Son titre de MVP des finales 2014 n’était pas un feu de paille. Son titre de défenseur de l’année non plus puisqu’il en a obtenu un deuxième consécutif la saison dernière. Sa présence au All-Star Game s’annonce elle-aussi pérenne. Les saisons se suivent et se ressemblent pour Kawhi Leonard. À chaque fin de campagne, une question revient : a-t-il atteint son palier ?
Les saisons se suivent mais ne sont en fait jamais vraiment les mêmes pour Kawhi Leonard. L’une après l’autre, il franchit un nouveau cap, à chaque fois un peu plus grand.
Tout au long de la saison, il a porté les Spurs sur ses épaules. Une ampleur encore plus vraie depuis une dizaine de matchs où il est tout simplement éblouissant (29.6 pts à 47.9%, 6.5 rbds et 3.8 pds sans compter cette rencontre). Sur cette période, il compile 9.6 pts de moyenne à près de 51% de réussite dans le dernier quart-temps. Élu joueur de la semaine hier, il a profité du passage des Rockets et de James Harden en ville pour démontrer qu’il méritait sa récompense.
Un match en diesel et 20 secondes de génie
Cette nuit, Kawhi Leonard a effacé James Harden. Et pourtant, le meneur de Houston était lui-aussi dans une forme éblouissante (39 pts, 12 pds au terme du match mais 30 pts et 10 pds après seulement 23 min de jeu…) à tel point que si le sort du match avait été autre, il aurait reçu notre trophée honorifique quotidien.
Le fait est qu’en ce moment, Kawhi Leonard décide de l’issue des matchs. Malgré la domination des Rockets, il a poussé avec Tony Parker pour revenir dans la partie. Puis, il a de nouveau pris les choses en main. Tout seul. Un scénario de plus en plus familier. Son moment de grâce est venu dans les quarante dernières secondes. Mené au score d’un petit point après un lancer de James Harden, l’ailier remonte le ballon en toute sérénité et, d’un battement de cil, décoche une flèche à 8 mètres pour reprendre l’avantage. Dans l’action suivante, il laisse James Harden partir en boulet de canon au cercle pour mieux le contrer sauvagement dans le dos. Un avion à réaction.
Sélectionné par tirage au sort pour le contrôle anti-dopage de la ligue, Kawhi Leonard n’a pas pris la parole à l’issue de la victoire. Elle lui est de toutes façons pénible. Mais cette séquence, cette passe d’armes entre deux des meilleurs joueurs de la ligue, pourrait bien faire date car, pour Kawhi Leonard, les saisons se suivent mais ne sont jamais vraiment les mêmes : dauphin de la course au MVP la saison passée, il a peut-être placé ses immenses mains sur le trophée dès cette nuit.
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