Slovénie, vidi, vici

D’un côté, il y avait les yeux embrumés de Bogdan Bogdanovic, retenant ses larmes alors qu’il répondait aux questions des journalistes. De l’autre, les grands sourires des joueurs slovènes, triomphateurs et heureux après un tournoi parfait (9 victoires en 9 matchs) et au terme d’une finale mémorable face à la Serbie. Pour eux, leurs supporters et tout leur pays.

Claudiquant, Luka Doncic arrosait ses camarades de champagne durant la conférence de presse alors que Goran Dragic pouvait crier qu’ils « rentraient au pays en champion. »

« C’est la beauté de ce sport »

Dans les discours de tous, il y avait surtout ce profond sentiment d’unité. Car c’est bel et bien avec un Luka Doncic blessé et un Goran Dragic sur le banc que la Slovénie a résisté à la Serbie pour s’adjuger le premier titre de son histoire.

« Il ne s’agit pas seulement de moi ou de Luka », expliquait le meneur. « Quand Luka s’est blessé et que j’ai commencé à avoir des crampes en deuxième mi-temps, Klemen [Prepelic], Jaka Blazic, Gasper [Vidmar] et Anthony Randolph étaient là… C’est la beauté de ce sport. C’est un jeu d’équipe et je suis très fier de mes coéquipiers. »

Paralysé par les crampes, le dragster du Heat ne pouvait plus jouer et c’est pour ça qu’Igor Kokoskov a expliqué qu’il n’avait pas pu l’utiliser en fin de rencontre. Mais ses camarades ont réussi à prendre le relais.

« Comme je le dis depuis le premier jour, c’est une équipe et il ne s’agit pas d’une seule personne », assurait Anthony Randolph. « Nous avons montré que nous étions forts avec nos deux meilleurs joueurs sur le terrain et avec nos deux meilleurs joueurs sur le banc. Leur présence sur le banc nous a aussi permis de gagner. »

« Ce sont toutes ces petites choses qui nous ont portés à la fin »

Auteur de 21 points et de tirs décisifs, Klemen Prepelic fut l’un des sauveurs du jour. Mais comme ses camarades avant lui, le joueur de Levallois mettait en avant tout le travail de ses coéquipiers dans cette victoire et ce titre.

« Quand Luka est tombé, j’ai compris qu’il ne pourrait plus jouer. Puis Goran a été pris de crampes. Mais au bout du compte, ce n’est pas seulement moi. Il s’agit aussi de Nikolic qui a volé un ballon au milieu du terrain à [Marko] Guduric pour provoquer une antisportive et obtenir des lancers précieux. Jaka Blazic qui a tenu Bogdan Bogdanovic pendant les trois ou quatre dernières minutes. Gasper Vidmar qui se battait pour chaque ballon qui tombait ou Anthony Randolph qui est allé marquer avec la faute alors que tout le monde était sans solution. Ce sont toutes ces petites choses qui nous ont portés à la fin et nous ont menés vers le titre. »

Cette équipe de Slovénie était l’incarnation du sens originel du mot « équipe », ce mot dérivé du norrois pour désigner l’équipage d’un bateau. Ensemble, dans la tempête serbe et sans leurs meilleurs hommes à la barre, ils ont lutté pour leur survie. Ensemble, dans la tempête serbe et sans leurs meilleurs hommes à la barre, ils ont remporté l’EuroBasket 2017.