Après ses deux chef d’oeuvre de suite, à 41 points de moyenne, LeBron James a reçu un hommage assez poignant de la part de Richard Jefferson.
L’ailier vétéran des Cavs saisit parfaitement l’importance du moment, lui qui a connu deux finales dès ses premières années en NBA sous la coupe de Jason Kidd dans le New Jersey… et qui court après le titre depuis plus de dix ans !
A l’origine du feuilleton potache autour de « Lil Kevin », Jefferson a expliqué l’importance de cette blague récurrente au sein des joueurs des Cavs. « Mini Kevin », c’est un peu le déclic qui a permis à la troupe de l’Ohio de resserrer les liens avant les playoffs.
« C’est normal de spéculer sur le groupe, mais ces histoires ne nous montraient pas tels que nous sommes. Pendant la majorité de la saison, ce n’était pas grave. On ignorait tout ça et on continuait à avancer. Et c’est pour ça que Lil Kev est intéressant car il a coïncidé avec la fin de la saison régulière, quand quelque chose a commencé à se déclencher dans l’équipe. Le changement a vraiment pris corps lors d’un dîner chez LeBron avant le premier tour. »
LeBron James, le stratège
En fin stratège, LeBron James a effectivement réuni ses soldats autour de lui pour un dîner tout particulier.
« On était 15 gars autour de sa grande table à manger. Au milieu du repas, il s’est levé et s’est adressé aux gars un par un. Il a souligné une chose en particulier que chaque gars avait apportée à l’équipe, et il expliquait pourquoi chacun allait être vital pour aller gagner le titre. Et il nous a donné à chacun un petit cadeau, un souvenir. Je ne dirais pas ce que c’est parce que ça doit rester dans l’équipe. Mais ce n’était rien d’énorme. Juste pour marquer le coup. Bron nous rappelait qu’on ne peut réussir à gagner que si on le fait tous ensemble. Il a déjà gagné des titres, on l’écoutait religieusement. »
Une fois en route, le rouleau compresseur de Cleveland a tout écrasé sur son passage dans la conférence Est. Et, en coulisses, les joueurs ont continué de jouer franc-jeu entre eux.
« Après le sweep d’Atlanta, on a eu beaucoup de repos. » ajoute Jefferson dans la Players’ Tribune. « Et c’était crucial de garder cet esprit de camaraderie pendant qu’on attendait la série suivante. Kevin a invité tout le monde pour un dîner chez lui. Channing et moi, on est arrivé trois heures avant pour taper dans le bar de Kevin et jouer avec lui aux fléchettes. Pendant le dîner, on a à nouveau fait un tour de table pour que chacun puisse dire ce qu’il avait à dire. J’étais tellement fier des gars. »
LeBron James, le leader
Rapidement menés 3-1 dans ces finales NBA, les Cavs ne se sont jamais désunis. Derrière leur leader, ils se sont même révoltés pour arracher un match 7 qui risque fort d’entrer directement dans la légende, tant il y a d’enjeux de part et d’autre.
Et au centre de ce moment d’histoire, c’est bel et bien LeBron James qui tire les ficelles. Héros des deux derniers matchs, durant lesquels il a dominé le double MVP en titre et la meilleure équipe en saison régulière de l’histoire, James est en train de rendre justice à sa manière.
« Si je partage ça avec vous, au lieu d’essayer de me détendre, il y a une raison plus personnelle aussi. » conclut Jefferson. « Je ne suis plus un petit jeune. Je n’ai plus 25 ou 30 ans, je ne suis plus un des gars importants. Je m’accroche sur les épaules de quelqu’un d’autre. Je connais mon rôle. Je veux aider l’équipe et faire ma part des choses. Je sais combien c’est difficile d’arriver en finales NBA. Et LeBron m’a impressionné quand on rentrait de la finale de conférence face à Toronto. On était en diagonale sur une table dans l’avion et j’avais le regard un peu perdu. Je secouais la tête. Je n’avais pas remarqué qu’il me regardait. Il s’est levé et s’est assis à côté de moi. Il m’a dit : « Richard, je sais. Je sais. » J’étais encore dans mes pensées, j’étais un peu ému. Il a fini : « Encore quatre, allez. »
Ayant accepté, victoire ou défaite, héros ou loser, d’assumer les attentes de tout une ville, une région, voire un état, LeBron James s’occupe également de ses coéquipiers au jour le jour. Dans les moments clés, James semble avoir su trouver les bons mots, les bonnes réactions. Celles d’un leader en mission…