Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque. Aujourd’hui, les Pacers de Paul George, une équipe en quête de rachat après une saison très compliquée.
ÉTAT DES LIEUX
Le ciel est tombé sur la tête des Pacers, le vendredi 1er août 2014, lorsque Paul George s’est fracturé le tibia lors d’un match de gala organisé par Team USA à Las Vegas. Avec l’une des stars montantes de la ligue sur le flanc pour la saison, et le départ soudain de Lance Stephenson pour Charlotte, Indiana savait d’emblée que l’exercice 2014/2015 allait être compliqué, et ce fut effectivement le cas.
Après avoir tutoyé la finale NBA pendant deux saisons et tout donné dans sa bataille avec le Heat de LeBron James, la franchise de Larry Bird est rentrée dans le rang, terminant à la 9e place avec un bilan de 38 victoires pour 44 défaites. L’absence de Paul George aurait pu permettre à la relève incarnée par l’axe George Hill-Roy Hibbert de s’affirmer davantage afin d’épauler un David West vieillissant mais toujours vaillant. Malheureusement pour Indiana, seul l’ancien back-up de Tony Parker a relevé le défi, réalisant la meilleure saison de sa carrière (16.1 points, 5.1 passes par match).
Pour sa part, Roy Hibbert n’as pas réussi à élever son niveau de jeu, et c’est le moins que l’on puisse dire puisque le pivot des Pacers a péniblement terminé l’exercice avec 10.6 points et 7.1 rebonds par match.
Privés de playoffs pour la première fois en cinq ans, les Pacers ont envie de passer à autre chose. Et de fait, Larry Bird veut que ses troupes jouent vite. Exit David West (parti de lui-même), Roy Hibbert et Luis Scola qui ralentissaient le jeu sur demi-terrain. Bonjour Monta Ellis, Joe Young et Glenn Robinson III qui vont pousser la gonfle à chaque occasion.
Avec cette envie de jeu rapide et de favoriser la transition, les Pacers se basent sur le succès des Warriors et de leur « small ball ». Pas forcément besoin d’un pivot dominant. De cette manière, c’est le pivot tricolore, Ian Mahinmi, qui devrait endosser le rôle de titulaire, juste devant le rookie Myles Turner qu’il faudra surveiller. À ses côtés, Paul George va, malgré lui, devoir jouer ailier-fort.
Jordan Hill et Chase Budinger sont également deux vétérans sagement signés par la franchise d’Indiana pendant l’intersaison. L’un pourra donner du scoring intérieur avec sa présence au poste bas alors que le second va apporter sa défense et son shoot de loin, deux aspects d’autant plus importants que les Pacers veulent jouer petit. N’oublions pas non plus Rodney Stuckey, parfait comme 6e homme derrière Hill et Ellis. On en fera un candidat sérieux pour le trophée du Sixth Man Award.
Au final, l’effectif est plus sexy, plus athlétique, mais semble déséquilibré. Même s’il restait sur une saison catastrophique, Roy Hibbert intimidait. Sans lui, on peut s’attendre à ce qu’Indiana prenne l’eau certains soirs.
ARRIVÉES
Monta Ellis (Mavericks), Jordan Hill (Lakers), Chase Budinger (Timberwolves), Toney Douglas (Pelicans), Myles Turner (Draft), Joseph Young, Glenn Robinson III, Rakeem Christmas
DÉPARTS
CJ Watson (Orlando), Donald Sloan (Nets),Damjan Rudez (Timberwolves), Chris Copeland (Milwaukee), David West (Spurs), Luis Scola (Raptors), Roy Hibbert (Lakers),
LE CINQ MAJEUR DU DEBUT DE SAISON
LE BANC
Lavoy Allen, Chase Budinger, Rakeem Christmas, Toney Douglas, CJ Fair, Jordan Hill, Solomon Hill, Glenn Robinson III, Rodney Stuckey, Myles Turner, Shayne Whittington, Joseph Young
LE JOUEUR À SUIVRE
Paul George
Comme Kevin Durant, Kobe Bryant ou Chris Bosh, Paul George fait partie de ses stars de la ligue qui reviennent après avoir connu un vilain coup du destin. L’ailier des Pacers n’a en tout cas pas perdu son ambition en décrétant qu’il pouvait toujours être le meilleur joueur de NBA. Un peu présomptueux ? Pas tant que ça !
Avec un physique taillé pour le basket moderne, Paul George dispose en plus d’un mental à toute épreuve, renforcé dernièrement par cette blessure atroce à la jambe. Scoreur prolifique, il va surtout devoir passer un cap en termes de leadership, mais aussi de polyvalence puisqu’il est décalé au poste d’ailier fort. On le sait, il peut être un défenseur féroce sur l’homme, mais il va désormais avoir à porter son équipe durant toute la saison, pendant les hauts, et encore plus pendant les bas.
Ce challenge est particulièrement intéressant pour Paul George qui va débuter sa sixième saison à 25 ans. Leader incontesté des Pacers, il n’est clairement plus un jeune qui monte. Il doit maintenant s’établir pour de bon comme une des étoiles majeures de la constellation NBA. N’oublions pas trop vite que sur sa dernière saison entière, PG13 avait tourné à 22 points, 7 rebonds et 3 passes de moyenne. Mais c’était comme arrière/ailier…
MASSE SALARIALE
71.5 millions de dollars (22e sur 30)
MOYENNE D’ÂGE
27.1 ans
Les Pacers vont former une équipe difficilement contrôlable avec le monstre à deux têtes, Paul George et Monta Ellis. Leur nouvelle devise de jeu rapide les porte vers un début de saison grisant et les joueurs des Pacers se complètent bien autour de leur duo. George Hill agrémente très bien le jeu en distribuant le cuir sans préférence. CJ Miles et Chase Budinger remplissent parfaitement leur rôle de gâchettes alors que Rodney Stuckey sort lui du banc pour en remettre une couche.
Le pari fait à l’intérieur de jouer sans deux « grands » semble judicieux. Ian Mahinmi tient le coup pendant que le rookie Myles Turner montre petit à petit qu’il peut lui aussi apporter sa pierre à l’édifice. Et puis derrière eux, Jordan Hill est loin d’être un manche. Les jeunots Young et Robinson se mettent rapidement au diapason dans ce jeu offensif libertaire et ouvert aux quatre vents. Si le « small ball » a fait le bonheur de bien des équipes dans la ligue ces dernières années, pourquoi pas à Indiana ? La réponse est « oui », et la mayonnaise prend plutôt bien pour des Pacers qui peuvent sereinement envisager un retour en playoffs dans une conférence très ouverte !
La greffe de Paul George au poste 4 ne prend pas et le déséquilibre de son cinq majeur met Indiana en grande difficulté à chaque fois qu’elle affronte une équipe avec une paire d’intérieurs classique et un ailier fort dominant. C’est le risque à prendre, Frank Vogel et son staff l’ont mesuré et pensent qu’il est surmontable. Larry Bird a-t-il raison de confier les clés du poste 5 à Mahinmi et Allen en qui il a pleinement confiance ? Là encore, l’avenir le dira. Il sera aussi intéressant de voir le visage que va montrer Indiana sans David West, parti aux Spurs en renonçant à sa dernière année de contrat à 12 millions de dollars pour rejoindre un candidat au titre. Il était non seulement un capitaine emblématique, mais aussi le leader du vestiaire, et le garant d’un certain état d’esprit.
L’entente entre le meneur George Hill et le nouveau venu, Monta Ellis au poste 2, sera également primordiale, et pourra coûter des débuts difficiles aux héritiers de Reggie Miller. Résultat, on ne serait pas surpris que les Pacers effectuent rapidement un échange pour rééquilibrer l’ensemble.
PRONOSTIC
4e de la division Central – 10e de la conférence Est
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