s’il touche le ballon, se sent concerné dans tout ce qui se passe en attaque, puis en défense par ricochet » prend pour exemple Dwane Casey.
Un constat qui aurait dû être dressé il y a bien longtemps, mais mieux vaut tard que jamais. Reste que ce sont les même joueurs et le même entraîneur qui vont devoir mettre en place cette nouvelle identité de jeu. Dwane Casey est-il capable de s’assoir sur ses principes ? Et surtout, DeMar DeRozan peut-il jouer sans ballon ? Deux grandes questions qui occupent l’esprit des fans canadiens. Points positifs : les Raptors ont assez d’intelligence de jeu pour que la mayonnaise prenne et Jonas Valanciunas pourrait enfin être utilisé à sa juste valeur.
Des jeunes attendus au tournant |
Cette équipe possède en tout cas les qualités athlétiques pour accélérer un rythme classé 24e la saison passée, avec DeMar DeRozan, Serge Ibaka – parfait au poste 5 dans une configuration « small ball » – Norman Powell ou encore OG Anunoby, 23e choix de la dernière draft. Masai Ujiri a atteint son objectif cet été : garder son « Big Three ». Par contre, il a décidé de tourner une page de l’histoire récente du club en se séparant de Cory Joseph et DeMarre Carroll, puis en laissant filer Patrick Patterson. L’objectif : rajeunir l’effectif et donner leur chance aux jeunes pousses locales. L’acquisition de l’expérimenté mais précieux C.J. Miles à l’aile étant l’exception qui confirme la règle.
Les Delon Wright, Norman Powell, Pascal Siakam ou Lucas Nogueira seront ravis de voir leur rôle grandir cette année mais ils auront beaucoup de choses à prouver. Le premier assure qu’il est prêt à prendre la suite de Cory Joseph et il faudra tenir fort les rênes de cette « second unit » pendant 82 matchs, pas une mince affaire. Le second est très attendu, dans son costume de défenseur, mais aussi de l’autre côté du terrain pour apporter une dizaine de points. Pascal Siakam a lui aussi la pression : titulaire en début d’année dernière, il a complètement disparu au fil de la saison, comme son ami Lucas Nogueira.
Pourtant, les deux hommes ont le potentiel pour soulager la paire d’intérieurs titulaire, qui ne pourra plus compter sur le précieux Patterson. Mais comme pour beaucoup d’équipes, on croise les doigts de l’autre côté de la frontière pour que ce potentiel pointe le bout de son nez. L’exemple Bruno Caboclo en est la parfaite illustration.
Mouvements de l’été |
Arrivées : C.J. Miles (Pacers), K.J. McDaniels (Nets), OG Anunoby (23e choix de draft), Alfonzo McKinnie
Départs : Cory Joseph (Pacers), Patrick Patterson (Thunder), DeMarre Carroll (Nets), P.J. Tucker (Rockets)
Le joueur à suivre : DeMar DeRozan |
Roi du jeu en isolation, DeMar DeRozan va devoir évoluer plus sans ballon et faire beaucoup plus de passes cette année. Mais après avoir vu les limites de l’ancien système surgir au grand jour à chaque campagne de playoffs, l’arrière All-Star est décidé à changer son fusil d’épaule. Cinquième meilleur marqueur de la ligue, il reste le patron offensif de l’équipe, qui plus est avec un Kyle Lowry amené à lâcher plus la gonfle. À 28 ans, DeMar DeRozan est dans son « prime » et il serait bien inspiré de se trouver enfin un tir à 3-points. Mais même sans ça, il est le franchise player de Toronto et de sa réussite dépend celle de son équipe.
LE CINQ DE DEPART EN DEBUT DE SAISON |
LE BANC |
Meneurs : Delon Wright, Fred VanVleet
Arrières : Norman Powell, K.J. McDaniels
Ailiers : Bruno Caboclo, OG Anunoby
Ailiers-forts : Pascal Siakam, Alfonzo McKinnie
Pivots : Lucas Nogueira, Jakob Poeltl
MOYENNE D’AGE : 25.5 ans |
MASSE SALARIALE : 117.7 millions de dollars (9e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
Paris réussis pour Masai Ujiri : Dwane Casey parvient à convaincre ses hommes de faire circuler le ballon et tout le monde tire son épingle du jeu, à commencer par DeMar DeRozan, toujours parmi les meilleures scoreurs de la ligue, et un Jonas Valanciunas qui retrouve enfin des couleurs. Le deuxième pari, celui de la continuité, porte lui aussi ses fruits dans une conférence Est chamboulée. Le défi proposé aux jeunes joueurs est lui aussi réussi, avec une second unit dynamique en mesure de soulager le cinq majeur. Résultat : les Raptors restent abonnés toute l’année au Top 4 et auront une fois de plus l’avantage du terrain en playoffs.
SI TOUT VA MAL |
Incapable d’imposer une nouvelle identité de jeu, Dwane Casey revient à ses bonnes vieilles habitudes pour éviter de se faire virer. Une recette qui marche, mais qui montre une nouvelle fois ses limites. Les départs de Cory Joseph et Patrick Patterson font très mal au banc, où les plus jeunes sont beaucoup trop tendres pour avoir de l’impact. Les playoffs sont là, mais l’équipe ne passe pas le premier tour. Pari raté pour le GM qui organise déjà l’explosion de son équipe à l’été.
PREVIEWS : les équipes déjà présentées |