Les changements opérés en février n’auront eu aucun effet : les Raptors ont pris une fessée face aux Cavs, et ils échouent à nouveau face au mur LeBron James. Si la saison passée, la défaite en finale de conférence était signe d’espoir, aujourd’hui l’ambiance est bien plus morose… et ce « sweep » pourrait même marquer la fin d’une époque.
L’impuissance est le sentiment qui prédomine, et l’effectif actuel n’a pas les moyens de rivaliser avec les Cavaliers, et donc de viser une finale NBA. La bonne nouvelle, c’est que plusieurs joueurs sont free agents, et que les dirigeants ont la possibilité de modifier en profondeur de l’équipe. La mauvaise nouvelle, c’est que quatre joueurs majeurs vont sans doute tester le marché, et ce n’est pas certain que les dirigeants puissent trouver mieux en cas de départ.
Deux titulaires vont tester le marché
Il y a d’abord le cas Kyle Lowry, qui a la possibilité de tester le marché cet été. Le meneur des Raptors reste sur sa meilleure saison chez les pros, mais sa fragilité physique est un vrai problème. Il a manqué 22 matches de saison régulière, et les deux dernières rencontres face aux Cavs… On lui prête l’envie de revenir à l’Ouest, et ce serait évidemment une grosse perte pour Toronto s’il ne rempilait pas.
Ensuite, il y a le cas Serge Ibaka. Arrivé en cours de saison, l’ancien intérieur du Thunder n’a pas transformé l’équipe, et surtout il n’a pas pesé sur le jeu. Ibaka passe de plus en plus de temps au large, et même si c’est un ailier-fort complet, il n’est pas le point de fixation dont aurait besoin Toronto pour varier ses attaques. Par ailleurs, il n’a pas eu en défense l’impact que pouvait avoir Bismack Biyombo l’an passé. Ce n’est pas certain que les dirigeants cassent leur tirelire pour le conserver.
« Je vais prendre le temps d’en discuter avec ma fille (ndlr : qu’il élève seul), et on verra ce qu’il en adviendra » a-t-il réagi. « J’adore être ici, mais je n’ai pas toutes les cartes en main, et je vais y réfléchir plus tard. Je veux d’abord passer du temps avec ma fille. »
Même incertitude sur le sort de P.J. Tucker. Recruté pour « stopper » LeBron James, l’ancien ailier des Suns l’a à peine freiné, et il a constaté les dégâts. L’intéressé aimerait rester aux Raptors mais il ne sera pas une priorité de recrutement.
Toronto a besoin d’un shooteur extérieur
Enfin, il y a le fidèle Patrick Patterson. Les dirigeants lui ont collé Ibaka dans les pattes en cours de saison, et il n’a été d’aucune utilité lors des deux derniers matches. Comme Tucker, l’ancien ailier-fort des Rockets aimerait prolonger son bail aux Raptors, mais il ne se fait guère d’illusion…
« Bien sûr que je veux rester, mais le fait de le dire ne veut pas dire grand chose. On a vu des gars dire qu’il voulait rester à Toronto, et au final, ils sont partis. »
Clairement, la priorité sera de prolonger Kyle Lowry. D’autres meneurs de renom vont tester le marché, mais les Raptors auront bien du mal à trouver un joueur du calibre de Lowry. Si le meneur All-Star rempile, ce sera un signe de stabilité, et ça permettra de rassurer les autres free agents.
S’il part, ce sera la fin d’une époque, et Toronto entamera une nouvelle phase.
Dernier de la NBA aux passes décisives…
Quels que soient les choix des dirigeants avec ces quatre joueurs, il faudra aussi régler une lacune majeure : l’absence d’un extérieur fiable à 3-points. Terrence Ross n’a pas été remplacé, et l’équipe manque d’un vrai danger extérieur, capable de faire mal derrière la ligne pour écarter le jeu, et offrir des espaces à DeRozan et Lowry.
De manière générale, les Raptors font partie des franchises qui shootent le moins à 3-points, et dans la NBA actuelle, c’est un vrai problème. On l’a bien vu face aux Cavaliers : sans danger extérieur fiable, les Raptors ont dû insister à mi-distance, et ils sont devenus plus prévisibles…, et cette maladresse longue distance les a empêchés de revenir au score en fin de match.
Pour finir, un mot sur le coach, Dwane Casey. Prolongé il y a un an, il n’est pas en danger, mais son équipe n’a pas progressé, et surtout le jeu pratiqué en attaque est souvent très pauvre. D’ailleurs, un chiffre ne trompe pas : Toronto est bon dernier de la NBA au classement des passes décisives, et un changement de système serait sans doute bénéfique.