Les Etats-Unis ont récupéré un titre de champion du monde qui leur échappait depuis si longtemps. Et c’est avec une équipe homogène, et Kevin Durant comme unique star, que Mike Krzyzewski est parti en reconquête.
Retour sur la performance globale des 12 joueurs. Des révélations, des déceptions et des confirmations. Pour finalement l’emporter.
Kevin Durant (22.8 points à 55.6% de réussite, 6.1 rebonds, 1.8 passe)
Que dire de plus ? L’ailier du Thunder était simplement au-dessus. Alors qu’il était l’option offensive première de Team USA, et donc logiquement plus surveillé, Kevin Durant réussit l’exploit de finir le tournoi à près de 56% de réussite au shoot, dont 45% à 3 points… Les lignes à 3 points plus proches n’expliquent pas tout. Le garçon a un shoot fabuleux. On lui reprochait d’être trop altruiste en début de préparation, il s’est mué en scoreur boulimique. C’est ce dont Team USA avait besoin.
Chauncey Billups (9.8 points à 39.1%, 1.9 rebond, 3.1 passes)
En déficit d’adresse durant ce championnat du monde (notamment à 3 points), Billups aura apporté son expérience, sa science du jeu et son contrôle du tempo. Difficile ainsi d’apercevoir son influence dans les statistiques. Même si ses derniers matchs ont été un peu ternes individuellement par rapport aux prestations auxquelles on était habitué, il a été essentiel à cette jeune équipe. Le leader spirituel.
Russell Westbrook (9.1 points à 46.8%, 2.7 rebonds, 2.6 passes)
Je dois dire que j’étais assez inquiet après les premiers matchs quant à Russell Westbrook. Pas vraiment à l’aise à la création, multipliant les choix douteux, je pensais que Rajon Rondo allait manquer aux Etats-Unis. Mais le coéquipier de Kevin Durant à Oklahoma City a parfaitement enfilé son rôle de dynamiteur. Et on retenait notre respiration sur chacune de ses envolées. Il a souvent fait du bien, n’ayant pas peur d’attaquer une zone ou de prendre les intervalles quand ses coéquipiers semblaient trop statiques.
Eric Gordon (8.6 points à 45.8%, 1.6 rebond, 0.6 passe)
On connaissait le shooteur patenté, on n’a pas été déçu. Car Eric Gordon n’a quasiment raté aucun shoots ouvert de la compétition. Intronisé comme destructeur des défenses de zone, il a prouvé qu’il pouvait être bien plus que ça, défendant le plomb et apportant toujours un plus en sortie de banc.
Derrick Rose (7.2 points à 45.8%, 2.1 rebonds, 3.2 passes)
On attendait sans doute mieux de Derrick Rose, qu’on présentait comme le relais ultime de Kevin Durant à l’arrière. Explosif, physique, il avait tout pour régner durant ce championnat du monde. Mais il a été plutôt discret offensivement. Défensivement, par contre, on a retrouvé le Rose de Memphis. Agressif, voleur, il a mis une grosse pression sur tous ses adversaires. Jusqu’à les rendre complètement fous.
Lamar Odom (7.1 points à 53.8%, 7.7 rebonds, 0.4 passe)
Peut-être le deuxième meilleur joueur de Team USA derrière l’inévitable Durant. Odom a fait face à tous les pivots de la compétition. Alors qu’on lui promettait l’enfer, il a toujours résisté et s’est battu comme un lion de bout en bout. Toujours présent en défense, il a su initier les mouvements offensifs grâce à sa vision du jeu. Précieux.
Rudy Gay (7 points par match à 48.9%, 2.9 rebonds, 0.8 passe)
Coach K avait décidé de jouer avec 2 ailiers, un offensif (Durant) et un plus concentré sur les tâches défensives (Iguodala). Rudy Gay, en sortie de banc, permettait d’alterner les possibilités. En le couplant avec Kevin Durant, Mike Krzyzewski s’offrait deux solutions de scoring. Il pouvait aussi faire souffler Durant au besoin. Il a rempli son rôle, toujours à l’aise sur les contre-attaques.
Andre Iguodala (5.7 points à 58.8%, 4.6 rebonds, 1.9 passe)
Malgré son énorme physique, il n’a jamais pu s’imposer comme une menace en attaque. Son manque de repères, ses habitudes (marché…) et un QI basket déficitaire ne lui permettaient pas de devenir une option offensive solide. Il s’est donc concentré sur la défense. Le jeu FIBA permet plus d’agressivité défensive, ce qu’il a parfaitement su exploiter. En mission sur Linas Kleiza puis Hedo Turkoglu, il a parfaitement anticipé leurs mouvements pour voler des ballons et éteindre ses adversaires directs.
Kevin Love (5.6 points à 57.1%, 4.9 rebonds, 0.8 passe)
Finalement assez peu utilisé, Kevin Love a payé son manque de taille et des réflexes défensifs douteux. Il a néanmoins démontré qu’il était une vraie machine à rebonds, même dans le contexte FIBA. Joueur de devoir à l’ancienne, poseur d’écrans, batailleur et intelligent, son avenir au sein de Team USA est peut-être barré. Mais, en NBA, il a de belles années devant lui.
Stephen Curry (4.6 points à 45.2%, 1.4 rebond, 1.9 passe)
Sans conteste l’arrière qui a eu le plus de mal à s’épanouir. Jamais vraiment rentré dans la compétition, il lui aura manqué un déclic. En NBA, il aime profiter des espaces pour créer son shoot ou prendre de la vitesse, ce que le jeu FIBA ne permet pas. Du coup, on la sentit un peu perdu. Défensivement, il a également souffert.
Danny Granger (4.1 points à 40%, 0.9 rebond, 1 passe)
Un temps de jeu anecdotique, des passages sans éclat, un manque cruel d’envie et Danny Granger s’est retrouvé cloué sur le banc, occupé à confier ses états d’âme sur Twitter. Décevant.
Tyson Chandler (2.6 points à 64.3%, 2.7 rebonds, 0.4 passe)
Il est grand et, devant le déficit de taille que concédait Team USA, on pensait qu’il serait le pivot titulaire de l’équipe. Mais ses problèmes de fautes récurrents, ses mauvaises mains et sa frustration mal gérée le reléguèrent finalement sur le banc, derrière Odom et Love. Chargé d’aller au charbon quand le Laker s’épuisait ou était sous la menace des arbitres, il a joué son rôle d’intimidateur, sans plus.