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Les blogs de la rédaction

Equipe de France : l’éloge de la patience

Par  — 

Le Mondial se termine en huitièmes pour les Bleus ; une première depuis le championnat d’Europe 1997. Il n’y aura pas de matchs de classement et l’on se prive d’une série de matches toujours bons pour engranger de l’expérience. L’équipe de France quitte donc le mondial par la petite porte.

Mais pouvait-il en être autrement ? Retour sur les principales étapes du bref épisode bleu de l’été.

Les chaises musicales

Comme chaque été, l’équipe de France se complique la tâche d’emblée en ne pouvant compter sur l’intégralité de ses forces vives. Il faut en permanence reconstruire pratiquement ex nihilo. Victime de son succès outre-Atlantique ou incapable de promouvoir ses jeunes pousses en Europe ou pire dans son propre championnat, la France du basket reste encore et toujours coincée le cul entre deux chaises. Et à ce petit jeu là, c’est la sélection nationale qui trinque à coup sûr. Et qui encore une fois a bu la tasse.

Privés de ses atouts majeurs (Parker, Turiaf, ou Mickael Pietrus), pour des raisons plus ou moins douteuses – et l’on en apprend tous les jours notamment pour le dernier cité – Vincent Collet semble devoir se satisfaire de peu. Mais avec une ossature de six à sept joueurs qui ont soit un bagage international conséquent (Diaw, Pietrus, Gelabale, Bokolo) ou se sont plus ou moins imposés sous l’ère Collet (Batum, De Colo, Koffi), l’équipe de France tient un embryon d’équipe.

Une préparation chaotique

S’il fût certes appétissant et quasiment impossible à refuser car émanant de la fédération américaine, le choix d’un road trip dans le Nord-Est américain semble a posteriori avoir été préjudiciable. Les joueurs ont été « brassés » par l’événement, autant au Garden – on pouvait s’y attendre – qu’à Toronto – ce fut là plus étonnant. Un seul petit match sans grande opposition (la Tunisie) avant de se jeter dans la gueule du loup (ogre) américain, le cheminement pose encore question quand on regarde le déroulement du championnat du monde avec une France toujours sur l’alternatif. Le tournoi de Villeurbanne a cependant constitué une étape intéressante ; et c’est probablement là le plus grand enseignement. La montée en puissance qu’il est si important de savoir gérer dans l’approche des grands championnats a bien été effleurée avant la Turquie. Et l’illustration la plus parfaite en était Mickaël Gelabale ; qui était passablement égaré sur les terrains qu’il a pourtant fréquentés naguère en NBA, et qui graduellement, gagnait en importance jusqu’à ces percées jubilatoires contre l’Espagne et le canada lors des deux premiers matchs du mondial.

Le fol espoir du collectif français

On en a déjà parlé encore et encore ; ressasser le souvenir, mais que cette victoire contre l’Espagne était belle. Car complètement inattendue. Mais tout comme le fût après coup, l’infâmante défaite contre les néo-zélandais. L’impression générale est que l’équipe de France perdait son jeu au fur et à mesure des étapes ayant suivi cet exploit initial. On perdait la patience, la faible confiance emmagasinée durant la prépa, l’application dans le respect des systèmes du staff alors même que l’expérience des matchs devait confirmer la force de ce collectif vue contre les champions du monde. C’est là tout le paradoxe français. Le potentiel d’équipe est là quoiqu’il arrive avec les Bleus.

Avec ou sans ses cadres, le jeu d’attaque est possible ; mais à la condition sine qua none que l’on se garde bien de perdre des balles, de s’appliquer aux lancers-francs, que l’on conserve notre défense forte sur l’homme. En bref, si l’on assume l’augure de notre talent intrinsèque. Et que l’on ne se tire pas une balle dans le pied. Le cas de Boris Diaw m’interpelle à ce propos. D’aucuns le félicitent pour son dernier match dantesque, et en viennent jusqu’à dire qu’il était seul à pouvoir surnager dans ce match chaud bouillant… Je prends quant à moi le problème à l’envers, et me demande encore comment il a pu laisser « son » équipe tomber si bas contre la Nouvelle-Zélande. Avec tout le respect que l’on doit au joueur dont on loue, et à juste titre, la « grande classe », j’ai des doutes sur ses capacités de leadership. Et lui comme les autres cadres doivent prendre (voire partager) ce rôle de leader vocal, à la fois dans les vestiaires et sur le terrain.

La stabilité du staff

A l’heure d’écrire les bilans, il est aussi temps de se tourner vers l’avenir. Et celui-ci est d’ores et déjà garanti par la continuité indispensable qu’apportera le coaching staff. L’équipe menée par Vincent Collet et composée de Ruddy Nelhomme et Jacky Commère doit être félicitée pour son boulot de fond avec ce groupe jeune. Les trois succès de poule ont montré que la France pouvait tenir un rang intéressant sur l’échiquier mondial à condition de garder la tête sur les épaules. C’est-à-dire à la fois, garder la tête froide ; et continuer de développer le QI basket des joueurs.

On n’insistera jamais assez sur l’importance de la patience dans le jeu. C’est la marque de fabrique de toutes les grandes équipes. La Grèce qui humilia le Team USA, la Serbie des grandes années, l’Argentine championne olympique, voire la France de Novi Sad, et encore à moindre mesure, la France qui bat l’Espagne (je sais, on y revient une dernière fois) : toutes dominaient leur sujet. Elles ne subissaient pas le jeu mais au contraire s’imposaient une éthique de la patience dans le sens où elles cherchaient le plus possible à aller au bout de leur système, usant par là même les défenses, et progressant ipso facto dans leur jeu d’équipe. C’est là le grand projet à mener du côté de nos Bleus qui, malgré notre déception, nous feront encore vibrer l’été prochain. Et d’autant plus vue l’échéance lituanienne des fameux Jeux Olympiques de Londres : plate-forme ultime de la génération 2000.

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