Interview Meyers Leonard : « DeMarcus Cousins est le duel que j’attends le plus dans la saison »

Titularisé en l’absence d’Al-Farouq Aminu, Meyers Leonard était un homme heureux hier soir. Avec 11 points et 4 rebonds, il a réussi à tenir tête à DeMarcus Cousins. Leur duel a été particulièrement houleux et si les deux intérieurs ont chacun écopé d’une faute technique après un échange de moulinettes, le joueur des Blazers a eu le fin mot avec la victoire et deux lancers cruciaux dans la prolongation. 

Vous avez livré un magnifique combat face à DeMarcus Cousins. Vous devriez jouer 82 matchs face à lui en fait, non ?

« Je n’irai pas jusque-là mais c’est clairement le duel que j’attends le plus pendant la saison. DeMarcus Cousins est l’intérieur le plus talentueux de la ligue, point final. Il n’y a même pas de débat. Il peut dribbler, il peut shooter à trois points, il peut pénétrer. J’étudie beaucoup son jeu. »

Que s’est-il passé dans ce match, que vous aviez bien en main à plusieurs reprises ?

« C’est encore tôt dans la saison. On a clairement pas mal de choses à améliorer, surtout quand on mène au score, on doit être plus solide en défense. On va regarder la vidéo demain et on va voir ce qu’on peut améliorer. Mais avec les gars qu’on a, on ne peut que s’améliorer. »

Vous avez joué sur courant alternatif en quelque sorte…

« Ma théorie est qu’à chaque fois qu’on est confortablement devant au score, on se relâche un petit peu trop et on ne défend plus aussi fort. On perd quelques ballons et on perd notre avantage. Surtout, on ne bouge plus le ballon et on ne joue plus collectivement comme on sait le faire. On a des gars qui peuvent mettre le ballon dans le cercle, d’autres qui peuvent distribuer et créer du jeu pour les autres et quand on joue collectif, on est dur à arrêter. Malheureusement, on a cette tendance à se relâcher et on se complique la tâche tout seul. »

Pour revenir à votre duel de mammouths, décrivez-nous un peu cette bataille ? De l’extérieur, ça parait plus que physique.

« C’est un grand joueur. Il est très physique, très intense. Personne ne peut l’arrêter en un-contre-un, il faut un effort collectif pour ça. Il faut qu’on ait des gars, les extérieurs comme les intérieurs, qui se sacrifient quand il pénètre. Que ce soit Mason, Ed ou moi, on fait notre travail mais on aura besoin d’aide aussi. C’est toujours un duel plaisant à jouer. »

« C’est toujours bon de prendre des gestes d’autres joueurs »

Vous avez été titularisé pour ce match, on imagine que c’était justement pour contrer Cousins.

« Quand on m’a dit ce matin que j’allais être titulaire, je n’étais pas tellement surpris. On sait qu’ils jouent plutôt grand et c’était assez logique que je joue. »

Comment on gère un tel duel face à un All Star ?

« J’essaie toujours d’avoir l’avantage mental face à lui. Il faut le prendre en défense très tôt dans les actions, lui compliquer la tâche avant qu’il reçoive la balle. Il faut essayer de bouger beaucoup et de le fatiguer des deux côtés du terrain. J’aime utiliser les pick & roll en tête de raquette, je dois le faire plus souvent, surtout prendre l’espace à la ligne des lancers, soit pour prendre le tir ou aller au layup ou sinon créer quelque chose pour mes coéquipiers. »

Qu’est-ce qui a lancé cette rivalité entre vous ? Depuis quand ça dure ?

« L’année dernière, je pense. J’avais eu deux bons matchs, l’un à Portland, l’autre à Sacramento. J’avais bien défendu face à lui et j’avais réussi à être efficace en attaque également. Comme je disais, c’est toujours un effort collectif. Mais c’est à partir de là qu’on a commencé à avoir ces batailles. »

Vous disiez étudier son jeu, c’est donc à la fois un rival et un modèle, non ?

« Oui, c’est un peu ça. Il tripote le ballon plus que moi. J’aimerais, comme lui, prendre plus de tirs au poste bas. Il a bien progressé dans son tir extérieur, moi, ça fait déjà un moment que je tire à trois points. J’étudie son jeu, mais aussi celui de Marc Gasol, Tim Duncan, Dirk. C’est toujours bon de prendre des gestes d’autres joueurs. »

Qu’avez-vous préféré : votre dunk surpuissant ou les deux lancers clutch en prolongation ?

« Le dunk probablement. Car je dois faire ça plus souvent dans mon jeu. En général, on s’attend à ce que je shoote de loin, que je fasse l’écran et que je m’écarte. Mais je dois aussi rouler vers le cercle ou la ligne des lancers pour utiliser mes qualités athlétiques. Les deux lancers étaient aussi très importants. C’était les deux premiers de ma saison. Je me suis simplement dit que je devais faire comme d’habitude. Je suis content de les avoir rentrés. Mais surtout content de la victoire. »

On vous a vu hurler de plaisir après votre dunk, et aussi après la victoire…

« Je ne sais pas ce que c’était franchement. Ni ce que j’ai fait après la victoire. C’était simplement l’excitation de revenir sur le terrain. Plus la victoire. Je vis pour ce type de moment. J’adore ce que je fais et j’adore gagner. »

Propos recueillis à Portland