Comment le Heat écarte la raquette malgré son manque de shooteurs extérieurs

Alors que son équipe avait été dominée dans les grandes largeurs lors du Game 1 de la série, Steve Clifford a été interrogé pour savoir s’il devait amener plus d’attaque dans son cinq de départ, en essayant d’écarter Hassan Whiteside du cercle. Mais le coach des Hornets a répliqué en assurant que ce n’était pas le problème.

« Le problème, c’est que nous n’avons pas réussi à défendre du tout », déclarait-il au Miami Herald. « C’est ça qu’on doit réparer. Il faut trouver des ajustements des deux côtés du terrain mais notre attaque a été assez bonne pour gagner. Le Heat a marqué 1.42 point par possession, ce qui doit être le plus haut ratio de l’année, toutes équipes confondues. Ils nous ont secoués. Changer le cinq de départ pour amener plus d’attaque, ce n’est pas notre priorité. Il faut surtout qu’on défende ».

Un système de mouvements à partir de la ligne de fond

L’entraîneur rendait d’ailleurs hommage à son homologue, Erik Spoelstra.

« Je l’ai déjà dit mais il a fait un travail incroyable pour tirer le meilleur de son effectif et jouer sur ses forces, même s’ils n’ont pas beaucoup de shooteurs extérieurs. Ils utilisent des gars le long de la ligne de fond, ce qui est assez courant dans la ligue. Mais ils le font avec leurs extérieurs et leurs joueurs au poste, ce qui l’est beaucoup moins. Ils font ça de façon aléatoire. Ce n’est pas toujours en début de possession, où on peut s’organiser parce qu’il suffit de le voir. Ça change totalement la couverture sur le pick-and-roll. En ce sens-là, ils sont uniques. Aucune autre équipe NBA ne fait ça et ils se sont adaptés en cours de saison ».

En effet, avec la perte de Chris Bosh et le manque de shooteurs extérieurs (498 tirs à 3-points cette saison, soit la 28e équipe NBA dans le domaine), Miami devait trouver une solution pour faire tourner son attaque.

Avec ses assistants, Erik Spoelstra a donc développé ce système de mouvements le long de la ligne de fond. Même avec l’arrivée de Joe Johnson, le Heat manque de joueurs capables de prendre feu de loin et l’intérieur qui coupe vers le cercle sur le pick-and-roll, en général Hassan Whiteside, était souvent attendu par l’aide. Et comme le géant floridien n’est pas Draymond Green et qu’il ne sait pas trouver ses coéquipiers démarqués à l’extérieur, Miami était souvent piégé.

Des diversions pour éloigner l’aide du pick-and-roll

Alors, comment faire pour donner de l’espace à Hassan Whiteside sans shooteur extérieur ?

La réponse est claire : la diversion. Car au moment où le Heat joue son pick-and-roll, il y a très souvent un joueur extérieur placé ligne de fond (Luol Deng, Joe Johnson, Dwyane Wade…) qui bouge au même moment. Sur cette action, on voit ainsi Dwyane Wade combiner avec Hassan Whiteside pendant que Luol Deng coupe dans le dos de la défense.

La défense des Hornets sur le pick-and-roll du Heat a été calamiteuse lors du Game 1, mais ces coupes incessantes ont également mis Marvin Williams à la torture. Habituellement chargé de venir couvrir le cercle face aux équipes classiques, qui laissent un shooteur dans le corner, l’ailier fort a été surpris et on le voit ainsi s’occuper de Luol Deng, laissant Jeremy Lin face à un Hassan Whiteside beaucoup trop grand et beaucoup trop puissant pour le meneur.

Sur cette autre action, on le voit s’époumoner pour demander à Courtney Lee de changer sur Dwyane Wade afin de lui laisser Hassan Whiteside. Coincé de son côté entre un Dwyane Wade qui avait coupé au moment du pick-and-roll et Luol Deng de l’autre côté, il n’a pas le temps de revenir sur son joueur, qui inscrit son tir dans un fauteuil.

Avec cette diversion au moment du pick-and-roll, le Heat réussit ainsi à libérer Hassan Whiteside dans la peinture en écartant une aide, alors même que c’est pour cette même raison que les équipes placent généralement un shooteur extérieur dans le corner. Et si l’aide vient quand même, l’extérieur qui a coupé se retrouve de son côté avec de l’espace pour travailler puisque ce système de double mouvement simultané oblige la défense à faire des choix rapides.

Un bon moyen de torturer les adversaires, et Charlotte peut en témoigner après le Game 1.