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Los Angeles, VIP mais pas MVP

lakers-ambianceComme Benjamin en cours de saison régulière, Emmanuel, l’envoyé spécial de Basket USA à Los Angeles, le soulignait après le Game 1 : les Finales NBA sont loin de mettre le feu au Staples Center…

Faut-il s’en étonner ? Non puisqu’à chacun de nos reportages sur la Côte Ouest, nous avons déploré le côté trop « bling-bling » du public californien. C’était le cas il y a deux ans pour le dernier affrontement Celtics-Lakers.

En juin 2004, Jack Nicholson était resté sur sa faim. La caravane des Finales NBA s’était arrêtée à Los Angeles pour deux matches seulement. Déjà en difficulté au moment de quitter L.A. (1-1), le quatuor Payton-Kobe-Malone-Shaq allait exploser à Detroit, perdant trois rencontres d’affilée chez les Pistons (une première dans l’histoire pour l’équipe accueillant les trois matches du « milieu » dans le format 2-3-2). La série ne revint donc jamais sur la Côte Ouest. En 2008, le Staples Center eut certes droit à ses trois matches de gala mais la défaite des Lakers dans le Game 4 (97-91) eut pour effet de renvoyer les stars hollywoodiennes dans leur tour d’ivoire. Pour le Game 5, elles restèrent cloîtrées dans leur cocon doré de Beverly Hills. Les seuls à répondre présent furent l’indéboulonnable Jack Nicholson et Dyan Cannon, nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1969 (« Bob & Carol & Ted & Alice ») et 1978 (« Heaven can wait »).

3 700 $ pour un siège VIP en Finales

« Cette saison fut un miracle total pour les Lakers du début à la fin », racontait-elle dans les travées du Staples Center. « Gagner ou perdre n’a plus vraiment d’importance aujourd’hui. Je suis fière de ces gars et de cette équipe. Ils sont mes champions ! »

Dyan Cannon a connu le showtime des années 80. C’est à cette époque qu’elle avait obtenu un abonnement à l’année. Par l’intermédiaire de son ex-mari.

« Quand nous avons divorcé, il a gardé la maison et la voiture. Moi, j’ai gardé le siège pour les matches des Lakers ! »

Sachant que l’occupation du siège en question s’élève à 2 300 $ en saison régulière et 3 700 $ pour les Finales… Excessif ?

« Pas pour être vu au Staples Center », nous expliquait Michael Levine, Public Relation du showbiz dans l’enceinte des Lakers. « Les fauteuils proposés aux stars sont idéalement placés par rapport aux photographes et aux caméras. C’est dans la culture de cette ville qu’est Los Angeles. No visibility, no relevancy. »

Pas de visibilité, pas de médiatisation. Seulement, comme le titrait le « Los Angeles Times » avant le dernier match au Staples Center, remporté 103-98 par les Lakers, « real fans (are) missing ». Les « vrais » supporters de l’équipe pourpre et or faisaient cruellement défaut. Sans eux, l’ambiance n’était plus la même. Pour aligner les brochettes de stars, en revanche, impossible de trouver mieux que le Staples Center. David Beckham, qui traînait son spleen au L.A. Galaxy (soccer), était toujours bien placé avec son fils Brooklyn. Aux premières loges pour assister à la bérézina du Match 4, perdu par Los Angeles après avoir compté 24 points d’avance, on trouvait également Denzel Washington, Will Smith, Tobey Maguire, Jennifer Garner, Dustin Hoffman, Matt Damon, Ben Affleck ou encore Flea, le bassiste du groupe Red Hot Chili Peppers. Que du beau linge.

Le coup de gueule de Flea (Red Hot Chili Peppers)

Ici, pas de mascotte ni de jeux populaires comme dans les autres salles NBA.

« Ça ne colle pas à l’image du public qui vient voir les Lakers », explique encore Michael Levine.

D’où une certaine propension à l’ennui, pour peu que l’adversaire mène au score. Encore heureux que les Laker girls soient là pour animer les temps morts ! Flea expliqua que le public n’était pas le même que durant la saison régulière, d’où cette ambiance « really quiet ».

« La plupart des gens qui étaient là se sont déplacés parce que c’était une Finale NBA contre Boston, l’événement à ne pas manquer », soulignait-il à l’issue du Match 4. « Quand les Lakers se sont retrouvés menés au score après avoir compté jusqu’à 24 points d’avance, il aurait fallu être derrière eux, les encourager deux fois plus. Au lieu de ça, le public a fait l’inverse, il s’est tu. Ce n’est pas cela, une salle qui vibre basket… »

Plus tôt dans les playoffs, le Staples Center faisait réellement communion avec son équipe. Les « vrais » fans des Lakers donnaient de la voix pour pousser les leurs.

« Rien à voir avec la Finale NBA », nous a-t-on confirmé plusieurs fois.

On apercevait aussi nettement moins de jerseys jaunes dans la salle. Un signe qui ne trompe pas. Les fidèles et les habitués avaient fui les lieux, horrifiés par le prix des places. Flea encore :

« Imaginez 20 000 personnes qui commencent à regarder leurs pompes. Un silence lourd s’installe. Très vite, on obtient une belle marche funèbre de zombies… »

La Kiss cam, unique distraction avec les Laker girls

Constat sévère mais juste. Seule la « Kiss cam » apportait un peu de « chaleur » dans cette salle immense et comme déshumanisée. Lorsqu’elle s’est attardée sur Will Smith, ce dernier s’est jeté sur sa compagne pour mieux l’enlacer. Will a joué son rôle jusqu’au bout, se relevant comme s’il avait embrassé son épouse en apnée. Même chose avec Dustin Hoffman lors du match précédent. Les étoiles d’Hollywood étaient disposées à jouer le jeu. Michael Levine et John Black, autre Public Relation des Lakers, ne firent aucun commentaire sur le sujet.

« On ne communique pas sur les people. » (John Black)

Pour mieux les préserver ? Mouais… Avant chaque match au Staples Center, une liste de noms ronflants circulait avec le numéro du siège attribué à chacun. Objectif : permettre aux photographes de mieux les shooter… Avant le Game 1, nous nous étions procuré cette liste. On y trouvait Antonio Banderas, Andy Garcia, Cameron Diaz, Spike Lee, Hugh Hefner, le proprio de « Playboy Magazine », accompagné des quatre filles plantureuses vivant avec lui… Cette liste circulait dans un crew très limité comprenant essentiellement des journalistes reporters d’images. A chaque rencontre, la brochette de stars débarquait selon le même rituel. Le « God Bless America » était interprété par une vedette de la chanson ou un candidat de l’émission « American idol » (qui a inspiré « Nouvelle star »). A l’approche du coup d’envoi, les bodyguards cadenassaient les lieux. Prise de risques minimale… Un tapis rouge était déroulé pour les stars et il n’était pas possible d’accéder au gratin puisqu’une entrée leur était réservée. La « chairman room », sorte de bunker, permettait aux beautiful people de retourner directement à leur limousine quand ils le désiraient.

Los Angeles démobilisé

Jack Nicholson, lui, est un irréductible. Même les mi-temps, il les passe sur le parquet, une bouteille de flotte glissée sous son siège, placé à quelques mètres du banc adverse. Normal. Chez les Lakers, Nicholson est le pendant de Kobe Bryant en tribunes. Le MVP du public. Peu témoignent la même assiduité et le même engouement pour la franchise californienne. Depuis quatre saisons, les lumières de la salle sont éteintes durant le match pour mieux éclairer le jeu. Raison invoquée : les fans lambda passaient plus de temps à observer les stars qu’à suivre l’équipe !

Tour à tour, Kareem Abdul-Jabbar et Magic Johnson se sont présentés devant le public pour exhumer le parfum des Lakers-Celtics d’antan mais il ne s’attardèrent pas sur le parquet. La réplique gigantesque du trophée Larry O’Brien plantée sur Star Plaza, l’entrée royale du Staples Center, n’obtint pas le même succès qu’au TD Banknorth Garden. Et seuls les playgrounds de Figueroa Street étaient vraiment fréquentés avant chaque rendez-vous des Finales. Pas sûr que ce public-là ait suivi les affrontements Lakers-Celtics à l’intérieur du vaisseau pourpre et or… Il y a 27 ans, Paul Pierce jouait lui aussi sur le bitume, du côté d’Inglewood, avant de supporter Magic et les siens devant un minuscule écran de télé (voir « Paul Pierce, le Californien »). Aujourd’hui, il est revenu en Californie pour s’imposer avec l’ennemi juré. Ça calme. Mais en fin de compte, les people de Los Angeles s’en foutent. Leurs préoccupations sont ailleurs. A Hollywood, à Malibu, à Santa Monica, sur Venice Beach, à Beverly Hills, autant de noms qui font rêver en Californie. Les autres fans tentaient de noyer leur déception à coups de « Boston sucks, Boston sucks ». La vulgarité n’a pas de prix. Surtout à L.A. Nous avons rencontré aux abords du Staples une femme qui détenait une place à 2 000 $.

« Je pourrais la revendre 3 000 $ mais mon mari a vraiment envie d’assister au match, alors je vais l’accompagner ».

Et la passion du basket dans tout ça ? A quelques heures du Game 3, les supporters des Lakers pouvaient encore se pavaner. Un Californien bon teint, sunglasses immenses sur le nez, chaîne en or et tatoos m’as-tu-vu, interpellait quelques fans des Celtics.

« Vous avez vécu un rêve, il est temps pour vous de connaître le cauchemar »

Oui, tout était encore permis pour la nation purple and gold. Bob Ryan, reporter du « Boston Globe », a couvert vingt Finales NBA. Au sujet du Staples Center, il notait ceci :

« C’est à Los Angeles que l’on trouve la présentation des starting lineup la plus sobre, comme au temps du vieux Forum d’Inglewood. Cette salle est une librairie, une bibliothèque du basket comparée aux autres enceintes de la NBA. Pas de feux d’artifice, pas de sonorisation surpuissante… Le présentateur, Lawrence Tanner, fait dans la tradition. L’ambiance est exactement la même qu’il y a 26 ans. »

Comme quoi, tout n’est pas négatif ! Nous avons même eu le plaisir de tester une suite absolument sublime pour un match des Los Angeles Sparks contre les Shocks de Detroit (WNBA). Quel régal de voir évoluer Candace Parker, la nouvelle merveille du basket US féminin, et l’inusable Lisa Leslie. Avec un public très différent. Forcément porté sur la WNBA. Bob Ryan aurait apprécié.

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