Devin Booker, la progression tranquille

Plus jeune joueur de la NBA cette saison, Devin Booker ne fait aucun complexe par rapport à ses aînés et continue d’épater la galerie. Après cinq matchs commencés dans le cinq de départ, l’arrière des Suns a retrouvé sa place sur le banc face aux Hornets mais ça ne l’a pas empêché de signer le premier double-double de sa jeune carrière avec 17 points et 10 rebonds en 32 minutes pour une première victoire en neuf matches. Réputé pour ses qualités de shooteur, il n’avait pourtant converti que 2 de ses 13 tentatives avec l’étiquette de titulaire mais il s’est rattrapé face à Charlotte avec 3 réussites sur 5 tirs tentés. Depuis le début de la saison, il tourne ainsi à 50% de réussite dans les tirs primés (25 sur 50), ce qui le place logiquement en tête du classement chez les débutants.

« Je suis un rookie, » rappelle Booker à l’Arizona Republic. « Je ne veux pas donner l’impression de forcer les choses. Tenter un très grand nombre de tirs quand on est un jeune joueur, cela ne donne pas forcément une bonne image de soi. J’ai toujours tenu à jouer du mieux possible et avec intelligence. Je sens que parfois ils voudraient que je prenne un shoot, mais je peux trouver une position encore meilleure pour un coéquipier. Et ce même si on me dit qu’on préfère que ce soit moi qui le prenne. »

Remplaçant à Kentucky la saison passée, Booker a encore du mal à s’ajuster au rythme intense d’une saison NBA, à sa longueur et au calendrier parfois très usant.

« C’est super de se dire que l’on va jouer en « back-to-back » car ça fait deux opportunités de jouer, » déclare Booker. « Mais une fois sur le terrain, c’est une autre affaire. Je ne sens plus mes jambes ou il est difficile de respirer. On attend de nous d’être au top peu importe les circonstances et il faut donc prendre soin de son corps. »

Après un début de saison où il n’était qu’une simple rotation, Booker a vu son temps de jeu grimper en flèche depuis Noël et la blessure d’Eric Bledsoe puisqu’il passe désormais une demi-heure sur le parquet par rencontre. Très bon shooteur, il ne veut pas se cantonner à ce rôle en NBA et travaille les autres aspects de son jeu offensif comme les floaters ou le jeu au poste, mais aussi le rebond.

« Je fais ce que l’on me demande pour aider l’équipe à gagner, » explique simplement Booker. « Quand on joue avec un petit cinq, avec PJ Tucker au poste d’ailier fort, je sais que je dois être plus actif au rebond et c’est ce que j’ai fait. »

Beaucoup de rookies rencontrent le « rookie wall » pendant l’hiver avec un essoufflement de leurs performances. Ce n’est pas encore le cas de Booker.

« Quand on regarde quelques uns des grands joueurs dans cette ligue, la plupart ont connu des hauts et des bas lors de leur première ou deuxième saison, » déclare le coach Jeff Hornacek. « Avec Devin, ce sont essentiellement des hauts. Il va apprendre les ficelles du métier avec le temps et il aura une très belle carrière en NBA. »