Entre Pat Riley et Dwyane Wade, les intersaisons n’ont jamais été propices aux grands élans de communication. Pendant une décennie, le patron du Heat se contentait d’envoyer trois emails à sa star.
« Le premier pour savoir comment son cul se portait, le deuxième pour lui dire de se le bouger et le troisième pour lui rappeler qu’il avait intérêt à être en forme à son retour », avouait-il jeudi soir.
Faisant donc entorse à une règle devenue caduque depuis que le triple champion a quitté une franchise où il se voyait pourtant terminer sa carrière, Pat Riley a fait un pas en avant ce jeudi pour mettre fin à sept mois de mutisme.
Comme il le confiait au Sun Sentinel, il a donc écrit à Dwyane Wade, « en espérant qu’il l’ait bien reçu. Avec ces gars on ne sait jamais, ils sont tout le temps en train de changer de téléphone et d’email. »
« Je le lirai dans l’avion »
Trente minutes plus tard, soit une heure avant l’entre-deux initial d’un match remporté par les Bulls d’un « Flash » clutch aux lancers mais maladroit (5/17), l’intéressé confirmait avoir reçu l’email. Il ne l’avait pas encore lu, mais puisque selon lui il n’y a rien à aplanir, l’urgence n’était pas de mise.
« Je n’ai pas parlé à Pat depuis que je suis arrivé à la salle. J’ai regardé mes emails aujourd’hui et j’ai vu qu’il m’avait écrit » a répondu le nouvel arrière des Bulls. « Je n’ai pas encore eu le temps de lire, je le ferai dans l’avion. Je voulais me concentrer sur le basket et sur ce match. Pour moi, il n’y a pas de différend douloureux à régler. On ne s’est pas parlé en face à face depuis la fin de la saison passée mais je me suis indirectement adressé à lui en passant par la presse. Il sait ce que je pense, il m’a entendu. Je lui suis très reconnaissant de tout ce qu’il a fait pour moi et ce qu’on a accompli ensemble. »
Retourné dans sa ville natale pour 47 millions de dollars sur deux saisons, Dwyane Wade n’a rien oublié de ses 13 ans à Miami. En fixant les bannières pendant l’hymne national, il a même pu se souvenir de son palmarès avec une franchise qu’il a portée à bout de bras pendant plusieurs saisons quand le Shaq ou ses deux amigos n’étaient pas avec lui.
Si Flash est parti, c’est parce que les négociations contractuelles avec le Heat n’ont abouti à rien cet été. Voulait-il prioritairement rester en Floride ? Il ne le dira jamais mais aujourd’hui, il est heureux dans l’Illinois.
« Tout se passe bien depuis que je suis ici. J’ai pris la décision de venir à Chicago parce que le changement faisait partie des choses que je voulais pour ma fin de carrière. Revenir ici me fait repenser à tout ce que j’ai vécu à Miami. J’y ai connu des moments exceptionnels mais aussi des blessures et des défaites douloureuses, mais je ne changerais mes 13 ans ici pour rien au monde. »