Kevin Durant : « Je ne voulais surtout pas qu’on m’enlève la joie de jouer »

Qualifiés en finale NBA sans avoir concédé la moindre défaite, Kevin Durant et les Warriors se préparent sereinement pour un nouvel duel des géants, fort probablement face à Cleveland. Pour l’ailier, c’est une attente de cinq ans qui prend fin après sa première et dernière apparition en 2012 avec le Thunder et ses jeunes coéquipiers, Russell Westbrook et James Harden. Une autre époque…

S’il est trop tôt pour faire un bilan de sa saison, l’ailier All Star des Warriors a néanmoins accepté de donner ses impressions sur sa première campagne dans la Baie. Et KD est plutôt satisfait de sa saison.

« C’était clairement une année particulière », avoue-t-il sur Yahoo. « Je ne me suis jamais autant senti sous les projecteurs. Je n’ai jamais senti qu’il y avait autant de gens qui attendaient que je me rate… Que ce soit sur le terrain ou en dehors, ils s’attendaient à ce que quelque chose arrive. Mais c’est cool. C’était bien de donner tort à tous ces gens. Du point de vue individuel. Evidemment, en tant qu’équipe, on a encore beaucoup de chemin à parcourir. Mais je pense que je suis resté le même. »

Sur le terrain, Kevin Durant n’a effectivement pas tellement baissé dans sa production. Il est passé de 28 points, 8 rebonds et 5 passes à 25 points, 8 rebonds et 5 passes en jouant deux minutes de moins en moyenne, mais en étant plus adroit aux tirs (de 50 à 53%). Après, la perception du grand public, Kevin Durant a appris à l’ignorer.

« Je me donne toujours à fond. Je sais que beaucoup de gens pensent que j’ai triché, que j’ai sauté des étapes ou que j’ai pris un raccourci. Mais je travaille dur. Je bosse ! Je prends mon jeu très au sérieux. Si je ne faisais pas ça, je comprendrais les critiques, mais j’adore ce jeu, j’adore jouer avec mes coéquipiers. J’adore jouer et c’est ce que je ne voulais surtout pas qu’on m’enlève. Malgré ce qu’on dit de moi, pourquoi j’ai fait ci ou ça, comment j’ai changé, je ne voulais surtout pas qu’on me prenne la joie de jouer. C’est ça qui est important. Cette saison m’a appris à rester concentré sur ce qui est vraiment important, dans le basket mais dans la vie en général. C’est une grande leçon. Je ne pensais pas que j’allais avoir besoin de ça pour m’en rendre compte. »

« Je voulais retrouver la pureté du jeu »

En venant à Golden State, Kevin Durant avouait chercher un autre style de jeu, une autre philosophie. Il a été servi !

« Personne ne s’occupait de moi quand j’avais 8 ans et que j’ai commencé à jouer au basket. Je voulais revenir à ces moments-là et apprécier le jeu pour ce qu’il est, au lieu des débats sur qui est le meilleur et toutes ces bêtises qui entourent le basket. Je voulais retrouver la pureté du jeu. Je ne pensais pas que venir ici, changer d’équipe, rendrait le jeu aussi pur qu’il l’est pour moi actuellement. »

Loin de son ancien coéquipier Russell Westbrook, Kevin Durant a trouvé une nouvelle famille avec Steph Curry, Draymond Green et Klay Thompson. Alors quand Kendrick Perkins a récemment révélé que les deux anciens copains du Thunder avaient de nouveau retrouvé la voie de l’apaisement, KD a tiqué.

« J’aurais préféré que ça ne se passe pas comme ça. Mais je connais Perk, je ne lui en veux pas. Je ne suis pas énervé, c’est mon frère. Et il le sera toujours. Il était avec son groupe de potes. Je l’ai compris, tout va bien. Mais je n’en dirai pas davantage. Perk a dit ce qu’il voulait dire mais c’est une tout autre discussion. »

À quelques jours du début des finales NBA, Kevin Durant ne veut cependant pas aller trop vite en besogne. Cette année au sein des Warriors, et surtout durant sa rééducation où le soutien du staff a été prépondérant, lui a appris à être raisonnable et méthodique. La perspective de soulever le trophée est néanmoins plus proche que jamais.

« Ça ne voudrait pas dire que ma vie est enfin accomplie. J’ai encore beaucoup d’années à vivre et encore beaucoup de choses que je veux faire. Si je gagne une bague, ce sera une superbe expérience après le buzzer, avec mes coéquipiers dans les vestiaires. Mais c’est quoi la suite ? C’est comme ça que je vois les choses. Je veux vivre cette folie des semaines après le titre. Ces deux ou trois semaines, je veux les vivre pleinement, même si je sais que ça ne va pas faire de moi une personne plus accomplie. Ce serait une étape de plus dans ma carrière. Si ça n’arrive pas, je ne vais pas m’enfermer dans ma chambre. Je vais continuer à travailler mon jeu et prendre du bon temps. »

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