Interview Timothé Luwawu-Cabarrot : « Le courant est bien passé avec Markelle Fultz »

Plombé par « un problème de tendinopathie rotulienne« , Timothé Luwawu-Cabarrot ne pourra malheureusement pas débuter sa carrière chez les A cet été. C’est un sacré coup de bambou sur la tête des Bleus alors que le jeune ailier des Sixers sortait d’une superbe fin de saison… et arrivait pile poil alors que Nicolas Batum a décidé de faire l’impasse sur l’Eurobasket 2017.

Interrogé par nos soins ce matin à l’INSEP, Luwawu-Cabarrot est néanmoins revenu sur sa première année en NBA ainsi que sur son été aux côtés de Markelle Fultz en summer league. TLC croit fort en ses Sixers qu’il voit en playoffs dès l’an prochain.

« Dynamique est le mot qui nous convient bien »

Timothé, vous avez joué en ligue d’été avec les Sixers pour des résultats mitigés. Avez-vous été satisfait de vos prestations ?

« Je n’en suis pas vraiment content, mais je sais que ça n’est pas forcément ce qui compte le plus. Le plus important, c’est que je reste sur ma lancée de la saison passée, du travail que j’ai fait toute l’année, que je continue à montrer au coach que je fais le travail, que je suis motivé. Les résultats collectifs et individuels n’ont pas forcément été bons mais j’ai pu commencer à créer des liens avec les joueurs qu’on vient de drafter et tout s’est bien passé. »

Justement, à ce propos, vous avez pu évoluer un peu avec Markelle Fultz, le n°1 de la dernière draft. Comment se sont passés les premiers contacts entre vous ?

« C’est un des joueurs avec lesquels je vais avoir le plus d’affinités l’année prochaine. Le courant est bien passé entre lui et moi, que ce soit sur le terrain ou en dehors. C’est un super gars, je pense que ça va bien se passer. »

Avez-vous pu vous entraîner avec Markelle Fultz, sur des cinq contre cinq, pour développer ces relations de passe qui seront importantes pour la suite ?

« A part la ligue d’été et le camp d’entraînement, je ne me suis pas trop entraîné avec lui. Mais dès que je reviendrai à Philly, je pourrai m’entraîner avec lui mais aussi avec Ben et Joel. »

Les Sixers sont une des équipes les plus intéressantes à suivre avec Joel Embiid et Ben Simmons qui vont tous deux revenir après leurs pépins physiques. Quelles sont vos relations avec eux ? 

« On parle régulièrement, on se tient au courant. Ce ne sont pas des discussions de deux heures au téléphone mais quelques petits photos, quelques petits messages. C’est l’histoire de garder le contact et continuer à rigoler avec mes coéquipiers, des potes pour le futur. »

Quelles sont les ambitions de ce groupe jeune et dynamique à Philadelphie ? 

« Oui, dynamique est le mot qui nous convient bien. On va courir, on va défendre, on va shooter. Ça va être dynamique, et j’espère, beau à voir. On va jouer en équipe. On a tellement de jeunes joueurs que ce n’est pas tellement notre jeu de se poser sur demi-terrain. On va prendre les rebonds et courir à la moindre occasion. »

Aviez-vous des objectifs particuliers à remplir cet été ?

« L’objectif de cet été, c’était de faire le plus de un contre un possible. Pour progresser sur la défense individuelle. Car en termes défensifs, je crois que j’ai fini troisième dans l’équipe, derrière Embiid et Covington, donc j’étais pas mal ! Mais une de mes lacunes cette année, c’était la défense sur le un contre un. Il voulait que je progresse là-dessus, et quand je suis rentré à Philadelphie, j’ai fait énormément de un contre un face à Nik Stauskas, TJ McConnell. Je pense que j’ai progressé sur cet aspect. Il faut encore que j’y travaille mais ça avance. Et puis, sinon, je sais que je dois bosser mon dribble, mon tir de loin, mon tir à mi-distance. »

Vous avez précisément livré un duel fort sympathique à Las Vegas face à Jayson Tatum. Vous avez été servi au niveau du duel défensif à tenir face à lui…

« Oui, c’était ce genre de matchup que je recherchais cet été parce que c’est un joueur très talentueux. Il est plus grand que moi. Je pense que j’ai pas mal tenu et j’ai montré que je pouvais défendre contre des joueurs plus grands. C’était cool de me mesurer à lui. »

« Notre objectif est clair : on veut faire les playoffs ! »

Quel bilan tirez-vous de votre campagne de rookie en NBA ? Dans quels domaines avez-vous le plus progressé ?

« Je suis beaucoup plus régulier qu’avant. J’ai compris comment je pouvais débuter mes matchs, avec le bon état d’esprit à chaque fois. Il m’est arrivé quelque fois d’avoir un temps d’adaptation avant d’entrer dans mon match. Je pouvais passer à côté de ma première mi-temps et faire quelque chose de complètement différent en deuxième. J’ai bossé beaucoup sur ma patience. »

Comment avez-vous vécu cette fin de saison passée en boulet de canon, quand vous cassiez votre record personnel quasiment à chaque match pour ainsi dire ?

« A partir du moment où le coach te met sur le terrain, te donne confiance, c’est tout de suite plus facile de jouer. Dans mon cas, il suffisait simplement de me mettre sur le terrain, et j’ai fait mon boulot sur les ailes. C’est sûr que ça fait toujours plaisir de marquer des points mais l’équipe perdait pas mal de matchs aussi. J’aurais préféré n’en marquer que 10 et gagner les matchs [sourire]. »

On sait que les Sixers voulaient vous voir prendre un peu de musculature, où en êtes-vous physiquement ? 

« J’ai pris 8 pounds [3-4kg, ndlr] depuis la toute première fois où j’ai commencé avec les Sixers. Ce n’est pas forcément énorme mais je me sens tout de même plus solide sur mes appuis et mes jambes et aussi sur le haut du corps. Je suis plus solide défensivement, sur mes drives en attaque et aussi quand je pose des écrans. »

JJ Redick arrive à Philly, est-ce une bonne chose pour vous, dans votre apprentissage du métier ; ou alors, est-ce une concurrence difficile ?

« Je pense que c’est une bonne chose, pour moi et pour l’équipe. Ça va apporter de l’émulation à chaque entraînement. Pour moi qui veut être un shooteur dans la ligue, c’est super de pouvoir apprendre d’un des meilleurs de la ligue aujourd’hui. C’est une chance énorme de l’avoir dans l’équipe et de pouvoir apprendre de lui chaque jour. J’espère que j’aurai la chance de faire des séances de tir avec lui avant la saison. Pour voir sa routine, pour voir ce qu’il fait chaque jour, comment il mange, ses habitudes, etc. C’est avec des gars comme ça que je pourrai apprendre. »

Avec votre noyau dur de jeunes pépites et quelques vétérans, les Sixers vont donc viser les playoffs l’an prochain, n’est-ce pas ?

« Forcément ! Oui ! Avec toutes ces stars qui sont parties dans l’autre conférence et les autres équipes [de l’Est] qui ne se sont pas vraiment placées, on a une vraie carte à jouer. On va vraiment peser dans la conférence Est. Notre objectif est clair et il est de faire les playoffs. »

Vous devez malheureusement déclarer forfait pour l’Euro, mais quelle est votre vision des choses par rapport à l’Equipe de France sur le long-terme ?

« Je veux être un joueur de l’Equipe de France. Pas un joueur qu’on appelle, qui fait les présélections et qu’on coupe. Je veux faire comme Nico [Batum] et Boris [Diaw], je veux être là chaque été. Tu sais que tu vas jouer, que tu vas être un joueur majeur, que tu vas faire les JO, la Coupe du Monde, l’EuroBasket et que tu vas ramener des médailles pour le pays. »

Propos recueillis à l’INSEP