George Karl : « Ce qui me manque le plus de la NBA, ce sont les discussions »

Après avoir créé pas mal de remous alors que son livre n’était pas encore sorti en librairie, George Karl va pouvoir en remettre une couche maintenant que « Furious George » est officiellement en vente. 

« On ne discute plus assez de nos jours »

Interrogé par USA Today, l’ancien coach des Sonics, Bucks ou encore Kings est revenu sur sa brouille avec Terry Stotts. S’attaquant un peu trop violemment à Damian Lillard, il a depuis revu son opinion au sujet des Blazers.

« Terry a raison. Je ne suis pas sûr d’avoir tort pour autant mais son interprétation et ce qui s’est passé, c’était au cours d’une interview. Et il s’agissait de parler de leadership » se justifie-t-il. « Je pense que le journaliste a pris mes mots pour argent comptant et n’a pas pris tous les éléments en ligne de compte. Mais bon, je devrais être suffisamment intelligent pour comprendre ça. Je comprends complètement la réaction de Terry. On a été très bons amis pendant 15-20 ans et on a pris des chemins différents. Mais je n’espère pas aussi éloignés que sa colère de l’autre soir. »

Malgré les nombreux commentaires critiques, George Karl défend son bouquin de « conversations ».

« Ce qui me manque le plus de la NBA, ce sont les discussions. Après les matchs, autour d’une bière, et même souvent avec les coachs adverses, on se retrouvait et on discutait. Et pour moi, c’était ce qu’il y avait de mieux en NBA car ça permettait souvent de découvrir des choses qu’on ne découvrirait pas si on ne parlait qu’à notre cercle d’amis proches ! C’est précisément ce type de conversations que je voulais remettre au goût du jour. Il y a deux ans et demi, on a commencé [avec Curt Sampson] à réfléchir à ce livre où je raconterai mes histoires dans ce registre. Comme si on était au bar et qu’il m’écoutait parler. Et j’espère franchement qu’on pourra avoir des retours du public et évoquer de nouvelles idées. On ne discute plus assez de nos jours… »

« Les joueurs que je coachais à mes débuts ne sont plus ceux de maintenant »

Fort de sa longue expérience en NBA, George Karl peut bien comparer les époques. Même s’il a avoué qu’il aurait dû davantage étudier les sujets qu’il évoque et qu’il présente désormais son livre comme une vraie discussion de comptoir.

« Je travaille dans cette ligue depuis que j’ai 33 ans. Et à l’époque où je suis arrivé, en 1983, la ligue n’était pas en bon état. On parlait même de réunir les franchises de Cleveland et Indiana car aucune des deux n’arrivait à faire des bénéfices. David Stern a réussi à transformer la ligue au fur et à mesure, grâce à Magic, Bird, puis Jordan et tout un tas de bons joueurs en chemin. […] Mais les joueurs que j’ai coachés récemment ne sont plus ceux que je coachais dans les années 70 ou 80. C’est un tout autre monde ! Quand on est coach, on doit se remettre en question, on doit apprendre, on doit évoluer. »

Le problème selon George Karl, c’est que les joueurs disposent désormais de tellement de pouvoir, de par leur salaire et leur célébrité rapide, que les coachs n’en ont eux quasiment plus. Forcément, ça change de l’époque où les coachs pouvaient justement se montrer autoritaires, voire dictatoriaux.

« Ce sont mes opinions. Ce sont les opinions d’un ancien coach. On a le droit de ne pas être d’accord avec moi, ça ne me dérange pas du tout. Et puis, si vous n’êtes pas d’accord, vous avez aussi le droit de ne pas les prendre en compte ! J’ai payé suffisamment d’amendes quand j’étais sous contrat avec une équipe NBA pour défendre ces opinions. »