[preview 2015/16] Numéro 20 : Charlotte Hornets

Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque. Aujourd’hui, les Hornets de Nicolas Batum, qui viennent d’apprendre que Michael Kidd-Gilchrist serait absent jusqu’en avril. Forcément, ça plombe leurs ambitions…

ETAT DES LIEUX

Après avoir goûté aux playoffs en 2014, les Hornets nourrissaient de grandes ambitions lors de l’exercice 2014-2015 avec un effectif bonifié par l’arrivée de Lance Stephenson. À l’arrivée, la greffe avec le showman venu d’Indiana n’a pas du tout prise et les blessures ont foutu en l’air la saison de tous les espoirs. « Born Ready » n’est jamais parvenu à s’intégrer dans le cinq majeur de l’équipe. Sans rythme, et privé de l’étincelle qui le rendait imprévisible, il a même terminé au bout du banc de Steve Clifford. Charlotte s’est battu pour la 8e place jusque dans les dernières semaines, avant de se rendre à l’évidence et finir en roue libre (11e de la conférence est, 33 victoires pour 49 défaites).

Ce fiasco fut une grosse déception pour Michael Jordan qui avait enfin réussi à monter une équipe compétitive autour de l’axe 1-5 composé de Kemba Walker et Al Jefferson. Il croyait avoir visé juste avec Lance Stephenson et a dû trancher dans le vif cet été. Alors que son coach se disait prêt à lui donner une seconde chance pour la saison à venir, le propriétaire de la franchise en a tiré les conséquences en remplaçant l’arrière, parti aux Clippers, par un joueur confirmé et un en devenir : Nicolas Batum et Jeremy Lamb. Fort de ce joli coup, même s’il a fallu se séparer de Gerald Henderson, un des cadres de l’équipe, MJ ne s’est pas arrêté là en signant Jeremy Lin pour soulager Walker à la mène et en renforçant sa raquette avec Tyler Hansbrough et Spencer Hawes, deux joueurs au style différent mais à l’impact toujours précieux en sortie de banc.

Avec le quatuor Walker – Batum – Kidd-Gilchrist – Jefferson, Charlotte avait de quoi en faire douter plus d’un cette saison. Mais la blessure à l’épaule de MKG contractée samedi à Orlando et son indisponibilité estimée à six mois sont venues bouleverser la donne. Il faudra donc patienter pour voir à l’œuvre l’association Batum – Kidd-Gilchrist qui devait être la clé du renouveau des Hornets, en attaque comme en défense. Dans l’urgence, coach Clifford va donc devoir revoir ses plans et devrait décaler Nico Batum au poste 3. D’autres possibilités s’offrent à l’ancien assistant du Magic (2007-2012). Comme de débuter avec Lin et Walker sur les postes arrières, et compter sur Brian Roberts pour les suppléer. Jeremy Lamb, qui n’est plus le doux agneau de ses débuts à OKC, aura aussi une grosse carte à jouer sur les postes 2 et 3. Enfin, l’option Marvin Williams, poste 3-4 et fort shooteur est également envisageable si Steve Clifford tient à ce que Batum reste en deuxième arrière afin de le préparer à l’avenir.

En revanche, avec la blessure de MKG, signataire au passage d’un contrat de 52 millions de dollars sur 4 ans cet été, l’option « small ball » tombe à l’eau. Et c’est bien dommage, coach Clifford connaissant bien les rouages de ce système expérimenté avec succès à Orlando il y a six ans, en laissant Al Jefferson seul en point de fixation dans la raquette. Au poste d’ailier fort, la hiérarchie n’est pas définie pour l’instant, même si Cody Zeller devrait partir avec un temps d’avance sur ses petits camarades.

Enfin, et c’est la bonne nouvelle de l’été qui vient compenser la perte du bulldog de Buzz City, c’est qu’Al Jefferson, que l’on surnomme « Big Al », est devenu « Skinny Al » en se délestant de 12 kilos cet été. Fini le poulet pour « Skinny » et ce sont ses genoux qui lui diront merci. Avec son arsenal de moves qui ont fait perdre leurs shorts à tous les pivots de la ligue, Al Jefferson sera l’arme offensive n°1 des Hornets cette saison encore. S’il garde son poids de forme, reste à l’abri des blessures et tourne à plus de 20 points et 10 rebonds sur la saison, Buzz City n’est pas à l’abri d’une bonne surprise. L’objectif sera d’accrocher une place en play-offs.

ARRIVÉES

Jeremy Lin (Lakers), Elliot Williams (Jazz), Jeremy Lamb (Thunder), Nicolas Batum (Blazers), Tyler Hansbrough (Raptors), Spencer Hawes (Clippers), Frank Kaminsky (draft), Aaron Harrison, Sam Thompson, Jason Washburn

DÉPARTS

Gary Neal (Wizards), Mo Williams (Cavs), Gerald Henderson (Portland), Jeffery Taylor (Real Madrid), Jason Maxiell (Chine), Noah Vonleh (Blazers) Bismack Biyombo (Raptors)

LE JOUEUR À SUIVRE

Nicolas Batum

« Batman » débarque à Buzz City pour franchir un cap supplémentaire dans sa carrière. Au sein de sa nouvelle équipe, le Français devra, comme toujours, se montrer efficace dans tous les aspects du jeu. Mais il aura aussi de plus larges responsabilités en attaque, à la différence des dernières saisons à Portland où Lillard et Aldridge devaient d’abord briller. Dans une conférence où la concurrence est moindre, le nouveau swingman des Hornets a les possibilités de venir titiller Al Jefferson en première option offensive, comme l’a récemment déclaré Steve Clifford. Chauvinisme ou pas, on y croit, et comme MKG est out pour la saison régulière, Nicolas Batum aura encore plus de responsabilités que prévu.

LE CINQ DU DÉBUT DE SAISON

LE BANC

Jeremy Lin, Brian Roberts, Troy Daniels, Elliot Williams, Aaron Harrison, PJ Hairston, Jeremy Lamb, Marvin Williams, Tyler Hansbrough, Sam Thompson, Frank Kaminsky, Spencer Hawes, Jason Washburn et Michael Kidd-Gilchrist

MOYENNE D’ÂGE

26.3 ans

MASSE SALARIALE

74,9 millions de dollars (11e sur 30)

Charlotte a les moyens de se faire une place dans le top 8 à l’Est au sein d’une conférence toujours très ouverte. L’équipe semble équilibrée même si la perte de MKG est venue saper le moral des troupes. Le banc a été renforcé avec Lin, Lamb (sans doute titulaire), Hansbrough ou Hawes et paraît mieux fourni que la saison passée. On suivra de près Frank Kaminsky qui peut-être une belle révélation par son adresse extérieure et son jeu « NBA Ready ». S’il parvient à tenir le choc physiquement, Michael Jordan aura eu le nez fin…

Si l’association Batum – Kidd-Gilchrist devait être la clé de la réussite des Hornets, aujourd’hui, c’est Jeremy Lamb qui est propulsé sur le devant de la scène et est attendu comme un titulaire en puissance. S’il franchit un cap et tient la baraque sur 82 matchs, le pari sera réussi. Reste à croiser les doigts pour que Kidd-Gilchrist récupère au plus vite, ce qui est aussi possible quand on connaît le mental d’acier du garçon.

Ça va déjà très mal… Comment remplacer la hargne d’un MKG, qui est celui qui donne le ton en défense à tout le reste du groupe ? Voilà le dilemme auquel Steve Clifford risque rapidement d’être confronté. Gérer l’absence d’un tel moteur sera tout sauf une partie de plaisir, et le risque de voir Buzz City passer à côté de sa saison cette année encore est bien présent. L’an passé, les Hornets avaient coulé en l’absence de leur leader défensif, blessé pendant 27 matches. Les joueurs cadres ont pris une claque la saison dernière alors qu’ils avaient affiché de grandes ambitions et ils s’apprêtent à débuter un nouvel exercice sans réelles certitudes. Parfois le sort s’acharne, et la moindre blessure supplémentaire pourrait également s’avérer problématique pour une équipe qui évolue déjà sur un fil, au sein d’une conférence Est très homogène.

PRONOSTIC

4e de la division Southwest / 9e de la conférence Est

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