Matt Barnes : « On part à la guerre avec des petites cuillères »

S’ils ont réussi à tenir un écart respectable presque de bout en bout, les Grizzlies n’ont pas encore pesé bien lourd face à l’armada texane des Spurs. En cruel manque de talent offensif, Memphis s’est reposé davantage sur son assise défensive, mais ça n’a évidemment pas suffi face à San Antonio. 

Une série à sens unique

« On part à la guerre avec des petites cuillères, » explique un Matt Barnes inspiré. « On va devoir tenter quelque chose de nouveau pour inverser la tendance à la maison. »

La métaphore utilisée par l’ailier des Grizz est assez bien trouvée : il faudrait un véritable exploit pour que Memphis puisse emporter, ne serait-ce qu’un match, dans cette série à sens unique. Avec le Game 3 qui va se dérouler dans le Tennessee, il faut espérer un sursaut d’orgueil devant leur public pour les Grizzlies.

« Je ne veux pas jouer 20 minutes et me faire battre comme ça, » poursuit Matt Barnes. « Je veux jouer 40-45 minutes et donner tout ce que j’ai. Je ne veux rien garder. Je ne suis même pas fatigué, c’est frustrant. J’espère qu’au prochain match, on va pouvoir tout donner et on verra ce qui se passe. »

Jamais en position de rivaliser avec les Spurs sur ces deux premières manches, Memphis doit effectivement essayer un coup de poker. À l’instar des Mavs qui ont réussi à s’accrocher face au Thunder pour créer la surprise au match 2, les Grizzlies vont devoir jouer plus dur encore en défense, et croire au miracle en attaque.

« C’était un match très compliqué pour nous, » a facilement avoué Dave Joerger en conférence de presse hier soir. « On finit à 2/14 à trois points, on rate 8 lancers. On n’a pas réussi à scorer suffisamment. Mais il faut rendre hommage à leur défense. Ils sont physiques, ils sont longs. Et puis, ils ont un effectif qui leur permet de faire rentrer d’autres gars capables de scorer. Ils ont encore fait l’écart mais je suis fier de nos gars. »

Une des clés de la série, et une des raisons principales de ces victoires sans appel, c’est que Zach Randolph est pour le moment parfaitement muselé par LaMarcus Aldridge.

Des tirs extérieurs pour libérer Zach Randolph

Les deux anciens ailiers forts de Portland (successivement) se livrent un gros duel sous les panneaux, et le Spur s’en sort plutôt bien en défense, s’attirant même les louanges de Gregg Popovich.

« LaMarcus a été excellent en défense. On n’a pas lancé de prises à deux sur [Randolph]. S’il venait en pénétration, on essayait de fermer l’espace mais c’est LA qui a géré la situation et il mérite la grande majorité du crédit pour avoir défendu aussi bien sur un bon joueur. »

Pour Dave Joerger, comme pour Vince Carter, il va falloir trouver plus d’adresse extérieure pour venir en aide à Zach Randolph, bien isolé face au duo Tim Duncan – LaMarcus Aldridge.

« Ils ont beaucoup de taille et ils essaient de l’enfermer dans la peinture, » ajoute le coach. « Ça vient de la ligne de fond, de l’opposé. On doit rentrer nos tirs extérieurs car jusqu’à maintenant, Zach est toujours pris à deux voire plus. Si on commençait à mettre nos tirs, ça l’aiderait grandement. »

Moins adroit qu’au premier match, Vince Carter (4 points à 2/7 aux tirs) est bien conscient de la difficulté de la tâche.

« On doit être là quand [Zach] a besoin d’une solution extérieure. On doit bouger davantage sur le côté faible pour proposer des choses. Il faut essayer au maximum de lui donner de l’espace au poste bas. Et pour ça, on doit rentrer nos tirs. »

Malheureusement, quand les extérieurs capables de rentrer des tirs de loin se comptent sur les doigts d’une main, c’est une mission qui paraît bien compromise. Jordan Farmar, Lance Stephenson, PJ Hairston et évidemment Barnes et Carter, voilà les joueurs qui vont devoir dépasser leurs propres limites si Memphis ne veut pas se prendre un coup de balai…