La NBA va-t-elle régler l’épidémie des fautes à 3-points ?

C’est une scène qu’on voit de plus en plus souvent dans les rencontres NBA. Un extérieur prend un écran au niveau de la ligne à 3-points, serré par son défenseur. Se sentant suivi de près, il arrête brutalement son mouvement, encaisse le contact inévitable de la part de son adversaire… et déclenche son tir de loin.

De son poste de commentateur, Jeff Van Gundy n’arrête pas de pester contre cette technique pas vraiment naturelle, mais de plus en plus répandue parmi les shooteurs. Comme le rapporte ESPN, ça grince d’ailleurs aussi à l’intérieur de la ligue, à l’image de ce coach anonyme qui explique que « ça devient ridicule, c’est une putain d’épidémie ». Et pour cause, depuis 1998, le nombre de 3-points tentés a augmenté de 112%. Le nombre de fautes sur les tirs à 3-points ? En hausse de 591% !

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Goran Dragic apprend à provoquer des fautes…

Goran Dragic confie même qu’il a dû apprendre à provoquer ces fautes en cours de saison. Frustré, comme ses camarades, par le manque de coups de sifflet en sa faveur, le Slovène a étudié les tactiques de James Harden ou DeMar DeRozan.

« Ils obtiennent environ dix lancers par match », explique le meneur. « Je me suis dit qu’il fallait que je progresse pour obtenir ces points faciles. Il fallait que j’essaie quelque chose de différent ».

Le joueur du Heat a donc appris à utiliser cette stratégie, utilisée par James Harden, Lou Williams, Isaiah Thomas et beaucoup d’autres, qui consiste donc à s’arrêter net devant le défenseur à sa poursuite avant de dégainer. Résultat : 33 fautes obtenues sur un tir de loin cette saison, contre seulement deux lors des deux dernières saisons…

Il a fini troisième en NBA de la catégorie, derrière James Harden (122) et Lou Williams (49).

Pour maximiser ses chances, Goran Dragic explique d’ailleurs qu’il visait les rookies, comme Ron Baker, Chasson Randle, Derrick Jones ou Wayne Selden. Des jeunes joueurs qui doivent se montrer auprès de leurs coachs.

« Je lis juste les situations. Les rookies… Ils veulent bien jouer. Ils sont stressés, ils veulent être agressifs. Si je vois un gars qui me colle de trop près, sur deux ou trois possessions, la fois d’après, je lui fais ça ».

Une tactique qu’Erik Spoelstra n’aimait pas du tout au premier abord.

« La seule raison pour laquelle je l’accepte, c’est parce qu’elle nous tuait », répond le coach.

La NBA ne sait pas encore si elle doit supprimer cette tactique

La question, c’est désormais de savoir si la NBA va réagir afin d’éliminer cette épidémie de fautes à 3-points. Il y a quelques années, elle avait changé ses consignes pour empêcher Kevin Durant d’obtenir des points faciles en balançant ses bras lorsque le défenseur le collait de trop près. Le « Rip-through » est toujours une faute, mais elle n’offre plus de lancers.

Toujours prudente, la NBA ne veut pas faire d’annonce précipitée mais Kiki Vandeweghe, vice-président des opérations basket de la ligue, confirme que le sujet sera abordé en juillet, lors de la réunion du comité chargé des règles.

« Etant donné les deux positions, est-ce qu’il est nécessaire de régler ça ? » demande-t-il. « Est-ce qu’il y a besoin de régler ça alors que le jeu se porte très bien aujourd’hui ? Il faut faire attention et y penser avec soi ».