Sur le plan statistique, Kevin Garnett réalise une saison presque anecdotique (3 points et 5 rebonds en 16 minutes) mais ce n’est ni le plus important, ni la principale raison de sa présence aux Wolves.
À presque 40 ans, le MVP 2004 est revenu dans la franchise de ses débuts pour jouer le rôle de mentor auprès des jeunes et notamment des deux derniers premiers choix de la draft. Objet de la première leçon, l’attitude. Même si Garnett, qui est un maître en la matière, explique que ça ne peut pas vraiment s’apprendre.
« Vous ne pouvez pas enseigner l’attitude bestiale. Soit c’est en vous, soit ça ne l’est pas. Vous ne pouvez pas aller au magasin et acheter un pack de six bouteilles de « bestial ». Ça ne marche pas comme ça, » explique-t-il à ESPN.
Intense comme personne, la rencontre avec Garnett est un moment particulier pour un jeune joueur au point que Danny Ainge (Boston) reconnait même qu’il avait parfois un peu peur pour ses jeunes, mais Garnett assure qu’il est loin d’être un bourreau sadique.
« Je l’ai toujours dit : je ne marcherai pas sur quelqu’un qui n’a pas envie de se faire marcher dessus. C’est une ligue sans fioriture. Si vous n’êtes pas impliqués aujourd’hui, et je veux dire vraiment impliqués, ils vous remplaceront demain. »
« Il n’y qu’une chose qui peut tout gâcher : c’est l’ego »
Outre son palmarès, Kevin Garnett est surtout un exemple de longévité à très haut niveau. On rappelle qu’il est arrivé dans la ligue en 1995 et qu’il tourne en moyenne à 18 points et 10 rebonds en carrière.
Même s’il peut se montrer dur, voire parfois injuste, KG est un vrai puits de science pour des joueurs comme Andrew Wiggins et Karl Anthony-Towns qui pourraient devenir dans les années à venir le meilleur duo de la franchise depuis… Kevin Garnett et Stephon Marbury.
« Je suis très vrai avec ces gars maintenant. Je leur dis les choses directement, telles qu’elles sont. Je leur dis qu’il n’y a qu’une chose qui peut tout gâcher : c’est l’égo. Je leur dis parce que je le l’ai vécu. Parce que c’est ce qui a tout gâché avec Steph. »
Amis dès les premiers instants, Garnett et Marbury avaient vu leur duo se séparer après seulement deux saisons. En effet, les Wolves avaient prolongé Garnett pour un contrat historique de 126 millions. Au moment de prolonger Marbury, ils ne disposaient plus « que » de 71 millions. Marbury ne l’a pas supporté et après ça, leurs rapports n’ont plus jamais été les mêmes.
« Je commence à savoir quelle est mon utilité »
Si tous les anciens joueurs des Wolves s’accordent à dire que Garnett n’était pas le responsable de ce divorce, il n’empêche que l’intérieur a été longtemps marqué par celui-ci et il espère épargner à ses jeunes coéquipiers ce genre de mésaventure.
Sur le terrain, à l’entraînement, dans le vestiaire ou au détour de ses conversations, Garnett transmet donc son immense connaissance d’une ligue dans laquelle il n’a plus rien à prouver.
« Je suis le OG, ‘the Original Gangster’. C’est comme quand vous allez dans un quartier, qu’ils vous voient et qu’ils disent : Voilà le OG. C’est un signe de respect. OG comme le vieux gardien (old guard) ou comme la vieille génération (old génération). Ces gars sont la jeune génération. C’est leur ligue maintenant. Je n’ai pas de problème à être leur OG. C’est ce que je suis. Je commence à comprendre mon utilité. Chaque jour, c’est de plus en plus clair pour moi. »
Soutenu dans son rôle par les vétérans Tayshaun Prince et Andre Miller, Kevin Garnett n’a peut-être plus les jambes mais il a trouver un autre moyen de peser sur sa franchise et de laisser un peu plus son empreinte sur une ligue qu’il aura définitivement marquée. Kobe Bryant pourrait peut-être s’en inspirer.