Kevin Durant, le casse-tête insoluble du Jazz

Sur les deux premiers matchs à l’Oracle Arena, les Warriors n’avaient pas forcément eu à faire appel à des exploits individuels. Parce que Draymond Green était en feu derrière l’arc, et puis tout simplement parce que le collectif californien a tourné à plein régime face à un Jazz trop timoré et forcément impressionné par l’adversité.

Dans la salle surchauffée de Salt Lake City hier soir, avec un trident Curry – Thompson – Green qui a débuté par un 0/11 à trois points, Kevin Durant (38 points à 15/26 aux tirs, dont 4/8 à trois points) a enfilé sa cape de super héros et a fait parler son instinct de tueur. Le « Slim Reaper » était de sortie dans l’Utah…

« Je vais essayer de le dire le plus humblement possible », a préfacé KD en conférence de presse, « mais je fais ça depuis tellement longtemps. Chaque fois que je sors de mon lit et qu’on a un match le soir, j’ai le sentiment de pouvoir scorer contre n’importe qui. »

Il n’a pas fallu longtemps aux Warriors pour s’apercevoir qu’il fallait effectivement filer le cuir à Kevin Durant autant que possible alors que le Jazz arrivait à ralentir la cadence.

« Comme les 19 000 personnes dans la salle, et tous ceux qui regardaient le match à la télé, j’ai vu la même chose », analysait Steph Curry. « C’était une décision facile de poser des écrans pour lui, de le trouver dans les bonnes positions et le laisser jouer en attaque. On est tous des joueurs de basket suffisamment intelligents pour voir ce qui se passe et prendre les bonnes décisions. Quand on a un scoreur aussi talentueux que lui, et qui a l’approche qu’il vient d’expliquer, il faut le laisser faire ce qu’il sait faire. »

Ingérable sur le pick & roll

Utilisé à toutes les sauces sur le pick & roll, Kevin Durant a prouvé ce pour quoi les Warriors l’ont fait venir l’été passé. Sans grande réussite de loin (9/30 au final), Golden State s’est reposé confortablement sur l’ancien MVP du Thunder… et quadruple meilleur scoreur de la ligue !

« Quand on étire le jeu avec un écran sur le porteur du ballon, surtout avec KD, ça crée un peu de séparation », ajoute Mike Brown. « Gobert fait ce qu’il est censé faire. Il veut protéger le cercle donc il est assez éloigné de l’extérieur. Quand on joue le pick & roll avec KD, celui qui a Gobert vient poser un écran solide et KD sera grand ouvert. KD peut tirer à toutes les distances et attaquer le cercle. Ça importe peu et ça met Gobert dans une situation impossible. Il a un autre gars de 2m13 qui arrive vers lui lancé. Et comme il a tendance à reculer, KD peut armer son tir. »

Et Kevin Durant ne s’est pas privé non plus pour aller attaquer la tour de contrôle tricolore du Jazz en venant prendre appui sur son corps avant de déployer ses immenses segments et poser ses layups contre la planche.

« J’essaie d’utiliser ma taille pour shooter par-dessus les défenseurs. Gobert est une force au poste bas et je sais que je ne peux pas pénétrer et faire n’importe quel shoot. J’essaie de réfléchir mon jeu à chaque possession tout en restant agressif. Mes coéquipiers aident énormément cela dit, pour ouvrir le jeu pour moi. »

Après un ultime tir réussi avec la planche, Kevin Durant a même donné sa meilleure imitation du « shrug » de Michael Jordan. Rien ne pouvait l’arrêter pour ce match 3.

Et cela ne présage rien de bon pour Utah qui va désormais devoir gérer un Durant en pleine confiance, un Curry qui a brisé la glace en fin de match, plus Green et Thompson revanchards après des prestations décevantes. Bon courage !

Propos recueillis à Salt Lake City

https://www.youtube.com/watch?v=o81jheu7I34