On disait cette équipe de Toronto au bord du gouffre et de l’implosion après la démonstration des Bucks dans le Game 3, mais les Raptors ont montré ce soir qu’ils avaient encore beaucoup de cœur (pour ne pas dire autre chose) et l’expérience des grands rendez-vous. En venant s’imposer 87-76 à Milwaukee, ils égalisent à 2-2 et récupèrent ainsi l’avantage du terrain. Dans cette guerre des tranchées, DeMar DeRozan a une nouvelle fois été brillant (33pts, 9rbds, 5pds), faisant étalage de toute sa palette offensive. Il a été épaulé à merveille par Kyle Lowry (18pts, 4pds) et la paire Powell-Valanciunas (12pts chacun) en fin de partie. En face alors que seuls Tony Snell (19pts, 7/12) et Greg Monroe (14pts, 9rbds) se sont montrés à la hauteur de l’événement, la ligne de stats de Giannis Antetokounmpo affiche la mine des mauvais jours (14pts, 6/19 au tir, 7bps). La réaction du Greek Freak sera intéressante à suivre lundi soir, alors que les troupes de Jason Kidd ont clairement pris un coup au moral.
Mission n°1 : ne pas imploser
On n’avait plus vu pareille ambiance dans le Wisconsin depuis le début des années 2000, lorsque le Big Three de l’époque (Sam Cassell, Ray Allen et Glenn « Big Dog » Robinson) avait mené les Bucks au titre de la Central Division et aux portes de la finale NBA. Pour le Game 4 de cette série face à Toronto, le Bradley Center était en ébullition, prêt à s’enflammer à la moindre étincelle. En face, les Raptors en mission pour récupérer l’avantage du terrain, n’avaient pas le droit à l’erreur. Le plan mis en place par Dwane Casey est simple, éviter à tout prix le blow-out du rendez-vous précédent, et tenir, coûte que coûte. Malgré l’hostilité du public et la pression défensive adverse toujours aussi étouffante, sa tactique a plutôt bien fonctionné en première mi-temps.
Snell et Middleton à la rescousse
Intronisé dans le 5 majeur à la place de Jonas Valanciunas, Norman Powell s’illustre rapidement par un 3 points, mais également deux fautes personnelles. Tony Snell, sur sa lancée, plante deux paniers derrière l’arc puis Thon Maker s’offre un 2+1 pour lancer la machine (11-9). Même si la défense des locaux est on ne peut plus hermétique, DeMar DeRozan parvient à remettre les siens devant, avec l’aide d’un Valanciunas loin d’être inutile en sortie de banc face à Greg Monroe (15-19). Malgré cette bonne entame, l’équilibre demeure fragile, et Khris Middleton ne tarde pas à le rappeler en inscrivant deux tirs à mi-distance pour ramener Milwaukee à égalité et faire rugir l’assemblée.
L’éclair Antetokounmpo
Chaque panier inscrit a des allures de miracle, et si DeRozan tire son épingle du jeu, Giannis Antetokounmpo, remarquable slasher et inarrêtable sur jeu de transition, peine à se montrer efficace dans ce match cadenassé et face à une défense très resserrée (1/6 au tir, 2pts). Heureusement pour lui, le match se débloque sur deux contre-attaques signées Snell et Maker, et le « Greek Freak » ne tarde pas à tirer son épingle du jeu avec un panier près du cercle, un autre à mi-distance, puis un dunk fracassant en transition qui vient créer le premier écart du match (33-26). Vigilant, Toronto s’en remet à nouveau à DeRozan, auteur de 15 points en 2e quart, puis Ibaka pour rester dans la course et continuer à y croire à l’heure du repos (41-41).
Toronto prend la main
Au retour des vestiaires, Ibaka poursuit son chantier. De son côté, Snell retarde l’échéance en prenant à nouveau feu sur trois séquences dont un panier en déséquilibre à 3 points devant DeRozan. Mais c’est bien Toronto qui prend les commandes du match. Lowry se réveille au meilleur moment, avant de laisser le soin à DeRozan d’assener un terrible tomar dans le trafic, puis à Powell de conclure un 7-0 depuis la ligne à 3 points (53-59). Le duel Valanciunas-Monroe tourne encore à l’avantage du Lituanien tandis que Lowry se montre également décisif, d’un 3 points ouvert dans le corner puis en forçant la faute offensive d’Antetokounmpo (55-64). Les Bucks sont à leur tour sous pression, et pour ne rien arranger, Monroe manque trois de ses quatre tentatives au lancer (58-64).
L’expérience fait la différence
La crispation est au rendez-vous dans le clan des locaux en début de période à l’image du « Greek Freak » qui rate un hook immanquable et commet un nouveau passage en force. Sa maladresse rejaillit sur Terry, Beasley, et Monroe qui met finalement un terme au 0/9 au tir de son équipe en début de période, en s’arrachant au rebond offensif (60-66). Valanciunas fait grimper l’écart à +8, Milwaukee doit alors se recentrer sur sa défense pour ne pas sombrer.
Mais alors que le passage d’Antetokounmpo sur DeRozan ne donne pas grand chose, le passage de PJ Tucker sur le fantas(ti)que grec fait son petit effet. Les 5 pertes de balle des locaux au pire moment et le 3 points de Powell dans le corner sur un service de DeRozan finissent par achever les espoirs de tout un peuple (69-79). En patrons, DeRozan, Lowry et Valanciunas scorent les paniers qu’il faut sur jeu placé pour assurer la victoire et renvoyer les deux formations au Canada, dos à dos lundi pour un nouveau duel qui s’annonce ultra-chaud.
Série : 2-2