Et si Kyrie Irving jouait le meilleur basket de sa carrière…

Si pendant les playoffs, la NBA délivrait ses trophées hebdomadaires, il ne ferait aucun doute que Kyrie Irving pourrait prétendre à une récompense. Derrière le métronome LeBron James, le numéro 2 des Cavs mériterait même une place sur le podium officieux des meilleurs joueurs en playoffs et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, il est le meneur de jeu titulaire d’une équipe qui a gagné les dix rencontres qu’elle a disputées depuis la fin de la saison régulière, avec une aisance déconcertante. Puis, sur le plan statistique, le natif de Melbourne a fait oublier une saison régulière sans saveur pour faire montre d’une régularité inégalée par les autres meneurs de jeu encore dans la course au Graal.

Alors que Stephen Curry a été blessé, que Russell Westbrook a alterné performances décisives et choix douteux, ou que Kyle Lowry a de nouveau perdu son basket, le joueur des Cavaliers trace tranquillement sa route. Ce dernier marque près de 24.8 points par match, soit sensiblement le même total que Westbrook (24.9) et même Curry (25.5), à 50% au tir, contre respectivement 40% et 48.6% aux deux autres. Kevin Durant est à 43.6%, Klay Thompson à 45.8%, le tandem des Raptors autour des 36%… En fait, seul LeBron James fait mieux dans cette catégorie sur les postes extérieurs avec ses 52.5%. Et encore, LeBron passe surtout beaucoup de temps de la raquette (ses 17 derniers paniers inscrits dans la peinture). De quoi justement l’encourager à attaquer le cercle.

« Avec ses qualités de dribbleur il est difficile à contenir » commente Tyronn Lue. « Quand il rentre son shoot à mi-distance il est très difficile à défendre. On sait qu’il est dur à défendre en un contre un et comme je l’ai déjà dit, nous voulons qu’il soit agressif, qu’il attaque le cercle, qu’il attaque son défenseur et c’est ce qu’il fait depuis le début des playoffs. »

De gros progrès en défense

Plus finisseur que passeur, l’Australien ne distribue que 5.2 passes par match, la moitié du total de Westbrook mais à peine une unité de moins que Curry et Lowry. Un chiffre qu’il faut relativiser par le fait que le vrai « playmaker » des Cavs n’est autre que LeBron James.

Plus intéressant et précieux pour les Cavs, il ne perd que 1.8 ballon par match, bien loin de Curry (4.5), Westbrook (4.1) et d’un Lowry (3.2) impressionné par le niveau de jeu de son adversaire direct en finale de conférence.

« Il est fantastique à l’heure actuelle » déclare-t-il sans détour. « Il met des shoots, va en transition. Il fait du bon boulot pour choisir ses spots et il est extrêmement efficace. Il est devenu de plus en plus à l’aise au fil de la saison suite à sa blessure et désormais il joue extrêmement bien. »

Au sein des invincibles Cavs, qui ont fait du tir longue distance leur spécialité, Kyrie Irving mène sa troupe avec 50% de réussite et trois tirs primés par match, une adresse que seul son coéquipier Channing Frye surpasse parmi tous les joueurs encore en compétition (55.7%). Le meneur marque, est adroit, joue juste, mais sait aussi défendre sur l’homme. Solide sur ses appuis malgré cette opération au genou qui l’a fait manquer les 24 premiers matches de la saison, Irving mérite plus de considération pour sa défense selon son coéquipier J.R Smith.

« Tout le monde sait que LeBron est bon des deux côtés du terrain, mais je pense que Kyrie n’obtient pas assez de reconnaissance en défense » remarque l’arrière. « Il a fait un incroyable boulot lors des deux dernières séries, sur deux très bons meneurs, et maintenant sur le titulaire au All-Star Game. »

« C’est le Kyrie que j’avais imaginé »

Un match des étoiles auquel il n’a logiquement pas participé. Qu’il s’en serve comme motivation ou pas, Kyrie Irving a haussé son niveau de jeu, à l’image de ses coéquipiers, sans donner l’impression d’être à 100%. D’ailleurs, si ses performances sont remarquables, elles n’étonnent pas son quadruple MVP de coéquipier.

« Le Kyrie que je vois tous les jours quand vous n’êtes pas là, c’est le Kyrie que j’avais imaginé » confie LeBron à ESPN. « Il a muri chaque jour, chaque semaine, chaque mois durant ces deux dernières années, il est devenu un leader et un des piliers de notre équipe. Nous savions tous que c’était un  gamin talentueux, qu’il l’est toujours aujourd’hui, mais sa progression et ce qu’il montre en tant que meneur, en tant qu’un des leaders de l’équipe, c’est la meilleure partie de tout ça. »

Au même titre que le débat sur le niveau des Cavaliers, la concurrence proposée jusqu’à maintenant par les autres équipes de la conférence Est n’est peut-être pas à la hauteur. Et encore, puisque Irving s’est coltiné Reggie Jackson, le duo Schroder-Teague et désormais Kyle Lowry. Ce n’est pas du niveau d’un Westbrook, Curry ou Lillard, mais c’est ce qui se fait de mieux à l’Est avec Isaiah Thomas.

Mais comme c’est valable pour les critiques autour de son équipe, il fallait arriver jusque-là, en finale de conférence à 2-0 sans perdre le moindre match. Ce que Cleveland et Kyrie Irving ont fait, avec la manière.

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