Ancien joueur de Villeurbanne et Paris dans notre championnat, Jay Larranaga est désormais assistant coach chez les Celtics, auprès de Brad Stevens, l’un des tout meilleurs techniciens du championnat américain.
Il joue contre un jeune Tony Parker
Au gré des NBA Global Games, Jay Larranaga revisite sa propre carrière en passant successivement à Milan puis à Madrid, deux clubs dans lesquels il a évolué.
« J’ai joué pour Milan et pour Madrid pendant ma carrière, et mon expérience à Madrid fut très bonne puisqu’on a terminé la saison avec le trophée de champion » rappelle-t-il sur NBA TV. « Ce que je retiens surtout de mes différents passages en Europe, c’est que j’ai connu pas mal de futurs joueurs NBA quand ils étaient très jeunes. J’ai vu Tony Parker quand il avait 15 ou 16 ans [en fait 18 ans, à Paris en 2000, quand Larranaga était à l’Asvel], Marco Belinelli quand il était jeune. C’est toujours particulier de suivre leur parcours et d’avoir maintenant à coacher contre eux. »
Non-drafté à sa sortie de la petite fac de Bowling Green, l’irlando-américain a passé, sauf une exception à Jacksonville, la totalité de sa carrière en Europe, plus précisément à cheval entre l’Espagne, l’Italie et la France. Du coup, Jay Larranaga se sentait presque plus européen qu’américain quand les rencontres NBA – Europe se déroulaient dans les années 1990-2000.
« Je me sens un peu coupable de dire ça, mais dans mes dernières années en Europe, je supportais les clubs européens contre les franchises NBA. Je voulais que l’équipe européenne gagne car la NBA manquait encore de respect aux autres équipes. Maintenant, le niveau est beaucoup plus homogène avec des joueurs qui ont déjà joué en NBA ou qui ont des aspirations de jouer en NBA de part et d’autre. C’est toujours intéressant de voir ces clubs de différents championnats s’affronter. »
« Il y a 20 ans, la NBA était isolée dans le monde du basket »
Débutant dans le coaching à la barre de la sélection irlandaise, la terre de ses ancêtres, Jay Larranaga est rapidement passé par la D-League (Erie Bayhawks) avant de rentrer de plain pied dans le giron des Celtics. Assistant à Boston depuis maintenant trois ans, l’ancien pensionnaire de Pro A amène son expérience de l’étranger et son ouverture d’esprit à un coach qui n’en manque déjà pas.
« Quand je suis arrivé en Europe en 1997, je me suis rendu compte que les Etats-Unis et la NBA étaient assez isolés dans le monde du basket. Non seulement au niveau de la culture, mais au niveau de la façon de faire, de la philosophie. Il y a beaucoup de bonnes choses à prendre à l’étranger. »
Et pour cause, avec les arrivées cumulées des Ettore Messina, David Blatt, Neven Spahija à différents postes dans des staffs NBA, Jay Larranaga participe activement au mélange des genres et, somme toute, à l’enrichissement du coaching. Les savoir-faire ne sont plus aussi tranchés entre un monde américain recroquevillé sur lui-même (les défaites américaines au Mondial 2002 ont irréversiblement changé la donne) et le reste du monde d’autre part.
Les pays du monde entier, et l’Europe a fortiori, ne sont plus à essayer tant bien que mal de raccrocher les wagons derrière la locomotive américaine. Ils sont désormais côte à côte avec les coachs NBA, à enfourner le charbon dans la chaudière.