Au petit déj’ comme à l’entraînement, Jusuf Nurkic et Damian Lillard sont déjà inséparables.
Si tel est le cas, c’est tout simplement parce que Lillard s’est fait une obligation d’accueillir son nouveau coéquipier comme il se doit. En bon meneur de jeu, et plus encore, en bon meneur d’hommes.
Un général sur le terrain
Malgré la douleur évidente de perdre un coéquipier qui lui était particulièrement proche en Mason Plumlee, le meneur des Blazers a effectivement pris Nurkic sous son aile depuis son arrivée dans l’Oregon.
« Depuis qu’il est arrivé, je peux voir qu’il gravite vers moi. Au petit déjeuner, il vient me voir. Ou à l’échauffement, il est à côté de moi. C’est comme un grand frère. C’est marrant. J’ai remarqué ça. »
La « bête bosnienne » n’a que des compliments à offrir quand il évoque son coéquipier à la « lettre O ».
« Je ne dirai jamais assez combien [Lillard] m’a aidé. Son leadership et sa capacité à motiver sont incroyables. C’est la première fois de ma carrière que j’ai quelqu’un comme ça qui peut influencer autant mon jeu. »
Peut-être piqué dans son orgueil par les remarques déplacées de George Karl, Lillard est en tout état de cause un leader adoré dans son vestiaire. Et plus que jamais cette saison alors que les Blazers luttent encore d’arrache-pied pour se qualifier en playoffs.
« Avec Dame, je pense qu’il faut aller outre le scoring », renchérit Terry Stotts sur CSN. « Tout le monde parle de sa capacité à scorer, mais Dame a énormément progressé en tant que général du parquet, en tant que leader sur le terrain. Il est très bon pour appeler les systèmes, impliquer ses coéquipiers, et voir le jeu. »
Leader cérébral
Dans sa cinquième saison en NBA, à 26 ans, Lillard se considère comme un vétéran. Du coup, il sait ce que peut traverser son jeune coéquipier en provenance des Rocheuses.
« Etant plus âgé que lui, c’est important pour moi de faire qu’il se sente bien. Je sais que quand j’étais plus jeune, je voulais que LA [LaMarcus Aldridge] me prenne par le bras et me montre ce que je dois faire. C’était important pour moi de le faire pour [Nurkic]. »
A 26 points, 6 passes et 5 rebonds de moyenne, Lillard réalise la saison la plus aboutie de sa carrière d’un point de vue individuel. Malheureusement, ça ne coïncide pas avec sa meilleure saison collective. N’empêche, malgré les résultats décevants des Blazers, Dame continue de tracer sa route.
« Je dois ça à David Vanterpool. Depuis que je suis en NBA, il m’a toujours poussé à m’améliorer. Et pas simplement en me faisant bosser sur mon floater ou mon tir à trois points. Il s’agit encore plus de l’approche cérébrale du jeu. En tant que meneur et en tant que leader, je dois être capable de me souvenir de tout. Je dois lire le jeu et prendre les bonnes décisions. En fin de match [face à Brooklyn, par exemple], j’ai appelé des systèmes qui les forçaient à défendre longtemps. On les a fatigués comme ça. »
Assistant de Terry Stotts, coach Vanterpool, estime même que Lillard a l’occasion de devenir le meilleur joueur de l’histoire des Blazers. Parti comme il est parti, Lillard a effectivement la possibilité de briser tous les records de franchise possibles au niveau des points, des passes, etc.
Pour ce qui est des victoires, ou des participations en playoffs, il faudra tout de même attendre un peu. Juste le temps que Damian Lillard perfectionne ses qualités de leader…