Malgré de belles choses, notamment dans l’animation du jeu avec les créateurs que sont Thomas Heurtel (9 pts, 6 pds) et Nando De Colo (15 pts, 5 pds) et l’énorme travail de finition d’Evan Fournier, auteur de son record en carrière sous le maillot bleu avec 24 points à 7/12 en 23 minutes, la France s’incline 92-87 face à la Croatie de Bojan Bogdanovic (21 pts à 5/12) et Dario Saric (16 pts, 10 rbds, 4 pds). Clairement, le problème se situe moins offensivement que défensivement, un domaine où la sélection tricolore est erratique.
Evan Fournier incisif, Dario Saric omniprésent
Comme face à la Tunisie, l’enthousiasme de la France est nuancée par son manque de rigueur. D’une première perte de balle, des difficultés à l’intérieur de Joffrey Lauvergne aux paniers ratés de Boris Diaw et la Croatie en profite pour dominer avec un jeu plus fluide, léché, sous la houlette de Dario Saric, chef d’orchestre par excellence des deux côtés du terrain avec Luka Zoric.
C’est Evan Fournier qui sonne la révolte, parfaitement servi par Thomas Heurtel, toujours juste dans l’animation du jeu. Avec ses deux tirs primés, l’arrière du Magic relance son équipe et en fait de même de l’autre côté du terrain avec un abattage défensif énorme. Jusqu’ici lacunaire dans ce secteur, l’équipe de France se reprend aussi et peut remercier Boris Diaw, tout aussi précieux de ce côté. La France reprend sa course, Thomas Heurtel et Nando De Colo se jouent d’une défense croate désormais en difficulté en raison des fautes.
Vincent Collet envoie ses rotations, au détriment de la fluidité du jeu. Plusieurs balles perdues et fautes offensives ternissent le tableau mais au terme de ce premier quart-temps, la France mène toujours 19-13.
Le banc français réagit mieux pour débuter le deuxième quart-temps : le jeu redevient plus animé et cela se ressent dans les positions de tir, que ce soit en sortie d’écran ou ligne de fond. Cependant, il y a du monde aussi côté croate et si Kevin Séraphin amène énormément au contre ou dans l’intention offensive, Dragan Bender porte sa sélection : Louis Labeyrie a beau essayer, le joueur des Suns envoie trois tirs primés et contraint Vincent Collet au temps-mort. Globalement, la sélection d’Aleksandar Petrovic se montre bien plus agressive : de Marko Tomas à Bojan Bogdanovic ou l’inévitable Saric, la Croatie domine des Français ambitieux offensivement mais friables en défense. La sélection hexagonale reste toutefois en tête à la pause, 44-42.
Bojan Bogdanovic se chauffe
Dès le début de la deuxième mi-temps, Bojan Bogdanovic fait un petit festival avec cinq points de suite, en fadeaway à une jambe, à trois-points, pour reprendre l’avantage. Avec son « Super Death Lineup » à la française (Antoine Diot, Nando De Colo, Evan Fournier, Boris Diaw et Kevin Seraphin), Vincent Collet reprend la main : l’équipe de France se reprend très bien défensivement et en profite pour courir avec de la réussite grâce à la finition d’Evan Fournier, déjà auteur de son record en carrière en sélection. Sur jeu posé, l’alternance fonctionne à merveille, jusqu’au tir primé de Boris Diaw pour infliger un 13-0 à la Croatie (60-52). Un écart à peine grappillé par les Croates malgré le retour du banc tricolore en fin de quart-temps (69-64).
Les approximations se prolongent dans la dernière période : précipitation, balles perdues et après quelques changements, la Croatie en profite de nouveau avec le gros travail de Luka Zoric et Filip Kruslin (70-69). Il faut attendre la 33e minute pour que Thomas Heurtel ouvre le compteur de la France dans cette période. Après deux nouveaux lancers du Biterrois, Nando De Colo prolonge la bonne période avec un panier et la faute. Mais les Croates ne sont jamais loin, surtout quand Bojan Bogdanovic et Dario Saric traînent dans les parages. Les deux stars assument leur rôle et si Kevin Seraphin (8 pts, 5 rbds, 2 cts) et Evan Fournier répondent, cela n’empêche pas l’équipe d’enchaîner les erreurs. L’arrière du Magic est contraint de sortir pour cinq fautes et Marko Popovic décoche une flèche au meilleur moment du match pour prendre définitivement l’avantage.