À 8 points et 5 rebonds de moyenne en 23 minutes, Juan Hernangomez (2m06, 21 ans) fait plutôt bonne impression pour ses premiers pas avec les Nuggets. Alors, certes, il y a encore beaucoup de déchets (39% aux tirs) dans le jeu du jeune ailier espagnol mais l’ancien d’Estudiantes croque à pleines dents dans cette nouvelle aventure NBA.
Les pieds dans un seau de glace, le rookie de Denver nous a offert un peu de son temps. Avec un sourire qui respire la joie de vivre.
Juan, comment se passe votre adaptation au jeu NBA ?
« C’est difficile car c’est un autre basket. Les matchs sont plus longs, les joueurs sont différents. Ici, on joue trois fois par semaine alors qu’en Espagne, c’est une fois. Ou deux pour ceux qui jouent l’Euroleague. Pour moi, tout est différent et je dois encore m’adapter aussi vite que possible. »
Vous ne semblez pas avoir peur sur le terrain cela dit. Vous avez pris pas mal de tirs [hier] soir, avec confiance…
« Oui, j’ai pris mes tirs… mais maintenant, il faut que je les mette [rires]. C’est facile de prendre des tirs mais c’est plus difficile de les rentrer. Je dois encore travailler pour les rentrer avec plus de régularité. »
Comment se passe votre intégration dans l’équipe ? Quelle votre relation avec votre entraîneur, Mike Malone ?
« Il est super. Il m’a appelé dès le premier jour [quand j’ai été drafté]. Et puis pendant la ligue d’été. On s’entend très bien. De manière générale, chaque membre du staff m’a très bien accueilli, je me sens bien dans cette franchise. [Malone] est comme un père, comme un professeur. Il nous apprend beaucoup de choses, il veut qu’on apprenne de nos erreurs et ça se passe bien. »
Quel aspect de votre jeu voulez-vous développer cette saison ?
« Tout. Je dois tout bosser. Je veux mieux défendre, jouer plus dur, prendre un peu de muscle. C’est une ligue très physique. Maintenant, je suis très fatigué mais il faut être prêt, il faut préparer son corps pour la saison et tous les matchs. C’est mon objectif. Je prends les choses les unes après les autres, jour par jour. »
Vous êtes tombé dans une franchise très internationale, avec Jokic, Nurkic, Mudiay, Gallinari, etc. Ça vous a aidé j’imagine, non ?
« Oui [il souffle], c’est très bien pour moi. Les joueurs européens [de l’équipe] savent déjà ce que c’est de faire la transition avec le jeu européen. Ils m’aident beaucoup. Danilo [Gallinari] aussi m’aide beaucoup. Mike [Miller] est là aussi pour aider les jeunes. Il me montre les trucs à faire et à ne pas faire. »
Votre frère aîné, Willy, débarque aussi en NBA cette saison, vous vous tenez au courant de vos aventures respectives ?
« On parle tous les jours. J’ai vu qu’il avait bien joué [contre Boston, 12 points et 12 rebonds]. Joakim Noah est aussi sur son poste et c’est un bon joueur. Mais je sais qu’il aura des opportunités pour jouer. Comme moi, il doit aussi s’adapter au jeu américain mais je suis persuadé qu’il va réussir. Je suis très heureux pour lui. »
J’imagine qu’on vous en parle souvent, en Espagne comme ailleurs, mais vous pensez pouvoir succéder aux frères Gasol, en tant que fratrie espagnole du basket ?
« Non, non… Beaucoup de personnes essaient de nous comparer à eux mais c’est impossible. On n’a pas la moitié de leur talent. Je pense honnêtement qu’il n’y aura pas d’autres Gasol. Tout comme il n’y aura pas d’autre [Juan Carlos] Navarro. On va essayer d’être les frères Hernangomez déjà. On est différent [des Gasol]. On essaie de jouer le plus dur possible tout en s’amusant car ça reste du sport. »
Suivez-vous encore les résultats en Espagne, en Liga ACB ?
« Oui, je suis chaque jour ce qui se passe. Je regarde les résultats de la Liga, je regarde même les divisions inférieures d’ACB pour voir mon ancienne équipe [Estudiantes]. C’est difficile de regarder les matchs à cause du décalage horaire mais je continue à suivre ça de très près car j’y ai encore beaucoup d’amis. Et puis, l’Euroleague aussi car j’adore ça ! »
Propos recueillis à Portland