Un Monta Ellis aux deux visages

« On sait ce qu’il peut faire contre ses anciennes équipes. »

Rick Carlisle avait beau prévenir avant le match, Monta Ellis a tout de même fait très mal aux Mavs hier soir. En fait, il a réussi à le contenir pendant une mi-temps, mais l’arrière des Pacers a fini par faire craquer ses anciens coéquipiers de Dallas en troisième et dernier quarts. 

0/9 puis 7/8 aux tirs

Ellis a pourtant commencé très doucement sa soirée. Bien tenu en respect par Raymond Felton, le néo-Pacer est passé à côté de sa première mi-temps. Il a même réalisé son pire début de match de la saison avec 9 tirs tentés… et aucune réussite !

« En première mi-temps, j’avais de bonnes positions mais ça ne voulait pas rentrer. Les coaches ont insisté pour que je continue à prendre mes tirs et que je reste agressif. J’ai eu des tirs faciles et mes tirs ont ensuite pu trouver la cible. Ce n’était rien de personnel, mais Dallas a commencé à parler un peu plus et à vanner en deuxième mi-temps. Et ça m’a probablement lancé. »

Tout a commencé par un petit tir ligne de fond. Monta a alors pris le temps de lancer un regard de défi au banc texan. Puis, c’est un layup après interception avant un nouveau panier en double pas sur une nouvelle balle perdue des Mavs qui ont contribué à lancer pour de bon la « balle du Mississippi ».

Après son horrible 0/9, Ellis a en effet redressé la barre de manière spectaculaire avec un 7/8 quasi-parfait après la pause. Avec 13 de ses 19 points en troisième quart, Monta a permis aux Pacers de faire l’écart. Et Dallas n’a jamais pu revenir à hauteur…

« Monta est arrivé à un point maintenant où il se fiche de marquer 25 points par match. » ajoute Frank Vogel sur NBA.com. « Ce qui lui importe, c’est par contre de gagner chaque match. J’adore qu’il soit entièrement concentré sur la gagne. »

Le scoreur patenté devenu capitaine de route

C’est effectivement une belle évolution pour le scoreur patenté qui irritait quotidiennement Don Nelson quand Ellis débarquait en NBA du côté de Golden State. Désormais assagi, et ayant beaucoup évolué au contact de Rick Carlisle justement ces deux dernières saisons, Ellis a néanmoins plusieurs soucis à régler dans son adaptation à Indiana.

La première chose, c’est qu’Ellis s’est fait opérer au genou cet été. Et il semblerait que les douleurs ne soient pas encore totalement résorbées (tout comme un problème lancinant à l’épaule). A 30 ans, Ellis fait figure (un peu comme Iverson avant lui) d’anomalie avec son physique fluet et sa capacité à durer dans une ligue si compétitive.

Et puis, la seconde chose, c’est que l’équilibre interne des Pacers est assez différent de celui des Mavs. Fournisseur officiel de bons ballons à Dirk Nowitzki pendant sa période texane, Ellis doit désormais s’habituer à un tout autre régime, en compagnie de Paul George. Ce dernier revient de blessure, et il veut beaucoup toucher le ballon, que ce soit aux tirs mais aussi dans la création du jeu. C’est une nouvelle donne pour Monta pour sûr.

« Dirk avait besoin de Monta dans le pick & roll. Paul est très différent. » précise de fait Nate McMillan, l’assistant coach des Pacers sur l’Indy Star. « Il joue dans le périmètre aussi et tient beaucoup le ballon. Monta doit donc jouer un rôle complètement différent. Frank commence à comprendre un peu mieux comment l’utiliser à meilleur escient. On devrait s’orienter à terme vers un système où l’un et l’autre jouent ensemble mais aussi jouent l’un sans l’autre pour s’assurer qu’ils aient suffisamment de ballons. »

Moins demandeur, car probablement encore limité physiquement, Monta Ellis peut donc à chaque match sortir de sa boîte et placer ses Pacers sur orbite. Hier soir face à son ancien club, où il appréciait être et où il était très apprécié, Ellis a brillé et cela pourrait bien être un moment clé de son parcours dans sa nouvelle franchise.

https://www.youtube.com/watch?v=wRIvckqCfo0