À l’approche d’une renégociation de la convention collective très attendue entre les joueurs et les propriétaires, la tension grimpe peu à peu. Chaque corporation souhaite la plus grosse part du gâteau et si les joueurs ont pendant longtemps été considérés comme les grands perdants du lockout 2011, la hausse des salaires liées à celle des revenus de la ligue et les différents leviers à leur disposition pour maîtriser leur destin laissent aujourd’hui penser que le pouvoir est à eux. Cela fait grincer quelques dents, dont celles de Pat Riley, déjà à l’oeuvre pour glisser quelques idées pour les prochaines négociations.
Un Big Three toujours plus exigeant
Ce dernier revient d’ailleurs sur une anecdote datant de l’été 2010, précédant à celui du lockout. Le président du Heat explique ainsi que son plan pour constituer son Big Three fut malmené par les exigences croissantes des trois stars, LeBron James, Chris Bosh et Dwyane Wade.
« Je peux raconter une histoire amusante au sujet de l’été 2010. Quand nous avons récupéré les trois ici, nous avions 49.5 millions de dollars de marge sous le cap, donc nous avions 16.5 millions pour chacun d’entre eux, ce qui était le contrat maximum. » explique t-il au Sun Sentinel. « On les a donc signés. Puis, ils me demandent : ‘Maintenant, qui avons-nous d’autre dans l’équipe’. Nous avons Mario Chalmers en meneur titulaire, Joel Anthony au pivot. C’est tout, nous avons cinq gars à ce moment. Alors, ils me disent qu’ils aimeraient avoir Mike Miller et me le demandent : ‘Comment peut-on récupérer Mike Miller ?’ Je leur dis que je ne peux pas l’avoir. Je n’avais pas l’argent. Donc, nous avons échangé Michael Beasley pour récupérer de l’argent mais ils devaient aussi accepter de baisser leur salaire à 15 millions. C’était leur choix. Mais ensuite, ils voulaient Udonis Haslem. Encore, je ne pouvais pas l’avoir, même si je le voulais. »
Un changement d’accord verbal au dernier moment
À l’époque, les contrats pouvaient durer six ans au maximum, soit une saison de plus qu’aujourd’hui. Pat Riley raconte qu’il fut pris de court par ses trois stars, désireuses d’obtenir un contrat de six ans, alors qu’un accord verbal était déjà passé. Ce revirement de situation obligea la direction floridienne à faire de grosses concessions.
« L’idée était d’obtenir les trois joueurs dans les limites du cap grâce à des contrats de cinq ans. » poursuit-il. « La partie intéressante de l’histoire est que le 9 juillet, ils acceptent tous les trois de signer pour cinq ans, dans les limites du cap, de manière à ce que je n’avais pas à perdre le moindre atout. Mais au dernier moment, ils demandent tous une sixième année de contrat. Vous savez ce que cela nous coûtait ? Cela nous coûtait quatre choix de draft. Je leur ai dit que je savais qu’ils feraient jouer leur clause de sortie après quatre ans quoi qu’il en soit mais que s’ils voulaient une sixième année, je ne voulais pas que quiconque d’entre eux se pointe dans mon bureau pour me demander de signer des jeunes ou d’obtenir des choix de draft car tous ces éléments étaient partis à cause de cette sixième année. »
Par la suite, Pat Riley réussit néanmoins à signer Mike Miller pour un contrat de cinq ans, puis Udonis Haslem, Eddie House et d’autres, non sans l’aide des fameux contrats minimum pour les vétérans mais cela lui a coûté des jeunes intéressants comme Dorell Wright ou Mike Beasley, six choix de draft au total (4 premiers tours et 2 seconds) et pas mal de sueurs froides pour satisfaire ses stars.
Heureusement, les deux titres NBA de la franchise acquis lors des quatre années suivantes ont finalement récompensé les efforts de la direction.