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Draft 2017 : Frank Ntilikina, gros plan sur le Petit Prince de Strasbourg

Supervisé par les Mavs et les Knicks, mais pas que puisque pas moins de 7 GM NBA ont déjà fait le déplacement en France, Frank Ntilikina (1m96, 18 ans) est un des rares joueurs inscrits à la draft encore sur les parquets en ce mois de juin. Le jeune meneur dispute effectivement les playoffs de Pro A avec Strasbourg, actuellement en demi-finale face à l’Asvel.

Avant de le voir quitter l’Hexagone pour la NBA, BasketUSA se penche sur son profil, un meneur de grande taille qui rappelle un mélange entre Moustapha Sonko et Dennis Schröder, le premier pour la taille et le second pour la précocité. Sur ce dernier point, il fait également penser à Tony Parker, comme lui natif de Belgique mais au passeport français…

Et peut-être la relève alors que le joueur des Spurs a pris sa retraite internationale il y a tout juste un an !

Plus lent que Tony Parker, mais plus adroit…

Vincent Collet (sélectionneur de l’Equipe de France et entraîneur de la SIG Strasbourg), qui connaît bien les deux hommes, précise que Tony Parker disposait de davantage de vitesse et de qualités sur le un-contre-un, quand Frank Ntilikina est certes moins doué sur ces aspects-là mais plus avancé au niveau du tir et de l’adresse en général.

 « Et puis, il a un côté Antoine Rigaudeau 4.0, avec les qualités athlétiques », nous souffle son agent, Olivier Mazet pour compléter cette glorieuse ascendance.

Ce qui est certain en tout cas, c’est que Frank Ntilikina a la tête solidement ancrée dans les épaules. Un garçon qui sait ce qu’il veut, et se donnera les moyens d’y arriver !

« Frank est un garçon qui est extrêmement mature, c’est le terme qui revient tout le temps, mais il n’est pas galvaudé », confirme Olivier Mazet. « Il est très précoce sur ce qui est de la stabilité mentale, sur ce qui est de la concentration sur des échéances à court-terme. À deux semaines de la draft, forcément, la pression monte d’un cran mais on est dans les derniers mètres. »

Dominateur dans les catégories de jeunes, où il a déjà glâné deux médailles d’or continentales en moins de 16 (en 2014) et en moins de 18 (en 2016 – plus un trophée de MVP à la clé), Frank Ntilikina se frotte depuis deux saisons maintenant au monde professionnel, au sein de la SIG Strasbourg.

« Il a eu la chance de tomber dans un groupe qui a joué l’Euroleague et l’EuroCup », souffle son coéquipier (et coturne) chez les Bleuets, Bathiste Tchouaffé. « Il a pu jouer avec de grands meneurs comme Antoine Diot, Rodrigue Beaubois, Lou Campbell, d’excellents mentors pour lui. »

Deux temps forts cette saison : l’Euro U18 et son match face à Pau

Cette saison, il a tourné à 5 points, 2 rebonds et 1 passe en 18 minutes de moyenne, avec un solide 42% à trois points. En playoffs, c’est la même limonade avec 5 points, 3 rebonds et 2 passes en 21 minutes, à 37% aux tirs. Si son shoot est encore perfectible, ses productions sont déjà la preuve que le natif d’Ixelles est plutôt débrouillard.

Si on fait le bilan, Ntilikina a d’ailleurs vécu une saison plutôt mouvementée en Alsace…

« Au début de la saison, Henrik Dettmann lui demandait de jouer un jeu beaucoup plus offensif, plus en première intention », analyse Olivier Mazet. « Et Frank l’a fait. Il a fait quelques matchs à 14-15 points. Ensuite, Vincent Collet est revenu et Frank a dû redevenir un remplaçant. Ensuite, il a été remis dans le cinq majeur avec un rôle plus important. Et si on prend l’Euro des moins de 18 ans l’hiver dernier. Il y est arrivé grippé et n’a pas bien commencé. Mais le coach lui a demandé d’endosser le costume de leader en lui disant : si on veut être champion, ça passera par toi. Et là véritablement, il a explosé. Il a marché sur l’eau et il a réussi des performances incroyables dont son match en demi-finale, qui est tout de même la meilleure performance de l’histoire des Bleus en moins de 18 ans, avec 38 d’évaluation [23 points à 8/11 aux tirs dont 4/4 à trois points, 9 passes, 5 interceptions, 4 rebonds et 1 contre face à l’Italie]. »

Sa cote auprès des scouts NBA s’est néanmoins fondée essentiellement autour de son potentiel défensif. Et Ntilikina leur a offert la plus belle confirmation en playoffs il y a peu. Face au MVP de la Pro A, rien que ça !

« Aujourd’hui, un joueur de Pro A qui ne défend pas, il ne peut pas jouer 25 minutes par match ! C’est impossible ! » poursuit son agent. « S’il n’a peut-être pas l’explosivité de Markelle Fultz ou d’un Lonzo Ball, sauf qu’il fait 1m96 et a 2m13 d’envergure de bras, donc sur le contrôle des joueurs, il a peut-être moins de vitesse mais il a une telle allonge qu’il peut éteindre son adversaire. Il a complètement éteint le MVP de la Pro A, DJ Cooper. Il y a une action où il le stoppe dans le coin à trois points. Cooper est bloqué et tente un tir à reculons. Frank le contre. Cooper retombe avec la balle en touche et il essaie de pousser Frank car il est frustré au possible ! Cette performance a confirmé son potentiel défensif pour les scouts NBA. »

Le prototype idéal dans la NBA d’aujourd’hui

« On l’a vu et on l’aime bien. Il est bon », commente un scout pour le Dallas News. « Il doit encore s’améliorer dans de nombreux domaines et travailler sur son physique mais il a toutes les qualités nécessaires. Il faudra juste être patient avec lui. »

En d’autres termes, Frank Ntilikina n’est pas complètement « NBA Ready » dans la mesure où, physiquement, il est encore un peu juste, mais son potentiel physique est suffisamment élevé pour en faire un des quinze (voire dix) premiers choix.

« En termes de vitesse, les Américains sont des vrais cracks. En termes d’explosivité, ils me paraissent pour l’instant tous au-dessus du Français », analyse Alex Biggerstaff qui commente à l’année les matchs NCAA pour SFR Sport. « Mais pour le reste, il a clairement un temps d’avance, et le reste, c’est beaucoup d’aspects du jeu ! Et ça, sans aucun doute, cela plait à de nombreux GM (depuis des années). Dallas, Charlotte… la franchise qui le prendra ne fera pas un mauvais choix si elle comprend bien la personnalité du Français et si elle le met dans les bonnes conditions. »

Tel que l’a dit Jonathan Givony de Draft Express, sa combinaison de « défense, shoot extérieur et QI basket lui donnent une polyvalence exceptionnelle dans la NBA d’aujourd’hui ». Traduction : Frank Ntilikina est peut-être le prototype idéal dans ce jeu qui s’étire de plus en plus outre-Atlantique !

Et sinon, la concurrence US dans une draft riche en meneurs ?

Le point de vue d’Alex Biggerstaff

Alex Biggerstaff suit et commente la NCAA et la Pro A sur SFR Sport. Il est parfaitement placé pour comparer Ntilikina aux meilleurs meneurs US de la draft 2017.

« C’est honnêtement très difficile à juger. Ils ne jouent pas de la même manière, et surtout dans des contextes très différents. Frank joue tous les jours contre et avec des vétérans. Les défenses sont beaucoup plus fortes voire tout simplement « réelles » en Pro A, contrairement à la NCAA où seules certaines équipes jouent vraiment en défense. »

« Markelle Fultz jouait dans la PAC 12 qui a toujours été plus spectaculaire que cotée pour ses références défensives. Son équipe était une machine bien huilée… pour perdre ! Il a fait des stats incroyables. Il a prouvé sur plusieurs séquences qu’il était au-dessus du lot. À l’image d’un Ben Simmons, le garçon s’ennuyait déjà en NCAA. On n’a jamais vraiment vu Fultz dans le dur, contrairement au Français. Fultz est en tout cas un meilleur attaquant à l’heure actuelle, plus explosif et plus charismatique mais moins bon défenseur et sans doute loin de la maturité de Frank. »

« Lonzo Ball c’est encore autre chose. C’est un bon défenseur, il a des longs bras également, il a montré un bon niveau de leadership à l’échelon universitaire. Il maitrise les différents tempos de jeu même s’il est clairement plus à l’aise sur le jeu rapide. Frank est un meilleur athlète que lui et a selon moi une plus grande marge de progression même si le talent naturel du californien est incroyable et vraiment à part. »

« Dennis Smith Jr. semble avoir beaucoup de qualités nécessaires en NBA. Il m’a l’air un peu sous-côté ces derniers temps à l’approche de la draft mais je ne serais pas étonné qu’il surprenne davantage dans quelques années. »

« De’Aaron Fox lui est plus dans le registre de Frank. Physiquement déjà. Après, le Strasbourgeois a un bien meilleur shoot. Fox est plus agressif en revanche, et ça l’a beaucoup aidé sur son année à Kentucky. On l’a vu au Sweet Sixteen face à Ball notamment. »

Ses points forts

Très bon QI basket : lecture du jeu sur le pick & roll qu’il maîtrise déjà bien, et puis un excellent sens de la passe, forcément un plus pour un meneur de jeu à sa taille.

« C’est un meneur d’hommes », entonne Bathiste Tchouaffé. « Sa plus grande qualité est son leadership. »

Un talent précoce : malgré son jeune âge, il joue tout en contrôle et ne manque pas de confiance en lui. Son dernier tournoi avec les Bleuets en est la preuve ultime avec une finale à 31 points face à la Lituanie pour le sacre européen !

« Honnêtement, il m’a impressionné [durant l’Euro] », ajoute son copain Tchouaffé. « Jusqu’aux quarts, il n’était pas forcément bon. Il ne faisait pas un bon tournoi. Et c’est pour dire à quel point il est mature. On était dans la même chambre et il m’a dit : Bathiste, je coupe mon téléphone. Je ne veux plus qu’on me parle. Mon téléphone me servira que pour la musique. Et après ça, il a enchaîné deux grosses perfs qui nous font gagner l’Euro. Il est vraiment obnubilé par les objectifs qu’il se met en tête. C’était impressionnant. »

Un potentiel physique très élevé : il est tout en longueur, et s’il n’est pas explosif comme un Russell Westbrook (un de ses joueurs préférés), sa détente et sa vitesse ne sont pas un problème non plus. Surtout, son envergure de 2m13 est un immense atout défensif. Avec de bons instincts et un bon programme de musculation, Ntilikina peut devenir un cauchemar international…

De très bons fondamentaux : belle mécanique de tir et variété de mouvements offensifs. Il joue à son rythme mais sait profiter de ce qu’offre la défense adverse. Un « faux lent » en somme.

« Frank a l’intelligence de jeu et le style de jeu, et c’est partagé par beaucoup d’observateurs, pour évoluer sur deux postes », nous explique son agent, Olivier Mazet. « C’est un joueur de grande taille, avec une envergure de bras, avec des qualités athlétiques, qui a un vrai QI basket, qui sait s’adapter aux situations et qui a le tir extérieur pour jouer au poste 2 et la qualité de passe surtout pour jouer au poste 1. »

L’expérience : Ntilikina a affronté toute l’année des meneurs d’expérience, souvent US d’ailleurs. Il a joué une Coupe d’Europe et il est encore en lice en playoffs.

« C’est un garçon très coachable », assure son agent. « C’est un vrai compétiteur, il fera exactement ce que le coach lui demande dans l’optique de gagner les matchs. »

Ses points faibles

Léger physiquement : c’est la fameuse marge de progression et la patience qu’il faudra démontrer avec lui. À 86kg, Frank Ntilikina n’est clairement pas prêt pour le combat physique de la NBA mais ce n’est qu’une question de temps.

« Frank a mal lancé sa série sur le match 1 avec la défaite concédée à domicile », précise Alex Biggerstaff. « Il était exactement dans ce qui peut lui être encore reproché. Ce côté lisse, avec un manque d’agressivité, qui se remarque encore plus dans des matches à haute pression que sont ceux des playoffs. Sur le reste de la série, il a cependant fait honneur à sa réputation. Il a éteint DJ Cooper, le MVP du championnat. Il l’a frustré. Il a défendu comme un vétéran. C’était un vrai régal. »

Son premier pas ? Comme précisé par avant, il n’est pas nécessairement très explosif mais pas lent non plus…

« Frank fait depuis toujours je ne sais combien d’heures sup à l’entrainement, il est à l’écoute. Il est mature, bien dans ses baskets, bien entouré depuis ses débuts. Comme MBappé au foot, Frank est ce genre de crack. Dans la presse, tout est sous contrôle, il sait se méfier de certaines questions et s’exprime bien. À l’entrainement, je l’ai vu travailler ses points faibles sans relâche. Notamment son explosivité (lié à son manque d’agressivité en attaque). Il claquait des dunks surpuissant sans jamais se satisfaire vraiment de ce qu’il faisait. »

Pas assez rapide pour bien défendre ? C’est l’avis (très) tranché d’un scout qui le compare volontiers à Delon Wright des Raptors qui a encore du mal à obtenir un temps de jeu conséquent.

« Je pense que c’est faux », avance Tchouaffé. « Malgré son grand gabarit, Frank s’adapte toujours au niveau de l’adversaire. Il n’y a pas de souci à se faire. Dans le match face à Pau, il a complètement éteint DJ Cooper. Ça sera difficile les deux premières années je dirai, forcément [face à des meneurs ultra rapides comme Westbrook ou Wall], ce qui est normal. Mais après, il va les tenir car il aura pris en masse, il aura pris en rapidité. Dans deux ans, il tiendra les meilleurs meneurs. »

Un joueur pas assez égoïste ?  Pas forcément très adepte du un-contre-un, de par la formation à la française, Frank Ntilikina a une tendance à s’oublier. Il va devoir se faire violence et bosser ses qualités d’attaquant en solitaire pour se faire sa place en NBA. L’exemple de Timothé Luwawu-Cabarrot et sa progression tout au long de la saison sont un modèle à suivre.

« Je trouve qu’il ne s’exprime pas encore assez », explique Tchouaffé. « Par moments, il doit penser plus à lui qu’à son équipe. Mais d’un autre côté, c’est aussi ça qui fait Frank. Donc, je ne sais pas si c’est vraiment un défaut. Je pense qu’il va bien s’adapter à la mentalité américaine car il s’est déjà adapté à beaucoup de choses. Il a un potentiel incroyable de toutes façons. »

Un calendrier coton à gérer

Projeté grosso modo entre la 8e et la 12e place des mock drafts, Frank Ntilikina a l’occasion de devenir le plus haut choix de draft français depuis Joakim Noah (9e en 2007). Une perspective qui n’effraie pas le jeune homme et son camp, visiblement bien préparés à l’incertitude inhérente à l’événement.

« On parle énormément de la draft », confirme Olivier Mazet. « On parle de ce qui va se passer en termes de préparation mentale, du fait d’être prêt à opérer un changement radical par rapport à ce qu’il a connu jusqu’à maintenant. Mais on ne parle pas des franchises où il pourrait aller parce que tout peut changer si rapidement le jour de la draft. On ne veut pas lui « vendre du rêve ». Et en plus, c’est un garçon tellement pragmatique. Il est encore penché sur ses playoffs en ce moment. Ce qu’il faut savoir également, c’est qu’on est face à une problématique quasiment inédite, c’est que la finale de Pro A termine deux jours après la draft. Ça ajoute forcément de la tension. On a un calendrier très chargé à gérer. »

En l’occurrence, ce calendrier serré risque de poser quelques soucis, surtout si Strasbourg parvient à se qualifier en finale en Pro A. La SIG va disputer ce vendredi la manche 5 décisive face à Villeurbanne.

« Il y a quatre-cinq équipes [entre la 8e et la 12e position en gros] dont on sait qu’elles veulent absolument des workouts et on les fera. Sauf qu’aujourd’hui, en termes de planning, on n’a pas pu poser de dates. Ce qui est sûr, c’est que samedi matin, il sera dans l’avion pour au moins faire des visites médicales à New York. On en est au point où on ne sait pas s’il pourra faire les visites médicales si Strasbourg se qualifie en finale. C’est assez dramatique. »

Conclusion : pas de miracles à court terme mais tout pour briller ensuite

La perception des scouts américains est cependant qu’il est une sorte de meneur dans un corps d’arrière. Considéré comme un peu lent pour tenir le rythme défensif face aux meneurs de calibre NBA (le poste le plus relevé de la ligue actuellement), le Strasbourgeois va devoir convaincre le staff de l’équipe qui le choisira qu’il peut progresser et tordre le cou à ces critiques.

Dans cette optique, les Mavs semblent être une meilleure option avec Rick Carlisle aux manettes et un marché plus calme que celui de New York… Mais, sans (trop) exagérer, toutes les équipes qui ont un choix dans les quinze premiers choix sont sur le coup (dont Mike Budenholzer des Hawks).

« Dallas comme point de chute me parait de plus en plus cohérent sur ce que j’ai entendu ces derniers mois », précise Alex Biggerstaff. « Lors de la série Strasbourg – Pau en Playoffs, j’ai discuté avec Olivier Mazet, son agent, et Donnie Nelson et Mike Budenholzer qui étaient au Rhénus pour le voir. Et ce n’était sans doute pas la première fois qu’ils le voyaient. »

Car pour le reste, Frank Ntilikina a semble-t-il toutes les qualités requises pour se faire sa place (à terme).

Il faudra effectivement être patient avec lui et ne pas en attendre monts et merveilles dès sa première (voire sa deuxième) saison en NBA. Mais, et surtout s’il est placé dans une équipe qui s’occupe bien de son développement, il pourra rapidement devenir un membre essentiel d’une rotation NBA.

« Il est encore très concentré sur sa fin de saison avec Strasbourg. Il veut aller le plus loin possible avec eux », conclut Bathiste Tchouaffé. « Et puis, Frank, il fonctionne étape par étape. Il ne se met pas de pression. Il s’en fout [de son choix de draft]. On en parlait récemment et il me disait que ce qu’il veut surtout, c’est être dans une bonne situation, un club qui a vraiment confiance en lui et qui a un projet en place. C’est toujours flatteur quand les Knicks s’intéressent à toi parce que c’est une franchise historique. Si demain il est drafté par les Sacramento Kings, il ne fera pas la tête non plus. »

https://www.youtube.com/watch?v=ok5a7zvG00g&t=307s

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