Les attentes, Damian Lillard les assume avec plaisir, lui qui toute sa vie de basketteur a dû faire mentir la défiance. Par contre il n’aime pas les tapes dans le dos et les enthousiasmes de la « hype ». Il s’en méfie. La cohésion des inattendus Blazers a principalement résidé sur un esprit de camaraderie né d’une semaine de cohésion à San Diego, sur invitation de « Dame ».
« Si je devais devenir le patron de cette équipe, il fallait que nous soyons tous amis en dehors des parquets. Je fonctionne comme ça », confiait le meneur pendant les playoffs. Comme l’analysait récemment The Oregonian, Lillard a réussi là où Aldridge a échoué : savoir donner une âme et un coeur aux Blazers.
« Je m’inquiète des effets des tapes dans le dos »
Quand Aldridge était le boss, Lillard ne pouvait pas organiser son rassemblement estival. Il n’en avait peut-être pas alors la légitimité, primo. Secundo, les vies personnelles de Lopez, Batum, Matthews les auraient empêchés de participer à ce « spring break » de plagistes NBA. Le renouvellement de l’effectif et un méga-contrat ont changé la donne et le résultat, c’est une bande de potes qui a usé les nerfs et les cannes des Warriors en demi-finale de conférence.
Dans l’avion du retour entre San Francisco et Portland, Lillard avait déjà l’esprit tourné à la saison prochaine. Celle de la confirmation. Celle de la pression.
« Je suis déjà tourné vers l’année prochaine et je m’inquiète de l’effet sur le groupe des réactions extérieures, des tapes dans le dos, des expectatives », confie à AP le possible meneur de Team USA aux JO de Rio. Contrarié par ce qui attend les Blazers – qui ont une enveloppe confortable pour dépenser cet été – l’oublié du All Star Game 2016 espère que le piège des tressages de laurier ne contrariera pas l’avènement programmé d’un outsider pour le titre.
« Personne n’est comme ça dans l’équipe. Nos gars ont faim, ils sont humbles et bossent dur. Nous avons eu un aperçu cette saison de ce que nous sommes capables de faire et du travail que cela nécessite pour y arriver. »
Pour son leader, ce groupe est spécial. « Nous voulons d’abord gagner et chacune se soucie de l’autre. Je ne crois pas que ce soit très commun aujourd’hui en NBA », estime Lillard, qui a déjà annoncé qu’une majorité de l’effectif passera une partie de l’intersaison ensemble à jouer aux rats de gymnase.
Les dîners communs et les sorties dans les rampes des skate-board – dont celle de Portland filmée par le « local » Gus Van Sant dans « Paranoid Park » – ont fait leur effet. La cohésion est totale et sincère.
Qui va rester ?
Reste au GM Neil Olshey et au front office à décider de conserver ou pas l’effectif. Moe Harkless, titulaire sur onze matches de playoffs, Allen Crabbe et Meyers Leonard sont des free agents protégés, Gerald Henderson, Chris Kaman et Brian Roberts sont eux non protégés. Henderson, Crabbe et Leonard ont déjà annoncé qu’ils voulaient rester. C.J McCollum, Al-Farouq Aminu et Mason Plumlee sont sous contrat. Terry Stotts lui devrait être rapidement prolongé. En clair, il ne manque qu’une ou deux recrues pour franchir le niveau supérieur, et le nom de Dwight Howard a déjà été avancé…
Après le « Ne doute jamais Rip City » de la fin de saison, Damian Lillard a déjà préparé le slogan de la saison prochaine : « Ne rien accepter ». Il s’explique.
« Personne ne nous attendait à ce niveau et notre force a été de ne pas accepter ces attentes, de se fixer nos propres objectifs avec notre propre culture de groupe. L’an passé c’était « ok allons sur le parquet et soyons compétitifs ». La saison prochaine ça devra être « OK, allons sur le parquet et repartons vainqueurs. »