Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque. Aujourd’hui, place aux Celtics qui ont créé la surprise de se qualifier en playoffs l’an passé. Avec un recrutement intelligent cet été, la franchise la plus titrée de la NBA veut continuer sa progression.
ÉTAT DES LIEUX
L’ère du « Big Three » à Boston est bel et bien révolue. Après le transfert en cours de saison de Rajon Rondo, ainsi que celui de Jeff Green, Danny Ainge a voulu ouvrir un nouveau cycle l’an passé. Avec Brad Stevens aux manettes, les Celtics ont choisi de jouer avec un effectif sans aucune star, mais avec beaucoup de jeunesse et de culot. Le meneur feu-follet, Isaiah Thomas, en est le parfait symbole avec sa capacité à torturer n’importe quelle défense dans un bon soir.
Appelés à terminer la saison en roue libre après lesdits transferts, les Celtics ont pris tout le monde de court en inversant rapidement la tendance. Avec une cohésion nouvelle et un jeu de passes à montrer dans toutes les écoles, la troupe de Boston a réussi à arracher la septième place qualificative pour les playoffs. S’ils n’ont pas pesé bien lourd face aux Cavaliers de LeBron James (Kevin Love et Kyrie Irving étaient encore tous les deux en tenue), les Celtics ont pris date pour la suite.
Se reposant sur une belle solidarité en défense, avec notamment le trio Smart – Crowder – Bradley qui peut faire un carnage sur les postes extérieurs, les Celtics ont également développé une philosophie de partage des tâches, et de la gonfle, en phases offensives. Sans véritable franchise player, les C’s doivent unir leurs forces pour rivaliser. Et c’est bien dans cette communion, dans ce jeu collectif si cher à coach Stevens, que les Celtics sont les plus dangereux.
ARRIVÉES
Terry Rozier (draft), R. J. Hunter (draft), Amir Johnson (Raptors), David Lee (Warriors), Perry Jones III (Thunder)
DÉPARTS
Brandon Bass (Lakers), Gerald Wallace, Phil Pressey
LE CINQ MAJEUR DU DEBUT DE SAISON
LE BANC
RJ Hunter, Jonas Jerebko, Amir Johnson, Perry Jones III, Jordan Mickey, Kelly Olynyk, Terry Rozier, Jared Sullinger, Isaiah Thomas, Evan Turner, James Young
LE JOUEUR À SUIVRE
David Lee
Il arrive auréolé d’un titre NBA conquis avec son équipe des Warriors. Mais à 32 ans, l’ancien All Star avait envie d’un autre défi. Relégué sur le banc dans la richesse de l’effectif californien, David Lee va retrouver à Boston un rôle de titulaire indiscutable. Et ses premiers pas avec la tunique verte ont bien prouvé que l’intérieur gaucher en a encore sous la semelle.
Attaquant opportuniste s’il en est, très bon rebondeur, l’intérieur devra par contre se mettre à niveau en défense, pour ne pas briser l’équilibre celte. Sans verticalité, David Lee n’est pas du tout dans la protection du cercle et il faudra donc compenser par un effort au sol plus important.
En tout état de cause, la présence d’un vétéran aussi respecté dans la ligue va rassurer la jeune troupe de Brad Stevens. David Lee est un coéquipier modèle, et il l’a déjà prouvé en invitant tous ses coéquipiers au restaurant à Milan. Dans la conférence Est qui est relativement ouverte, Boston a de réelles chances de faire mieux que l’an passé, avec un David Lee meneur d’hommes et leader d’attaque, et une profondeur de banc bien plus intéressante cette saison.
MASSE SALARIALE
77,3 millions (13e sur 30)
MOYENNE D’ÂGE
25.5 ans
Les Celtics restent sur leur superbe dynamique de la fin de saison passée. David Lee joue parfaitement son rôle de vétéran du vestiaire et permet à Boston de passer un cap. Marcus Smart continue lui aussi sa progression à la mène, avec un meilleur ratio passes / balles perdues et une défense toujours aussi oppressante sur son adversaire directe. Avec ses joueurs interchangeables et sa profondeur de banc, Brad Stevens parvient à grappiller davantage de victoires à l’extérieur et Boston se retrouve logiquement dans le haut du panier à l’Est.
Les rookies, Terry Rozier et RJ Hunter, apportent eux aussi leur pierre à l’édifice celte. Le culot du premier et le shoot du second complètent idéalement les prestations d’un Isaiah Thomas toujours aussi insaisissable, mais plus constant dans ses prises de décision (et qui obtient enfin le titre de meilleur sixième homme en fin de saison). Plus denses à l’intérieur avec Lee mais aussi Amir Johnson, les Celtics visent alors une bonne place en playoffs. Pour cela, ils sont de plus en plus intraitables sur leur propre parquet. Et Boston redevient une destination intéressante pour les free agents…
La richesse aux postes de meneur et d’ailier fort devient un problème. Il y a double embouteillage et la saine concurrence prônée par coach Stevens fait finalement ressortir des tensions au sein du groupe. À force de pianoter sur son banc pour trouver des solutions ponctuelles, Brad Stevens n’arrive pas à trouver les joueurs en forme au bon moment. L’arrivée de David Lee a certes réussi à souder le groupe dans un premier temps mais ses troubles défensifs commencent à gangréner l’équipe et la cohésion qui avait fait la réussite de cette escouade de sans-grades perd son pouvoir enivrant.
Les Celtics ont la gueule de bois et manquent tout simplement d’un joueur transcendant, capable de porter l’équipe quand le calendrier se corse au coeur de l’hiver. Limité en taille à l’intérieur, Boston se fait régulièrement bouger par les pivots adverses et le directoire songe à modifier l’effectif avant le All Star Game. Et la profondeur de l’effectif devient surtout un argument pour d’éventuels échanges.
PRONOSTIC
2e de la division Atlantique – 8e de la conférence Est
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