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Jakob Poeltl, le pionnier autrichien

jakob-poeltlLes compagnies aériennes de Vienne se frottent les mains : leurs vols à destination de Toronto ont connu une belle recrudescence en cet automne 2016. Et pour le peuple autrichien, plus habitué aux skieurs ou aux hockeyeurs, c’est une sacrée nouveauté puisque leur pays est désormais représenté en NBA. 

A jamais dans l’histoire de son pays

Le rookie des Raptors, Jakob Poeltl (2m13, 104kg), reçoit effectivement beaucoup d’invitations médiatiques en cette rentrée car c’est un véritable événement en Autriche.

« On est un petit pays. Un très petit pays pour le basket mais les jeunes se rendent compte que c’est possible », constate notre confrère Ernst Weiss. « Ce n’est plus un rêve. On a notre premier représentant et c’est possible, on peut y arriver. C’est très important. »

Ce dernier avait à coeur d’être présent pour le premier match NBA de Poeltl car c’est un moment unique dans l’histoire du pays, certes, mais également parce qu’il connaît personnellement le jeune Jakob depuis qu’il a 12 ans. En fait, le fiston du journaliste Weiss jouait dans l’équipe de Poeltl.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a un monde d’écart (voire plus encore) entre la Grande Ligue américaine et le basket autrichien…

« C’est simplement un sport qui n’attire pas beaucoup l’attention », avoue Poeltl sur TSN. « Donc il y a très peu d’argent. Les terrains sur lesquels on jouait étaient en général assez petits et de mauvaise qualité. Et puis, il y un coach pour un énorme groupe de gamins, donc c’est vraiment difficile de trouver sa voie. »

Mais dès l’âge de 12 ans, le « petit » Poeltl dominait la concurrence.

« On pouvait déjà voir à l’époque qu’il était très talentueux. Il l’a toujours été étant gamin. Il était excellent. Et puis, il était toujours très concentré. Tous les entraîneurs à qui on parle, à Toronto aussi, disent qu’il est super agréable à coacher. Il retient bien les choses et si on lui dit une fois, il ne refera plus la même bêtise. C’est vraiment un bon gars. »

Arrivé à 15 ans, Poeltl a enfin pu goûter au basket international avec sa sélection nationale et c’est là que s’est fait le déclic.

« C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que je pourrais [devenir pro]. »

« Si j’y pense trop, je vais avoir la pression »

Passé depuis par la fac d’Utah où il a répété ses gammes pendant deux ans, Poeltl a gravi les échelons un à un en NCAA et il a même été élu meilleur joueur de sa conférence, la relevée Pac 12 avant de s’inscrire à la draft.

Premier autrichien en NBA, Jakob Poeltl restera à jamais dans les annales comme le pionnier de son pays. Mais le jeune homme de 21 ans avoue ne pas trop se prendre la tête avec ça.

« C’est sympa mais assez fou en même temps. Je comprends pourquoi mais c’est bizarre de ne pas être [en Autriche] là où ça se passe. Je le vois simplement sur les réseaux sociaux. Je le vois aussi car beaucoup de gens viennent d’Autriche pour me voir ici à Toronto. Je sais ce qui se passe mais je ne saisis pas vraiment l’ampleur du phénomène n’étant pas là-bas. »

En même temps, il ne vaut mieux pas, de l’aveu même du rookie…

« Si je commence à trop y réfléchir, je vais commencer à ressentir la pression. Je poursuis ma petite vie pépère et je me concentre uniquement sur ma saison. J’ai déjà assez de choses à gérer à Toronto. Mais ça me fait évidemment très plaisir d’être le premier Autrichien à jouer en NBA. »

Lancé au feu après la blessure à la cheville de Lucas Nogueira, Poeltl n’a pas mis longtemps à convaincre son coaching staff de lui donner plus de temps de jeu. Le rookie a saisi sa chance avec 2 points, 5 rebonds et 1 contre de moyenne pour le moment. Discret mais prometteur…

« C’est un super gamin », conclut son coach, Dwane Casey. « Il a un bel avenir devant lui. Il n’a pas encore atteint son potentiel selon moi, loin de là. Il fait encore des erreurs, mais ce sont des « bonnes erreurs » si je peux dire. Il va continuer à s’améliorer et il va continuer à avoir du temps de jeu. Il est un ambassadeur de son pays et on est très content de l’avoir avec nous. »

A lire également : À la découverte de Jakob Poeltl, l’immense prospect autrichien

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